Par Fabrice Masson, responsable de la gestion actions chez BFT Investment Managers
Les conditions actuelles propices aux opérations de croissance externe créent des opportunités d’investissement sur les valeurs françaises, dont les valorisations ne paraissent pas particulièrement excessives.
Le marché des actions françaises est un univers attractif qui couvre la plupart des secteurs d’activité avec plus de 300 entreprises cotées. Dans un contexte marqué par des coûts d’emprunt historiquement faibles, les opportunités de rapprochement sont nombreuses pour les entreprises cherchant à accélérer leur croissance. Le segment des valeurs moyennes - les entreprises avec une capitalisation boursière comprise entre 1 et 5 Mds€ - nous semble particulièrement attractif pour ce type d’opérations. Les sociétés de ce segment sont le plus souvent en forte croissance et occupent des positions de leaders sur des métiers de niche. Historiquement, les taux de croissance des bénéfices de ce compartiment de la cote s’avèrent souvent supérieurs à ceux observés au sein des grandes capitalisations. L’aspect « mono-activité » est clairement un point positif car cela rend l’intégration au sein d’un grand groupe moins compliquée.
La valorisation est évidemment un critère crucial pour ce type d’opérations. L’indice Cac Mid&Small qui regroupe l’essentiel de ces entreprises de taille moyenne se négocie actuellement à 17 fois les bénéfices 2016 contre 14 fois pour l’indice Cac 40. Nous considérons que ce différentiel n’a rien d’excessif d’autant plus que la dynamique de croissance reste favorable à ces premières. Très présentes sur la zone « euro » elles devraient davantage profiter des mesures ultra-accommodantes de la BCE de ces derniers mois. C’est la raison pour laquelle nous privilégions ce type de valeurs au sein de nos portefeuilles à l’heure actuelle.
Des technologies et des savoir-faire uniques au sein des valeurs moyennes
Dans cet environnement de faible croissance, cette dynamique favorable aux valeurs moyennes depuis le début de l’année pourrait donc perdurer. En effet, les grand groupes recherchent toujours davantage de relais de croissance et les trouvent souvent dans des entreprises qui développent une technologie ou un savoir-faire unique qui s’intègre dans leur stratégie de développement. Cette tendance est parfaitement illustrée par les acquisitions récentes du fabricant de batteries Saft par Total ou du spécialiste de l’électroménager allemand WMF par le Français Seb. Il est intéressant de noter que ces entreprises peuvent aussi être l’acquéreur comme cela a été le cas pour la récente opération de Téléperformance sur LanguageLine Solutions. Ces acquisitions sont aisément financées dans le contexte actuel. Les taux atteignent des niveaux historiquement bas et les opérations menées s’avèrent plus rapidement profitables que par le passé.
Sur quelles thématiques se positionner ? Les valeurs industrielles et technologiques sont évidemment les mieux placées pour profiter de cette tendance. Elles bénéficient fortement de l’amélioration de la conjoncture en Europe. La thématique de « l’externalisation des services » nous apparaît aussi porteuse dans cette optique. Après avoir touché l’informatique, cette tendance se répand à d’autres domaines comme la restauration collective, les services d’hygiène ou encore la gestion de la relation clients. Les entreprises présentes sur ces activités pourraient donc voir leurs débouchés s’accroître au cours des prochaines années. Elles devraient également être au cœur des futurs mouvements de consolidation.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir