Le 28 janvier, Oddo Asset Management a eu la bonne idée de réunir ses gérants d’obligations convertibles, Xavier Hoche et Muriel Blanchier, ainsi que Michel Piermay, président de la société d’actuariat-conseil Fixage, et Roger Caniard, responsable de la gestion financière de MACSF, deux personnalités qui ont donné un éclairage « indépendant » sur la classe d’actifs.
Rappelons que MACSF promeut notamment un contrat d’assurance-vie pour les professions de santé – RES –, dont l’encours atteint 18 milliards d’euros et dont la performance 2012 s’est élevée à 3,5 % (5 points de base de plus que le contrat phare de l’Afer), alors que la moyenne de rentabilité de l’assurance-vie est inférieure, pour l’exercice écoulé, à 3 %. Dans l’allocation globale de MACSF, les obligations convertibles pèsent aujourd’hui 12,7 %, mais elles ont déjà représenté dans le passé jusqu’à 37 %.
« 2012 a été une année extraordinaire pour toutes les classes d’actifs, fait observer Michel Piermay. Je ne suis pas sûr que tout le monde s’en rende bien compte. Il n’y en pas eu de pareille depuis plus de trente ans. Les obligations convertibles ne sont pas exemptes de risque, comme l’a montré l’exercice 2008, où elles ont perdu plus de 20 %, et restent assez peu liquides. Malgré tout, le flux d’émissions va animer le marché. »
En cinq ans, le total des émissions a été divisé par 3, alors qu’il correspondait dans le monde à quelque 200 milliards de dollars en 2007. Toutefois, en janvier, en Europe, en deux semaines, le cumul de cinq convertibles nouvellement émises a porté sur près de 3,7 milliards d’euros… Il faut souligner que, de tout temps, les obligations convertibles permettent d’amortir les chocs de marché. Leur convexité – en vertu de laquelle elles gagnent plus dans les hausses qu’elles ne perdent dans les baisses – les rend traditionnellement attrayantes.
Certes, le moteur de la progression des cours des emprunts convertibles s’est déplacé. Si la composante taux est moins porteuse, la composante actions, en revanche, devrait prendre le relais. Au final, les obligations convertibles, plutôt défensives, restent donc intéressantes. Si la détente des taux ou la réduction des écarts de rendement entre le crédit et le souverain ont effectivement déjà eu lieu pour une large part, il reste en effet un potentiel important du côté des actions. Quelques noms d’émetteurs cités par les gérants : Ingenico, Air France-KLM, Adidas, Bradesco/BES, Maurel et Prom, TUI Travel, Abengoa, Galp/Parpublica, Subsea7, CGG Veritas, Technip ou encore Glencore.
Michel Lemosof
Retrouver notre avis et le fonds sélectionné dans le Bas de laine 243, à paraître le 5 février 2013