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« Nous continuons de vivre dans un monde marqué par des politiques monétaires extraordinaires,…

… dans lequel les mesures d'assouplissement des banques centrales ne surprennent plus les investisseurs, qui les prévoient. »

Par Mark Burgess, CIO EMOA et Responsable marchés actions de Columbia Threadneedle Investments.

Le rallye du marché actions s'est dès lors poursuivi en août, dopé au Royaume-Uni par l'annonce très attendue d'une réduction du taux directeur de la Bank of England à 0,25% - son niveau le plus bas depuis la création de l'institution il y a 322 ans - et d'un élargissement de l'assouplissement quantitatif. Cet ensemble de mesures complémentaires aura un impact certain sur l'économie britannique.

Les rendements obligataires ont dégringolé en raison des politiques monétaires accommodantes en Europe et au Japon, ce qui favorise à son tour les actifs générateurs de rendements, qu'il s'agisse des actions ou du crédit, l'assouplissement quantitatif de la BoE alimentant un nouveau rallye des emprunts d'Etat des pays centraux.

Les récentes statistiques indiquant une reprise de la forte dynamique de création d'emplois ont donné lieu à une amélioration des perspectives de l'économie des Etats-Unis, où la croissance se concrétise, bien qu'elle reste inférieure aux niveaux historiques. Nous savons que la Fed cherche à normaliser la politique monétaire et à relever ses taux d'intérêt, mais sa capacité en la matière est entravée par les politiques monétaires susmentionnées appliquées dans d'autres régions, ce qui pourrait l'empêcher d'agir à court terme. Nous tablons toujours sur un relèvement des taux cette année et deux en 2017.

A l'échelle internationale, la divergence des politiques monétaires aura un impact majeur sur les classes d'actifs, les opportunités se faisant de plus en plus rares pour les investisseurs en quête d'actifs générateurs de rendements. Je pense que ce thème continuera de dominer l'économie mondiale au cours des prochains mois, voire des prochaines années.
Ayant adopté une position neutre depuis février, nous pensons que le dollar américain devrait légèrement s'apprécier sous l'effet des flux de capitaux plutôt que de la croissance ou de la divergence de politiques monétaires et avons dès lors relevé notre pondération à un niveau légèrement favorable. Nous sommes toutefois conscients de la signification d'une telle évolution pour les actifs risqués, qui, du point de vue de la valorisation, se trouvent déjà pour la plupart à un niveau proche des plus hauts historiques ou les ont atteint.


Les raisons du relèvement de notre exposition aux matières premières

Hormis l'or, les matières premières se sont distinguées comme une classe d'actifs qui devrait s'inscrire en hausse. Les matières premières représentent pour nous un outil de diversification de portefeuille utile et nous sommes attentifs à leur potentiel de rattrapage,ce qui nous a amenés à relever notre allocation. Les matières premières se sont globalement inscrites en hausse entre 2000 et 2008, en raison de l'industrialisation et de l'urbanisation galopantes en Chine. Le ralentissement de ces deux phénomènes a marqué l'entrée de la classe d'actifs en phase baissière et la quasi-totalité des matières premières se négocie désormais à un niveau inférieur à sa médiane sur 15 ans, à l'exception de l'or, du café et du coton. Les cours de l'énergie sont notamment bien en deçà de leur médiane.

 

Des arguments intéressants laissent entrevoir des perspectives plus favorables. Les principaux moteurs d'une phase haussière pour les matières premières sont une chute de la production associée à une hausse de la demande. Depuis 2012, les sociétés minières ont procédé à des changements majeurs en termes de dépenses d'investissement, lesquelles ont chuté de presque 90% en 4 ans. Face à un tel recul de la demande, l'offre devait baisser, mais cela a pris du temps.
L'excédent d'offre de l'or noir se résorbe désormais, en raison notamment de la guerre des prix qui a entraîné la fermeture de nombreux champs de pétrole de schiste, et la production domestique des Etats-Unis devrait dégringoler cette année. Les producteurs seront dès lors moins nombreux dans ce secteur. Pour remettre la dynamique actuelle du marché pétrolier dans son contexte, lors de la phase baissière des années 1980, la capacité excédentaire s'élevait à 15 millions de barils par jour alors que la consommation n'atteignait que 60 millions de barils/jour dans le monde. Aujourd'hui, nous consommons environ 95 millions de barils/jour au niveau mondial pour une capacité excédentaire de seulement 1 million de barils/jour. Nous pensons dès lors qu'un retour du cours de l'or noir à 30$ nécessiterait une chute imprévue de la demande, à un moment où celle-ci continue d'être revue à la hausse alors que les consommateurs réagissent à un environnement de baisse des prix. Les marchés émergents sont les principaux moteurs de cette demande. Selon nous, la dynamique offre/demande se rééquilibre à présent dans les secteurs des matières premières, notamment celui des métaux de base.

La demande d'or explose et provient essentiellement des investisseurs qui placent leurs fonds via des ETF. La demande totale sur le premier semestre a atteint un nouveau plus haut, éclipsant le précédent record de 2009. Il y a 7 ans, la Crise financière mondiale battait son plein et nous pouvons observer certains parallèles aujourd'hui : les investisseurs considèrent également que l'or est une valeur refuge dans un environnement de baisse des rendements obligataires et de volatilité des actifs risqués.

La demande d'investissement donnant lieu à des rebonds du cours du métal jaune, la dynamique de taux « bas pour longtemps », qui devrait perdurer à court terme, restera une source d'inquiétude pour les investisseurs. Le monde actuel, caractérisé par des politiques monétaires extraordinaires et des taux d'intérêt négatifs, est un territoire inconnu pour de nombreux investisseurs et nous ne prévoyons dès lors pas de baisse de la demande, qui profitera selon nous d'un rallye généralisé des matières premières.

Nous relevons donc notre exposition aux matières premières et sommes plus optimistes à l'égard des métaux précieux, des métaux industriels mineurs (plomb, zinc et nickel notamment) et du pétrole.

Accéder à la stratégie d’investissement Août 2016 de Columbia Threadneedle Investments 
http://www.columbiathreadneedle.fr/market-insight/analyse-des-march%C3%A9s-et-th%C3%A8mes-dinvestissements/strat%C3%A9gie-dinvestissement/

 

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

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