Après avoir été sous les feux des projecteurs lors des récents accords internationaux sur le climat, les délégations sont arrivées à Cancun pour la CBD (Conférence des parties sur les Diversité Biologique), ou COP13, avec le double défi d'inverser le déclin dramatique de la biodiversité et de respecter leurs promesses d'Aïchi.
Le WWF dresse un premier bilan.
« Nous pouvons retenir un point très positif de cette conférence : la décision audacieuse d'aller encore plus loin dans l'intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles, comme nous le demandions. Les délégués se sont également accordés sur un processus clair jusqu'en 2020. La prochaine COP Biodiversité qui se tiendra en Égypte en 2018 prendra ainsi en considération l'impact des activités des secteurs de l'énergie (gaz, pétrole...), l'exploitation minière, le développement d'infrastructures, l'industrie et la santé. Il ne faut toutefois pas oublier que le temps nous est compté, il ne reste plus que 4 ans pour atteindre les objectifs d'Aïchi et inverser le déclin de la biodiversité. Notre attention doit être intensément concentrée sur la voie à suivre et le travail qui doit être accompli jusqu'en 2020 », explique Adrian Dellecker, directeur des politiques internationales au WWF.
« Les gouvernements ont commencé à réellement prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d'une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liés. Face aux constats et à l'urgence, les États semblent afficher la volonté de changer de trajectoire. Nous les saluons et les encourageons dans cette voie. Il faut à présent que cela se traduise dans les faits et ce, dès aujourd'hui », ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
En plaçant notamment l'énergie et les infrastructures à l'agenda des prochaines discussions internationales, les pays donnent une autre dimension à la COP14. Cette décision permettra également de mieux relier les conventions initiales de Rio sur le climat et la biodiversité.
« La protection de la biodiversité est un élément essentiel pour un développement durable. Cela doit définitivement être intégré à nos modes de pensée. La présidence mexicaine a donné le ton lors de la COP13 en se concentrant sur l'intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Il est très encourageant de constater que cette approche fondamentale se construit et a trouvé son rythme. Il est extrêmement important que cet élan se poursuive et prenne de plus en plus d'ampleur à mesure que nous nous rapprochons des Conférences des parties en Chine en 2020 », conclut Adrian Dellecker.
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