Le baromètre de l’artisanat ISM (Institut Supérieur des Métiers) avec le soutien de MAAF Assurances, met en exergue les tendances d’évolution des créations des entreprises artisanales sur une période de 10 ans, période qui fait état d’une profonde recomposition d’un secteur impacté par le régime des micro-entrepreneurs.
1/ Un décrochage des immatriculations des micro-entrepreneurs
Sur la décennie passée, les métiers de l’artisanat ont contribué à la forte croissance entrepreneuriale en France avec un doublement des immatriculations entre 2005 et 2015, de telle façon qu’en 2015, avec la création de 155 300 entreprises artisanales (78 700 en 2010), 1 créateur d’entreprise sur 3 est un artisan.
Pour autant, l’année 2015 est marquée par une forte baisse des immatriculations artisanales à -14 %, alors que le nombre de nouvelles entreprises est globalement stable dans les autres secteurs. Cette dégradation est imputable à la chute des immatriculations des micro-entreprises dont le nombre passe de 90 600 en 2014 à 59 700 en 2015.
La création d’entreprises classiques progresse et retrouve, avec 95 600 entreprises, son niveau de 2007, soit le niveau le plus élevé avant la crise et la création du régime de l’auto-entrepreneur en 2009.
2/ Des créations moins nombreuses dans tous les secteurs, hormis l’alimentation.
Le recul des immatriculations est généralisé à l’ensemble des secteurs. Avec une baisse de -19%, celui de la fabrication est le plus impacté, suivi par l’artisanat du BTP à -17% et les services à -11%. Seul le secteur de l’alimentation affiche un nombre stable de créations d’entreprises.
Les rares activités à afficher un entrepreneuriat dynamique sont la pâtisserie à +39%, la fabrication artisanale de boissons à +29%, notamment la fabrication de bière artisanale. Le transport par taxis/VTC est la seule activité de service où les immatriculations progressent à +33 %.
3/ Une baisse du nombre des entreprises employeuses
93% des entreprises artisanales se sont créées sans salarié en 2015 contre 81% en 2005. Malgré un doublement de la création d’entreprises sur cette même période, le nombre d’entreprises créées avec des emplois salariés baisse en valeur absolue, passant de 14 908 en 2005 à 10 532 en 2015.
4/ Une évolution de la hiérarchie des principales activités en 10 ans
Si la maçonnerie générale demeure depuis 2005 la première activité d’installation (10 600 créateurs ont fait le choix de cette activité en 2015), de nouvelles activités s’inscrivent en haut du palmarès des activités les plus attractives : le nettoyage des bâtiments (7 800 immatriculations), le transport par taxis/VTC (7 600) avec un développement circonscrit à l’Ile-de-France et la fabrication de plats à emporter (7 400). Les activités de la coiffure et des soins de beauté reculent.
La création du régime micro-entrepreneur a également entrainé une recomposition du tissu artisanal. Certaines activités s’exercent désormais principalement sous ce régime :
- la bijouterie fantaisie : 88% des indépendants sont des micro-entrepreneurs
- la photographie : 79%
- la réparation d’objets personnels : 79%
- la fabrication d’articles textiles : 75%
- les travaux de finition du BTP : 75%
- la fabrication d’articles céramiques : 72%, à l’instar d’autres métiers d’art.
Lire également les chiffres de la création d’entreprises :
http://ism.infometiers.org/ISM/Actualites/Les-chiffres-de-la-creation-d-entreprise-artisanale-un-entrepreneur-sur-trois-est-artisan
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