Le nombre de procédures judiciaires à l’encontre des copropriétaires en situation de défaut de paiement a bondit de près de 38% en 10 ans, passant de 21 400 procédures en 2004 à 29 440 en 2014. Le phénomène n’est pas nouveau, mais l’amplitude est sans précédent.
Focus sur les raisons et les impacts des impayés sur les copropriétés de Scanmonachatimmo.com*, expert immobilier indépendant, au service de l'acheteur.
Selon l’ANAH*, la France comptait 617 000 copropriétés en logements collectifs ou mixte en 2011, soit environ 6,9 millions de résidences principales. Ce parc des copropriétés est très hétérogène:
1/ La taille des copropriétés. 69% des copropriétés sont de petite taille avec moins de 11 logements. A l’inverse, les grosses copropriétés de plus de 100 logements représentent moins de 2 %. De toute évidence, il est plus facile de faire face à des travaux quand on est 100 que quand on est 10.
2/ L’époque de construction des bâtiments : Près de 27% des copropriétés datent d’avant 1948, 32% de 1949 à 1974, 26% de 1975 à 1998 et 16% après 1999. A chaque époque correspond sa pathologie.
Ainsi, pour les immeubles construit avant 1975, représentant 59% du parc des résidences principales en copropriété, la problématique de l’isolation thermique (voire phonique) est criante. Ce n’est pas sans conséquence sur les charges courantes où la consommation en énergie occupe le peloton de tête des postes de dépenses. Seuls des travaux, notamment sur l’enveloppe extérieure, sont en mesure d’apporter une réponse efficace à l’augmentation des coûts énergétiques.
3/ La disparité des situations entre les copropriétaires. Selon une étude de l’ADIL** de février 2015 menée sur Paris, la population des copropriétaires est plutôt âgée avec des situations familiales et financières variées :
- 53% des copropriétaires sont célibataires et 47% en couple.
- Dans 77% des cas, ils n’ont pas d’enfant à charge.
- Ils sont âgés en moyenne de 58 ans
- 48% sont en activité, 45% sont retraités et 7% sont en recherche d’emploi.
- Dans 88% des cas, ils sont propriétaires occupants.
- Ils disposent d’un revenu mensuel qui s’élève en moyenne à 2 891€.
- 71% d’entre eux ont déjà remboursé leur emprunt.
La disparité des situations financières au sein d’une copropriété peut constituer un frein à sa bonne gestion. Des intérêts divergents émergent entre les copropriétaires les plus aisés et les copropriétaires les moins aisés : difficile pour un ménage aux ressources limitées de contribuer aux dépenses d’entretien de l’immeuble sans mettre en risque sa propre situation financière.
Via : https://scanmonachatimmo.com/coproprietes-de-plus-plus-fragiles/ lire la suite du focus :
- Impayés versus entretien de l’immeuble, la spirale infernale
- La maîtrise des charges, un enjeu majeur pour les copropriétés
- Le rappel des travaux obligatoires à effectuer dans les copropriétés
*ANAH Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat
**ADIL Agence Départementale d’information sur le logement
Comprendre l'économie durable pour s'y investir