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L’élection présidentielle française accapare l’attention des investisseurs et pèse sur les marchés obligataires

Par Hartwig Kos, CIO adjoint et directeur adjoint de l'équipe Multi-Asset chez SYZ AM

« Selon notre analyse, les deux segments les plus vulnérables sur le marché européen sont la France et l'Italie. Si nous regardons de plus près l’évolution des cours, il en ressort qu’un changement très net s’est opéré au niveau de l’approche des investisseurs vis-à-vis de ces marchés. Ces dernières semaines, ceux-ci ont commencé à se comporter peu à peu de la même manière que les instruments du crédit, c’est-à-dire qu’ils s’orientent à la baisse en période d’aversion au risque et qu’ils remontent quand les marchés sont en hausse. En outre, les rendements des OAT françaises affichent actuellement une prime de risque de l’ordre de 70 points de base (0,7%) par rapport aux rendements des obligations d'État allemandes. Rappelons que cette prime n'a été que de 18 points de base (0,18%) l’été dernier.

Cela signifie clairement que les craintes entourant l’élection présidentielle française au printemps 2017 accaparent l’attention des investisseurs et pèsent sur les marchés obligataires.

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

Nous sommes d’avis que cet écart de prime de risque entre la France et l’Allemagne pourrait désormais se creuser considérablement. Nous craignons même que cet écart de rendement puisse dépasser les sommets observés en 2011, lorsque les OAT françaises se négociaient à 190 points de bases (1,9%) au-dessus des Bunds allemands. À ce moment-là, la France était sans aucun doute considérée comme un pays « cœur » au sein de la zone euro. Or, compte tenu des difficultés économiques que le pays connaît aujourd’hui, il n'est plus si évident de le considérer en tant que tel, du moins d’un point de vue économique.

Par ailleurs, si la crise de 2011 était de caractère financier, et pouvant donc être résolue par l’intervention de la BCE, la crise que traverse aujourd’hui le Vieux Continent est avant tout une crise identitaire, foncièrement beaucoup plus compliquée à régler. Il se peut bien que nos points de repère historiques, tel que l’élargissement violent des spreads en 2011, ne soient plus adaptés à une analyse de l’état des marchés obligataires en 2017.

https://www.syzassetmanagement.com


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