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Le risque politique stimule les marchés

Deutsche AM a modifié ses prévisions sur les devises au vu de l’amélioration des perspectives de l’économie européenne.

Le risque politique qui pesait jusqu’ici sur l’Europe prédomine essentiellement outre-Atlantique désormais, où la hausse des taux d’intérêts par la Fed se confirme. Dans son Capital Market Outlook pour le second semestre 2017, Stefan Kreuzkamp, Directeur des Gestions de Deutsche AM, avait prédit l’imminence de la fin du billet vert fort. Un tel environnement plaide en faveur de l’Europe et d’un intérêt renaissant des investisseurs pour la zone.

« Les risques politiques qui ont lourdement pesé sur les marchés dès le début d’année, sont désormais dissipés pour la plupart d’entre eux », explique Stefan Kreuzkamp. Les résultats électoraux aux Pays-Bas et en France peuvent en effet être considérés comme des signes positifs pour l’Europe. « Les risques politiques, et leur cortège de conséquences pour les marchés, se sont récemment déplacés depuis l’Europe vers les Etats-Unis », ajoute-t-il quand on l’interroge sur la nouvelle administration Trump. L’incertitude entourant cette dernière et décisions, notamment en matière de politique commerciale, est en effet sensible.

Le rapport sur le climat des affaires allemand (chiffres de l’institut IFO) publié en début de semaine indique que les perspectives économiques sont positives sur l’Europe. « Ces statistiques (et les indices tendant à montrer que la BCE commence à considérer une sortie progressive des politiques monétaires extrêmement accommodantes qu’elle avait mises en place) sont autant de facteurs de soutien au dollar qui disparaissent », poursuit Stefan Kreuzkamp. La Fed pourrait donc décider de 2 hausses supplémentaires de taux sur les 12 mois à venir.


De la parité à 1,10 EUR/USD

Considérant tous ces éléments, Deutsche AM a fait évoluer ses projections autour de la parité euro/dollar à 1,10 dollar contre l’euro. De manière générale, Stefan Kreuzkamp anticipe une croissance stable pour la fin de l’année et celle qui suit.

- L’économie mondiale devrait afficher 3,5% de croissance d’ici à la fin de l’année et 3,7% l’année prochaine.

- En Europe, la croissance pour 2017 est attendue à 1,8% contre 1,6% l’an prochain. Cela va de pair avec le recul considérable des risques politiques. La consommation est l’élément moteur de cette croissance.

- Outre-Atlantique, Deutsche AM prévoit une croissance de 2,1% d’ici à la fin de l’année contre 2,3% en 2018. Ces prévisions ont été revues à la baisse en raison des incertitudes planant toujours autour de la mise en œuvre effective des promesses électorales de Donald Trump en matière de réformes fiscales et de programmes d’investissements en infrastructures.

- Pour la Chine, Deutsche AM a inversement revu à la hausse ses prévisions : de 6,3% de croissance anticipée pour 2017, elle devrait être de 6,5%, et de 6,3% pour 2018.


Des marchés obligataires peu attractifs

Sur le volet obligataire, Deutsche AM a révisé ses vues à la baisse sur la dette souveraine américaine : à 2,6% pour les obligations à 10 ans et à 3,1% sur les souveraines à 30 ans.

Bill Chepolis, responsable du Fixed Income pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique a déclaré au sujet des obligations allemandes : « La vigueur de la croissance économique en zone euro et l’acheminement vers une réduction progressive des programmes d’achat d’actifs par la BCE devraient venir soutenir les rendements des obligations fédérales allemandes ». Notre objectif à 12 mois pour la dette souveraine allemande à 2 ans a ainsi été revue en hausse à -0,4%.

Sur la dette souveraine, tout l’enjeu réside désormais dans la raréfaction des opportunités d’investissement dans l’univers traditionnel des obligations d’Etat, même si certains pays émergents offrent encore de belles promesses.

Les perspectives restent également porteuses sur les dettes d’entreprises américaines ou européennes de qualité supérieure tandis que les anticipations sur le high yield sont neutres. Les nouvelles émissions high yield en euro sont relativement chères et la situation pourrait commencer à devenir problématique outre-Atlantique si le prix du pétrole reste bas. Considérant le redémarrage de la demande chinoise en pétrole, Deutsche AM a revu sa cible à 12 mois sur le pétrole WTI à 50 $ le baril (159 litres) et celle de l’once d’or (31,1 grammes) à 1200 $ l’once.

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Les actions européennes et émergentes ont le vent en poupe

Du côté des actions, Deutsche AM privilégie les marchés émergents et l’Europe (l’Allemagne plus spécifiquement). « Il est difficile de dire aujourd’hui quels seraient les facteurs qui pourraient venir mettre fin au cycle actuel », explique Thomas Schüssler, co-responsable mondial de la Gestion actions. « Et inversement, nous n’identifions, à date, aucun signe susceptible de conduire à une correction prolongée du marché. Les résultats des entreprises sont bons au 1er trimestre, et leur discours est optimiste. La hausse des bénéfices par action (bpa) pourrait être un indicateur avancé d’indices en hausse. Selon nous, les actions européennes, et allemandes en particulier, sont aujourd’hui les plus attractives ».

Du côté des marchés émergents, Deutsche AM s’intéresse plus particulièrement aux marchés asiatiques. Les incertitudes planant autour du gouvernement Trump et les anticipations d’un dollar plus faible pourraient jouer contre les actions américaines. S’y ajoutent d’autres indicateurs suggérant, eux aussi, que la phase haute du cycle américain touche à sa fin.

En substance, dans l’environnement actuel de marché, nous préférons les actions dites “de croissance” qui sont préférées aux actions de type “value” plus solides intrinsèquement ; et nous continuons de considérer la technologie comme un secteur porteur. Nous avons toutefois rétrogradé nos vues sur le secteur énergétique à “neutre” en raison de la faiblesse du prix du pétrole.

Compte tenu de ces prévisions, Christian Hille, responsable de la gestion Multi-Asset, indique que son portefeuille modèle pondère aujourd’hui les Actions à 40%, les Obligations à 45% et investissements alternatif à 15%. Il considère également l’or comme un bon véhicule de diversification.
« Nous continuons de privilégier les thématiques du rendement et de la croissance, c’est pourquoi les obligations et les actions des marchés émergents ont aujourd’hui notre priorité », indique Christian Hille.

Le niveau de volatilité est également un facteur particulièrement intéressant à relever. Elle atteint actuellement 9,8% sur le S&P 500 américain, soit l’un de ses plus bas niveaux historiques, contre 19,6 % en moyenne sur la période 1990 - 2017. « Le risque de retournement est élevé mais peut également offrir de belles opportunités sur lesquelles se positionner. De manière générale, les actions restent très attractives comparées aux obligations », selon Christian Hille.

https://deutscheam.com/en-us/


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