Nadège Dufossé, Responsable de l'allocation d'actifs chez Candriam, commente l'intervention de Theresa May du 17 janvier
« Comme on pouvait s’y attendre, Theresa May a annoncé hier un Brexit sans compromis "half-in, half-out". Les marchés avaient anticipé cette nouvelle car de nombreux détails avaient déjà été publiés dans la presse depuis quelques jours. Ces anticipations peuvent expliquer la réaction des marchés et le rebond de la livre observé le 17 janvier. Les positions courtes sur la devise prises par les investisseurs en raison de l’incertitude sur la voie choisie pour le Brexit ont été partiellement renversées hier, car le discours de Theresa May clarifie la situation. Le deuxième point important de son discours a été la décision de faire voter le résultat final des négociations sur le Brexit par le parlement. Les conséquences ne sont pas encore claires mais les marchés prennent en compte également la possibilité que le Brexit ne puisse finalement pas se produire...C'est paradoxal car imaginer un rejet de l’accord par le parlement après des années de négociations n’est pas un élément positif.
Nous restons donc prudents à ce stade. Si nous n'avons pas encore vu d'impact négatif du Brexit sur l'économie britannique, le pays devrait faire face à une certaine faiblesse à venir. Les négociations seront difficiles car l’UE devra démontrer sa force politique si elle veut préserver son intégrité. La monnaie devrait rester volatile et globalement sous pression. Nous la voyons évoluer dans un intervalle assez large entre 0,83 et 0,94 par rapport à l'euro. Nous restons négatifs sur le marché boursier britannique, en particulier sur l'indice plus domestique, FTSE 250. Nous prévoyons également une poursuite de la hausse des taux avec des pressions inflationnistes croissantes. »
Comprendre l'économie durable pour s'y investir