Les actifs risqués offrent un potentiel de rendement attrayant dans une région en redressement. L'amélioration récente du contexte économique et des marchés financiers européens a fait apparaître des différences substantielles au niveau sectoriel entre les actifs de la région.
Dans son dernier numéro de Perspectives EMAA, Vincent Izrael, responsable de la stratégie d’investissement pour les clients de la Banque Privée de J.P. Morgan en France, analyse la reprise en Europe et passe en revue les opportunités qu’offre aux investisseurs une exposition sélective aux actifs européens. « Compte tenu des perspectives prometteuses de l’économie mondiale et de la progression des économies domestiques, nous estimons que les actifs risqués en Europe offrent des rendements intéressants. À l’aube d’une performance remarquable cette année, la région semble amorcer une période où la sélection d’actifs revêt une importance accrue. »
Comprendre l'économie durable pour s'y investir
Parmi les principaux pays d’Europe, on notera les réformes du marché du travail mises en place par le Président Emmanuel Macron qui peuvent doper la croissance des bénéfices des entreprises françaises, encore faibles au regard de leur niveau d’avant crise et de la performance récente des entreprises allemandes. Vincent Izrael explique : « Nous apprécions la composition du marché actions français. Comparé aux autres pays européens, il est plus exposé aux sociétés domestiques et mieux placé pour bénéficier du rebond de l’activité économique. Nous sommes également optimistes concernant les banques, qui représentent une part significative du marché. »
Pour les investisseurs qui ne souhaitent pas prendre de risques supplémentaires sur les marchés actions, les obligations hybrides d’entreprises sont une source de revenus potentiellement attrayants. Un portefeuille diversifié d’obligations hybrides d’entreprises peut offrir une exposition significative à la reprise de la croissance dans les principaux pays d’Europe. Vincent Izrael ajoute : « Par rapport aux obligations à haut rendement, les rendements actuels des obligations hybrides paraissent intéressants au regard de leurs niveaux historiques. Elles permettent non seulement d’être exposé aux émetteurs européens de catégorie investment grade, mais étant subordonnées, elles dégagent également des rendements ajustés des risques plus élevés que d’autres actifs ».
Bien que les principaux pays d’Europe aient retenu l’attention, l’amélioration de la situation macroéconomique est plus étendue. Les marchés émergents de la zone européenne élargie bénéficient d’une plus grande stabilité des prix des matières premières, de la hausse des volumes du commerce international et d’un regain de confiance des investisseurs. Les économies polonaise, russe et turque semblent rebondir et les devises de ces pays se sont stabilisées après des années de dépréciation face aux monnaies des pays développés.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir
Selon Vincent Izrael, « L’une des opportunités que nous avons identifiées consiste à investir dans des obligations libellées en lires turques, dont les maturités à court terme (2 ans seulement) offrent des rendements à deux chiffres, notamment celles émises par des organismes supranationaux, qui sont particulièrement intéressantes. Certes, ce type d’investissement implique un risque de change. Bien qu’une forte appréciation de la lire turque soit loin d’être assurée, la période de dépréciation rapide semble terminée. »
L'économie et les marchés financiers européens s'étant améliorés ces dernières années, le secteur bancaire européen offre également des opportunités. « Les banques européennes ont souffert de problèmes de stabilité au cours de la dernière récession de 2012 en raison du poids des créances douteuses, mais ceci écarté, des opportunités émergent dans ce secteur. La volatilité du cours des actions, la rentabilité des flux de trésorerie et la capacité à augmenter les parts de marché sont autant de thèmes qui continueront à alimenter la dispersion des rendements des actifs dans ce secteur », explique Vincent Izrael.
Ce dernier conclut : « Depuis un certain temps déjà, la Banque Privée de J.P. Morgan a une opinion positive concernant l’environnement d’investissement en Europe en raison de l’amélioration de la croissance économique, de la baisse du chômage, du soutien apporté par les politiques des banques centrales et du regain de confiance des entreprises et des ménages. Nous décelons de nombreuses opportunités dans ce marché animé, dynamique et varié, dont les investisseurs peuvent tirer parti pour accroître les rendements ajustés des risques de leurs portefeuilles. »