Le management français n’a décidemment pas bonne presse. Souvent décriés par rapport à leurs voisins européens, les managers français n’ont plus la côte.
ADP Research Institue, pionnier en matière de gestion du capital humain et d’externalisation des processus, a vérifié si cette mauvaise réputation était méritée en questionnant salariés et employeurs en France et en Europe sur leur vision du management. Les conclusions de l’étude « Evolution of Work 2.0. »
Les résultats sont flagrants… Les managers français sont les moins bien considérés d’Europe et, plus inquiétant peut-être, ils n’en ont pas conscience. L’écart de perception de la qualité du management vue par les salariés et les employeurs est le plus important de tous les pays européens interrogés.
Un manque de contact dans le management
Tisser des liens, établir des relations et s’inscrire dans une culture de l’échange et de l’écoute sont des éléments primordiaux dans la gestion d’une équipe. C’est peut-être ce qui manque aux managers français. En effet, seuls 34% des salariés pensent que leurs avis sont entendus dans leur entreprise alors que 72% des employeurs considèrent prendre en compte les retours de leurs collaborateurs…
Ces chiffres sont à mettre en relation avec le sentiment de contact humain dans l’entreprise : seuls 33% des employés considèrent avoir tissé des liens avec leur manager direct. Un chiffre est encore plus inquiétant : 13% des collaborateurs français considèrent n’avoir de liens avec personne dans leur organisation, alors qu’ils ne sont que 9% en Allemagne et 4% aux Pays-Bas.
Quand il s’agit de performance, l’écart salariés/employeurs est à peine moins élevé
48% des collaborateurs estiment savoir comment être performant quand 75% des employeurs sont persuadés que leurs collaborateurs y arrivent très bien. Ce chiffre concernant les salariés est à nouveau le plus faible en Europe puisqu’ils sont 62% en Allemagne et 67% aux Pays-Bas à répondre positivement à cette question.
On retrouve la même tendance concernant la contribution au succès de l’entreprise : en France, 60% des salariés disent savoir comment contribuer au succès de leur organisation, quand ils sont 71% en Allemagne.
Les salariés croient fermement en leurs propres capacités pour réussir professionnellement. Dans l’hexagone, 69% ont le sentiment de pouvoir exceller à leur poste. Mais si les salariés croient en eux, ils estiment que la réciproque n’est pas vraie et que leurs employeurs ne pensent pas la même chose. Et là ils se trompent : 79% des dirigeants sont convaincus du potentiel de réussite de leurs collaborateurs.
L’étude Evolution of Work 2.0, menée auprès de plus de 8 500 salariés et employeurs dans 13 pays par ADP Research Institute est disponible ici
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