Une analyse de Comgest
Le marché européen a continué sa progression au cours du 1er semestre 2017, enregistrant une hausse de l'indice MSCI Europe de 6,7% en euros depuis le début de l'année. L'amélioration s'est produite tant en termes politique, économique qu’au niveau des entreprises.
En matière politique, les investisseurs avaient montré des signes d'inquiétude avant les élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Si les élections en Allemagne sont encore à venir, les Pays-Bas et la France ont voté pour des politiques pragmatiques axées sur des réformes et non sur le populisme, ce qui a dopé la confiance des investisseurs. En revanche, l'élection surprise au Royaume-Uni n'a pas permis au gouvernement de sortir renforcé en vue des négociations sur le Brexit, comme il l'aurait souhaité.
Si les statistiques économiques de la zone euro ont poursuivi leur redressement amorcé mi-2016, la prévision de croissance au Royaume-Uni a été légèrement révisée en baisse. Même si les discours prononcés de la BCE ont alimenté les rumeurs selon lesquelles les politiques monétaires ultra-accommodantes pourraient toucher à leur fin, les taux d'intérêt bas semblent enfin avoir l'effet attendu sur la croissance, dans un contexte par ailleurs marqué par le redressement de la demande à l'exportation et par la baisse des mesures d'austérité.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir
En ce qui concerne les entreprises, les résultats du 1er trimestre ont confirmé les anticipations d'une forte hausse de la croissance bénéficiaire en 2017. Il s'agit d'un tournant après plusieurs années de stagnation des résultats, qui avait été largement anticipé par la réévaluation des valeurs cycliques et financières de fin 2016. Les secteurs des biens de consommation non-cyclique et des technologies ont été parmi les plus performants au 1er semestre 2017, tandis que les secteurs des télécoms et des matières premières ont été relativement décevants, ce dernier en raison des révisions en baisse des prévisions de résultats.
Dans les mois qui viennent, l'embellie politique, les statistiques témoignant d'une accélération de la croissance en Europe et l'annonce de bons résultats par les entreprises pour le 1er trimestre, constitueront autant de facteurs de soutien pour les marchés d'actions européens. Cela étant, les attentes des investisseurs sont fortes puisque ces derniers tablent sur une croissance du BPA de 20% cette année. Le secteur financier devrait jouer un rôle majeur dans la progression des résultats, mais il a toujours été et restera très sensible aux éventuels aléas économiques et politiques. En général, les anticipations de résultats reposent sur l'hypothèse d'une accélération de la croissance. Par ailleurs, même si le niveau bas des taux d’intérêt peut justifier une valorisation élevée, celle-ci rend le marché des actions européennes plus vulnérable à une déception.