Par Jean-Marie Mercadal, Directeur Général Délégué, en charge des gestions chez OFI AM
La situation actuelle est particulière. Les investisseurs sont face à un dilemme, qui se matérialise par deux risques majeurs et légitimes : celui de « rater la hausse » si l’on est peu investi car la phase haussière des actions est impressionnante et paraît très puissante, ou celui d’une correction sévère vu la rapidité des mouvements récents, alors que le message des marchés obligataires est ambigu avec la persistance des taux à de faibles niveaux… Quelle analyse porter sur cette situation ?
Lire l’analyse des points suivants
- Economie. Le contexte actuel est en effet particulier car il est presque aussi aisé de défendre un scénario global négatif qu’un scénario positif. Dans les deux cas les arguments sont recevables, et correspondent d’ailleurs à deux messages contradictoires que donnent les actions d’un côté et les marchés obligataires de l’autre… Quels sont les argumentaires respectifs ?
- Taux d’intérêt. La normalisation des politiques monétaires est attendue… mais tarde à venir
- Actions. La tendance de fond reste positive, mais les conditions techniques militent pour une correction ou une pause
- Le scénario d’OFI. Le trade de « reflation » tarde clairement à être implémenté aux États-Unis car les procédures de mise en place sont plus compliquées que ce que Donald Trump devait imaginer. Mais il est trop tôt pour totalement tirer un trait sur ce scénario. Les conditions économiques dans le reste du monde sont très correctes, même si le degré de surprises diminue logiquement et les flux et la liquidité restent encore favorables. Il y a donc clairement un risque de rater la hausse. Ceci étant dit, les marchés deviennent trop consensuels et le soutien total des Banques Centrales touche à sa fin, dans un monde très endetté.
Nous voyons de ce fait un risque non négligeable de correction/stagnation à court terme, qui donnera des opportunités. En fin de compte, selon sa situation, c’est à chacun de gérer sa peur !