La ministre du Logement, Mme Cécile Duflot, souhaite redonner confiance aux propriétaires bailleurs en installant un mécanisme solidaire sur les loyers, la GURL, (Garantie universelle des revenus locatifs). La Chambre des Propriétaires, première association de défense et de services pour les propriétaires et copropriétaires, redoute qu’elle n’aboutisse au contraire au résultat inverse. La mesure devrait en effet garantir aux bailleurs de percevoir systématiquement leurs loyers.
Mais n’est-ce pas inciter à l’incivisme ou à l’irresponsabilité nombre de locataires indélicats ? Dès lors qu’ils sauront qu’un mécanisme assumera la charge de ce qu’ils doivent, la tentation pourra être grande chez certains de se sentir exonérés de leur obligation morale et contractuelle.
Il faudra financer cette mesure avec un coût qui, au final, pèsera sur les contribuables, les propriétaires bailleurs et les locataires de bonne foi. Vue sous cet angle, la GURL n’aura rien de solidaire.
La charge des dispositifs gouvernementaux ne peut pas être constamment imposée aux seuls propriétaires. Ces derniers prennent déjà un risque à mettre leurs biens en location. Il leur faut en effet en moyenne 18 mois pour être indemnisés de leurs impayés de loyers, et il leur faut compter cinq ans pour expulser un locataire qui ne paie pas son loyer. Alors qu’elle va faire supporter une charge supplémentaire, comment imaginer que la GURL puisse être de nature à redonner confiance ?