Par Eric Lefèvre-Pontalis, Responsable de la Gestion de la banque privée Degroof Petercam
La politique monétaire américaine particulièrement regardée par les investisseurs
Il y a presque un an les bourses mondiales plongeaient, déstabilisées au début de l’été par la crise grecque puis en août par la dévaluation surprise du yuan chinois. La confiance des investisseurs sur le rythme de la croissance mondiale fût, alors, fortement entamée. On pouvait craindre à nouveau de fortes turbulences de marché cette année après le vote pro-Brexit, mais finalement il n’en fut rien. Le seul impact visible de cet événement fut la baisse significative de la livre sterling. Dès lors que le Brexit ne s’est pas transformé en crise économique globale, on doit considérer que son impact reste localisé au Royaume-Uni. En effet le Vix, l’indice de la peur, navigue depuis plusieurs semaines autour de 12% alors qu’il atteignait presque 30% en début d’année et fin juin.
Si la situation macro-économique mondiale s’améliore…
Aux Etats-Unis, le trou d’air du premier semestre ne devrait pas se répéter. La crise du secteur pétrolier semble arriver à son terme maintenant que les prix du pétrole se sont stabilisés. L’activité industrielle est en passe de rebondir au 3ème trimestre après trois trimestres de contraction. Le coup de froid sur les créations d’emplois en mai est oublié et les indicateurs du marché du travail ont repris une tendance positive avec une timide accélération des salaires. La demande des ménages se raffermit et le secteur de la construction continue de se redresser. En zone euro, on constate que les tendances de la reprise sont stables en dépit de chocs nombreux qui auraient pu l’affaiblir.
…de nombreux défis attendent les investisseurs dans les mois à venir :
La prochaine réunion du FOMC de la Fed qui se tiendra le 21 septembre peut donner lieu à la deuxième hausse des taux depuis la fin de la crise, si l’on tient compte des déclarations de plusieurs de ses membres en ce sens après les très bons chiffres d’activité publiés cet été. Madame Yellen devrait préparer le terrain dès la réunion de Jackson Hole fin août.
Les élections US pour la Maison Blanche et le Congrès qui auront lieu le 8 novembre peuvent réserver des surprises et les investisseurs ont souvent tendance à se retirer des marchés actions juste avant. Il conviendra donc de rester prudent pendant cette période.
La crise bancaire en zone Euro n’est pas résolue, notamment à cause des difficultés du secteur en Italie mais aussi en raison des taux bas qui pénalisent la rentabilité des banques et les fragiliseraient face à un nouveau choc.
Les rendez-vous politiques à venir en Europe seront nombreux. Les primaires en France et le référendum en Italie mais aussi le référendum sur l’immigration en Hongrie et les élections en Autriche ajoutent de l’incertitude. De même les futures négociations sur les conditions de sortie du Royaume-Uni risquent de créer des moments d’hésitation.
Si la marche de l’économie mondiale nous rassure, les défis à venir nous conduisent à rester prudents et opportunistes en cas de retour de la volatilité sur les marchés.
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Comprendre l'économie durable pour s'y investir