Une nouvelle année d’opportunités s’ouvre et la croissance mondiale peut profiter du momentum. Le risque manifeste pour cette perspective positive est que les marchés se précipitent et que ce soit la fin du stimulus monétaire.
Principales opportunités par Tomas Hildebrandt*, gérant de portefeuille Senior pour les clients institutionnels d’Evli Fund Management Company**
1. Ce sera une nouvelle année en faveur des marchés actions. La solide activité économique soutient la croissance des bénéfices et donc stimule les rendements des marchés actions. Les investisseurs ont bien moins de classes d’actifs à leur disposition que précédemment pour générer des rendements corrects et les actions en font partie. Hélas, les valorisations des actions ne sont pas bon marché, mais elles ne sont pas tendues pour autant. Nous nous attendons à environ 10% de rendement global sur les actions au niveau mondial, soit un peu plus que leur moyenne sur le long terme. Cela étant dit, une plus forte volatilité des actions ne serait pas étonnante.
2. La croissance mondiale est saine mais sans surprises. Alors que 2017 a été une année de surprises macroéconomiques positives et de croissance forte, il y a moins d’espace pour dépasser les attentes. Toutefois, la croissance restera solide et sera soutenue par des conditions monétaires favorables, des prix de l’énergie accessibles et une activité économique en expansion. La croissance américaine approche actuellement son pic cyclique, mais un retournement peut encore intervenir d’ici 2 ans.
3. Le thème macroéconomique majeur cette année, et éventuellement la surprise de l’année, sera le retour de l’inflation. L’inflation sous-jacente américaine devrait commencer à grimper au printemps. Des marchés de l’emploi plus étroits et une inflation en hausse pourraient forcer la Fed à relever davantage ses taux que prévu. La BCE termine son programme d’injection massive de liquidités l’année prochaine, a priori en septembre. Les marchés obligataires européens seront attentifs au changement de politique monétaire de la BCE. Jusqu’ici, les banques centrales se sont montrées plutôt modérées dans leurs mesures politiques.
4. Les marchés obligataires font face à des turbulences. Les perspectives économiques positives, le retour de l’inflation et la fin du stimulus monétaire tel que nous le connaissons, font pression sur les rendements à la hausse. Cependant, les incertitudes sur le long terme concernant la croissance de la productivité, les impacts des nouvelles technologies et des démographies imposent des limites sur le long terme. La courbe du rendement US va s’aplatir davantage.
5. La recherche du rendement se poursuit sur l’obligataire. La demande continue en obligations à haut rendement produira des rendements corrects sur le segment High Yield en 2018, malgré des valorisations plus complexes. Nous pourrions voir une période prolongée de spreads resserrés. Les fondamentaux des entreprises sont bons, l’activité de fusions et acquisitions et l’investissement opérationnel ne menacent pas encore le service de la dette. Des papiers de qualité sont encore disponibles dans les obligations corporate des pays nordiques. Les obligations corporate des marchés émergents offrent une qualité et une diversification bien meilleure dans les investissements en obligations corporate.
6. Privilégiez les actions hors US. Les marchés européens et émergents ont le plus fort potentiel de hausse en 2018, même si la résolution favorable de la fiscalité américaine booste les rendements US. L’Europe comme les marchés émergents performent généralement bien en fin de cycle. En Europe, les bénéfices et les marges sont à la traîne par rapport aux tendances de long terme. Par conséquent, un rattrapage vis-à-vis du reste du monde semble possible pour cette zone. La période glorieuse des valeurs technologiques s’achève.
7. Nos 3 piliers dans les portefeuilles actions : allocation tactique, stratégies cash-flow et smart beta. Dans cet environnement, la complaisance est un vrai risque, et il faut être prêt à changer d’avis quand les faits l’imposent. Les stratégies cash-flow dans l’investissement en actions offrent un terrain fondamental solide dans un monde de bulles. Les stratégies smart beta systématiques ne jouent pas aux devinettes : elles font ce qu’il faut faire lorsqu’il y a un doute.
*Tomas Hildebrandt est gérant de portefeuille Senior pour des clients institutionnels. Il est membre de l’équipe d’allocation d’actifs d’Evli et travaille également en tant que Stratégiste marchés. Tomas a rejoint Evli en 1996 et travaille sur les marchés financiers depuis près de 30 ans.
**Evli Fund Management Company Ltd, société de gestion scandinave, cible particulièrement les investisseurs institutionnels et fait de la gestion active avec une coloration ESG, dans une perspective long terme. Elle gère au total de 11,1 Mds€ d'encours pour le compte de ses clients (net 9/2017).
www.evli.com/