Retour sur l'année 2017 avec le baromètre de KPMG
Les tendances annuelles traduisent une maturité croissante du marché, un développement accru du corporate venture ainsi qu’un intérêt de plus en plus marqué pour la deeptech.
- Dans le monde, le volume des deals conclus diminue depuis 2015, mais leur valeur est en croissance en 2017
- 62% du financement en capital-risque en Europe est réalisé au Royaume-Uni, en Allemagne et en France
- La France dans le top 3 européen : à Paris, les investissements progressent en valeur de près de 25%.
Plus en détail
Dans le monde, le volume des deals conclus diminue depuis 2015, mais leur valeur est en croissance en 2017.
L’année 2017 confirme la progression de la valeur des deals conclus dans le monde à +14% vs/2016, mais le nombre de deals tend à la concentration. Cette année, 13 380 opérations ont été réalisées au cours de l’année, pour un montant total de plus de 155 Mds$. Dans cet écosystème, l’importance croissante des deals « late-stage » traduit la maturité de certains segments de marché tech, mais aussi la volonté d’indépendance des start-up.
Les tendances 2017 montrent une concentration des opérations sur des deals de plus forte valeur : 70% de la valeur mobilisée par les investisseurs vient financer des deals de plus de 25 M$ La hausse de la valeur du deal moyen, à tous les stades d’investissement, s’explique par un effet de concentration sur les segments les plus matures et par le dynamisme de secteurs nécessitant une mobilisation massive de fonds (life-science et deeptech).
Le profil type des investisseurs tend à se déplacer des fonds d’investissement vers les entreprises établies, qui se mobilisent de plus en plus en Corporate Venture pour accompagner le financement des start-up. Au dernier trimestre 2017, le Corporate Venture représente ainsi 18,7% des financements de start-up à travers le monde.
L’intelligence artificielle et le machine learning captent de plus en plus l’attention des investisseurs. Au cours de l’année 2017, 1 142 opérations ont été conclues avec les start-up utilisant ces technologies, pour une valeur totale de 12 Mds$. Depuis 2015, les investissements dans ces technologies ont plus que triplé, pour atteindre 8% de la valeur globale des deals réalisés en 2017.
Les investissements en capital-risque dans l'intelligence artificielle et le machine learning
62% du financement en capital-risque en Europe est réalisé au Royaume-Uni, en Allemagne et en France.
Le financement des start-up en capital-risque confirme sa concentration européenne dans 3 pays clés : Le Royaume-Uni 39%, l’Allemagne 14% et la France 9%. Ce top trois enregistre à lui-seul plus de 62% des investissements en capital-risque. Dans cet écosystème, les capitales tirent leur épingle du jeu et captent plus de 45% de la valeur des deals réalisés en Europe.
3 capitales au cœur de l'écosystème européen
En Europe, le profil des investisseurs reflète les tendances observées à l’échelle mondiale, comme l’importance croissante du Corporate Venture, qui représente désormais 21% des deals.
Les politiques volontaristes alliées à une plus forte maturité des start-up attirent les fonds d’investissements étrangers. Les investisseurs américains sont impliqués dans 17% des deals conclus en Europe au cours de l’année 2017.
Parmi les secteurs les plus dynamiques en Europe, les solutions logicielles conservent leur avantage, et sont suivies de près par les entreprises du secteur « pharmaceutiques & biotech ».
La France dans le top 3 européen : à Paris, les investissements progressent en valeur de près de 25%.
En France, on observe un recul du nombre de levées de fonds conclues en 2017 à -37% ; il s’explique notamment par la maturité croissante du marché français : les opérations se concentrent désormais sur des technologies plus lourdes et plus coûteuses à mettre en œuvre (deeptech) ainsi que sur des opérations de late deal, plus sécurisantes pour les investisseurs.
« Les ambitions politiques affichées à la suite des échéances électorales de 2017 semblent être favorablement perçues par les investisseurs français et étrangers. En France, le volume d’opérations conclues tend à se concentrer, notamment sur les phases early-stage, une tendance que l’on observe à l’échelle mondiale », analyse Georges Gambarini, Spécialiste Innovation et Fundraising chez KPMG.
Si le nombre de deals tend à diminuer en France sur l’exercice 2017, le montant des deals a doublé depuis 2016 pour atteindre un ticket médian de 2,6 M$. Les levées de fonds réalisées par les fonds d’investissements eux-mêmes continuent de progresser à +58% en valeur en 2017 avec une augmentation marquée de la taille des levées réalisées par les fonds d’investissement.
Georges Gambarini conclut : « Ce phénomène montre que l’écosystème d’investissement est en train d’évoluer pour mieux accompagner la maturité croissante de l’écosystème start-up. Cette capacité d’accompagnement sur le long terme est un enjeu critique pour pérenniser la dynamique actuelle en France. Les montants levés par les fonds d’investissement laissent présager d’un maintien de la dynamique actuelle sur le marché des levées de fonds pour les start-up françaises. »