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Le marché des obligations « High Yield » entre Trump et Draghi

Sur le marché des obligations d’entreprises High Yield, le leitmotiv économique « America First » reléguera-t-il les actifs européens au second plan ? Entre risques politiques et croissance modérée, les rendements du High Yield européen peuvent-ils rester durablement en dessous des taux de défaut ?

Une analyse de Swiss Life Asset Managers

Après 2 années de « quantitative easing » en zone euro, le marché du High Yield européen est devenu trop cher. Cela se traduit par un taux de rendement inférieur au taux de défaut historique, mais aussi par des niveaux de rendement comparativement moins attractifs que ceux du marché américain. « Le segment euro noté « BB » affiche des rendements bien inférieurs à son équivalent « BB » américain et l’écart est aujourd’hui de 80 points de base » illustre Edouard Faure, Gérant High Yield.

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Plusieurs sources de volatilité retiennent actuellement l’attention sur le marché européen, d’une part l’incertitude politique quant à l’élection présidentielle en France, d’autre part, la résurgence potentielle du « risque » périphérique. A plus long terme, une évolution du discours de la BCE en faveur d’un futur « tapering » monétaire  aurait un impact conséquent sur le marché High Yield du Vieux Continent et ce, quel que soit le scénario.
« Comme aux Etats-Unis en 2013, lors de l’annonce du tapering de la Fed, l’impact serait immédiat avec une probable correction. D’autant que les taux longs euro sont aujourd’hui beaucoup plus bas que les taux longs américains au printemps 2013 et que les spreads du High Yield européen sont plus serrés que ceux du High Yield américain, avant le tapering » observeGilles Frisch, Responsable de la gestion High Yield. « Un tapering de la BCE aurait aussi pour conséquence une augmentation mécanique de la duration, avec gap de duration important dommageable pour un adossement actif-passif, c’est pourquoi nous préconisons une gestion active et dynamique de celle-ci » ajoute-t-il.

Davantage d’opportunités sur le marché américain

Aux Etats-Unis les perspectives sont plus favorables. La tendance reflationniste soutenue par la politique pro-croissance de Donald Trump offre de nombreuses opportunités d’investissement pour les mois à venir. Plusieurs thèmes sectoriels sont intéressants afin de bénéficier de la relance de l’investissement public en infrastructures. « Entre 2009 et 2015, ces dépenses n’ont pas augmenté aux Etats-Unis. L’administration Trump devrait les accroitre de 4% sur la période 2016-2020. Les infrastructures américaines ont besoin d’être modernisées, les cimentiers et producteurs de matériaux de construction, assez présents dans le segment High Yield, vont en tirer parti » affirmeEmmanuel Jourdan, Analyste crédit High Yield.
De son côté, le secteur énergétique continue d’afficher un beau potentiel d’appréciation, même après le rebond des douze derniers mois. « Il s’agit d’un secteur cyclique par définition, qui continuera de profiter de la bonne orientation de la croissance américaine » précise Edouard Faure. La correction subie par les émetteurs du secteur en 2014 et 2015 a fait figure de révélateur : la chute des prix pétroliers a permis d’assainir le secteur. « Nous avons identifié des opportunités sur des émetteurs initialement notés Investment-Grade, dont les fondamentaux sont robustes, mais qui ont été dégradés en High Yield lors de cette correction » poursuit-il.

Conserver une approche sélective

L’équipe de Swiss Life Asset Managers continue de privilégier une approche globale du marché High Yield, pour identifier les souches obligataires les mieux-disantes en matière de rendement ajusté au risque. La sélectivité des titres demeure discriminante. « Nous nous focalisons sur les cas d’investissement, titre par titre » précise Gilles Frisch :

- Le titre Alcoa 6,75% d’échéance 2024 et noté « BB- » compte parmi les obligations High Yield souscrites récemment. L’équipe juge que le leader de la production d’aluminium bénéficiera de l’investissement public massif dans les projets d’infrastructures aux Etats-Unis. « Alcoa se distingue notamment par un levier limité, des liquidités abondantes et un faible coût de production. L’obligation offrait une prime à l’émission de 25 points de base par rapport à ses pairs notés BB- » note Emmanuel Jourdan.
- Chenière Energy, un émetteur américain (spécialiste de l’exploitation de gaz naturel) noté « BBB- » et dont les rendements sont proches de certains titres notés « BB », ainsi que les obligations senior secured du Néerlandais Hema BV (maturité Juin 2019, rendement supérieur à 6%) sont d’autres exemples de titres jugés attrayants.

Enfin, l’équipe de Swiss Life Asset Managers souhaite conserver constamment une poche de cash en portefeuille, permettant d’initier ou de renforcer des positions à tout moment sur les marchés obligataires High Yield. « Nous détenons environ 20% de cash, à allouer au gré de futures opportunités d’investissement » conclut Gilles Frisch. 

www.swisslife-am.com


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