La seconde édition de l’étude conduite par PwC sur les primes payées lors de l’acquisition de blocs d’actions de sociétés cotées, confirme une prime moyenne stable à 27% en Europe de l’Ouest au cours de ces 10 dernières années. Par ailleurs, l’étude met en évidence une forte corrélation avec le pourcentage acquis. PwC a également complété son étude avec l’analyse des primes payées aux Etats-Unis, il ressort que les primes payées sur des blocs de plus de 90% sont légèrement inférieures.
Une prime de 27% en moyenne depuis 10 ans
En analysant plus de 2000 transactions en Europe de l’Ouest entre 2006 et 2017, cette seconde édition de l’étude permet de dresser un bilan complet du niveau moyen atteint par les primes de contrôle au cours des dix dernières années. Elle confirme les résultats de la première étude réalisée en 2011 par PwC.
En effet, la prime payée lors de l’acquisition de blocs de sociétés cotées est de27% en moyenne, à la date des rumeurs, soit au même niveau que l’avait révélé la précédente étude. La prime est légèrement plus faible à la date de l’annonce où elle s’établit à 14% en moyenne, soit 3% de moins par rapport à la première édition.
On note également que des primes beaucoup plus importantes que cette moyenne peuvent être payées puisque dans 12% des transactions, la prime à la date des rumeurs dépasse 65%.
« Si la crise financière de 2008 a eu un impact durable sur le nombre de transactions réalisées, elle n’en a pas eu sur le montant de la prime payée qui reste autour de 30%. En effet, les gains attendus suite à une acquisition sont toujours significatifs et doivent toujours êtes en partie payées aux actionnaires minoritaires indépendamment des marchés », explique Françoise Gintrac, associée responsable des activités Evaluation et Modélisation Financière.
Par ailleurs, l’étude montre que les primes de contrôle sont négativement corrélées à l’évolution des marchés financiers. Aussi, les primes ont tendance à augmenter lorsque les indices boursiers baissent, « Cela traduit le fait que la prime absorbe partiellement les fluctuations conjoncturelles des marchés, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que dans la plupart des transactions, les prix sont déterminés indépendamment du cours de bourse », explique Carine Briclot, directrice au sein des activités Evaluation et Modélisation Financière.
Une prime plus fortement corrélée au pourcentage acquis
Autre tendance confirmée par cette nouvelle édition, « la nature du bloc acquis influence fortement le niveau de la prime payée. En effet, plus la quote-part s’avère importante, plus la prime payée sera conséquente reflétant une plus grande facilité et rapidité dans leur mise en œuvre », détaille Carine Briclot.
Concrètement, la prime observée sur des blocs de moins de 33% s’établit à 17% à la date des rumeurs tandis qu’il existe une prime complémentaire de plus de 22% sur les acquisitions portant sur plus de 90% du capital.
Les acquisitions de blocs minoritaires peuvent elles aussi conduire à des primes conséquentes : l’étude révèle une prime de 22% à la date des rumeurs lorsque ces blocs permettent de passer le seuil des 95% de détention. En outre, cette prime s’élève à 18% pour des transactions liées à une sortie d’actionnaires minoritaires.
Les primes payées sur des blocs de plus de 90% sont légèrement inférieures aux Etats-Unis
Nouveauté par rapport à la précédente édition, une analyse comparative a été menée sur les transactions aux Etats-Unis. Le profil des transactions aux Etats-Unis conduit à se concentrer sur les acquisitions de blocs de plus de 90%. En effet aux Etats-Unis 93% des transactions portent sur des transactions des blocs de plus de 90%, contre seulement 38% en Europe. Sur cette catégorie, l’étude montre que la prime moyenne à la date des rumeurs aux Etats-Unis est inférieure de 3%.
De plus, l’étude montre que les primes moyennes annuelles sont plus volatiles qu’en Europe de l’Ouest. Elles oscillent entre 29% et 47% selon les années. A noter que l’évolution de la prime observée aux Etats-Unis suit la même tendance qu’en Europe de l’Ouest avec également une corrélation légèrement négative par rapport aux marchés financier.