Selon le cabinet de conseil Willis Towers Watson, la norme IFRS 17, attendue de longue date, va déclencher une série de changements sans précédent dans les pratiques comptables actuelles des sociétés d’assurance, modifiant en profondeur les règles de reporting.
Pour Guillaume Bénéteau, Directeur du département Risk Consulting & Software, Life chez Willis Towers Watson France : « La norme IFRS 17 est bien plus qu’un simple changement comptable, elle aura un impact majeur et à grande échelle sur le fonctionnement des assureurs. La norme actuelle, IFRS 4, autorisait l’utilisation des référentiels comptables locaux, une approche source de disparités entre pays. IFRS 17 constitue un changement majeur, ayant pour objectif d’offrir davantage de transparence en donnant aux investisseurs une image plus précise des performances attendues et des risques associés. Cependant, il faudra du temps pour que les investisseurs parviennent à maîtriser ces nouvelles informations ».
Alors que 20 ans se sont écoulés depuis le lancement par le prédécesseur de l’IASB* du projet relatif aux contrats d’assurance, la nouvelle norme remplacera IFRS 4 pour les exercices débutant à compter du 1er janvier 2021. C’est une étape cruciale pour le secteur de l’assurance qui appliquera alors la première norme comptable mondiale dédiée aux contrats d’assurance.
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« Une période de 4 ans peut sembler longue, mais bien se préparer au degré de complexité supplémentaire qu’ajoute IFRS 17 constitue un défi de taille » souligne Guillaume Bénéteau. « La nouvelle norme aura un impact sur le résultat, les fonds propres et la volatilité, ainsi que sur les processus de provisionnement et d’information financière, les modèles actuariels, les systèmes informatiques et potentiellement la rémunération des cadres dirigeants. Les sociétés d’assurance ne doivent donc pas sous-estimer le volume de travail nécessaire. Cette complexification aura également une incidence sur la communication avec les investisseurs ».
Principales difficultés pour les assureurs relevées par Willis Towers Watson
- La nécessité d’interprétation de la norme : IFRS 17 repose sur des principes, ce qui signifie que dans la plupart des cas il incombera à l’assureur de garantir la conformité de ses procédures et de ses publications aux exigences de la norme. Il ne s’agit plus de se contenter de suivre des règles contraignantes et détaillées.
- La gestion de la volatilité des résultats : le modèle hybride proposé se traduira par un accroissement de la volatilité par rapport aux modèles existants, notamment ceux reposant sur des hypothèses figées.
- La gestion de la communication : il faudra des processus solides, une prise en compte des spécificités et une stratégie de communication transparente pour expliquer l’impact d’IFRS 17 sur les résultats et les fonds propres, ainsi que les divergences par rapport aux normes comptables actuelles. La capacité de distribution de dividendes, les bonus des dirigeants et les indicateurs de performance de marché pourraient s’en trouver affectés.
* IASB : International Accounting Standards Board
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