Ce phénomène est plus qu’un simple jeu vidéo, la science-fiction devient réalité.
Billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.
Dans l’ouvrage « Zero » de Marc Elsberg, les gens portent des lunettes connectées qui, pour chaque personne rencontrée dans la rue, affichent sur les verres l’identité de la personne et des mises en garde éventuelles. Trois éléments nécessaires à cette réalité augmentée sont désormais disponibles, il ne reste plus qu’à les combiner.
1/ Affichage: dans le jeu vidéo Pokemon Go, des personnages virtuels apparaissent sur le smartphone dans l’environnement réel. Le jeu consiste à chasser, collectionner et élever ces créatures.
2/ Identification: l’application russe Find Face identifie une personne sur une photo et donne son nom.
3/ Visibilité: des sociétés comme Google ont des lunettes sur lesquelles sont projetées des images de synthèse.
Ces trois éléments ne sont pas encore combinés, mais c’est imminent. Et avec le jeu Pokemon Go qui n’est commercialisé que depuis quelques semaines et qui compte déjà des millions d’utilisateurs, on voit à quelle vitesse l’homme s’habitue à des situations totalement inédites et tolère également des situations menaçantes (qu’en est-il de la protection des données !) à partir du moment où elles sont présentées sous un jour attrayant. La porte est ouverte - la réalité augmentée est devenue réalité.
Nous avons développé il y a quelques années le ratio « norme tendancielle TSVC » qui mesure et évalue la création de valeur effective pour l’actionnaire au fil du temps. Ce ratio est un excellent indicateur de performance des cours. Si nous avons développé nous-mêmes cet outil, c’est parce que quasiment tous les analystes ne prennent en compte que les premières lignes du compte de résultat si tant est qu’ils le font et qu’ils préfèrent s’attacher aux chiffres de gestion retraités, enjolivés et lissés (« non conformes aux normes américaines USGAAP ») qui arrangent la réalité. Ce qui compte toutefois, c’est le résultat final. Entre les chiffres du compte de résultat se cache la nébuleuse obscure des « Autres éléments du résultat global » où se côtoient les dotations en supplément des provisions pour retraite, les amortissements exceptionnels, les effets de change, mais aussi les coûts financiers de rachats de titres ou de programmes d’options. Ceci explique pourquoi certaines sociétés ne vous enrichissent pas alors que leurs chiffres sont si mirobolants. Aussi, chez Acatis, étudions-nous pour chaque titre (a) si sa valeur intrinsèque augmente et (b) si un dividende est versé
David Winters de Wintergreen Advisers a réalisé le 8 juillet 2016 un tableau sur ce sujet qui relève des anomalies particulièrement flagrantes aux États-Unis. Il se réfère au paiement des dirigeants par des programmes d’options. Dans certains cas comme chez Goldman Sachs, il conclut à des charges de coûts de 18% par rapport au cours du titre. David Winters additionne la dilution liée aux programmes d’options et les rachats de titres requis pour le paiement (rachats payés par les actionnaires, mais qui profitent aux dirigeants).
Pour l’ensemble de l’indice S&P 500, il a calculé des coûts dissimulés de 4,1%. Il y a 2 ans, il avait dénoncé le programme d’options excessif de Coca-Cola et avait même été critiqué par Warren Buffett pour cela. Mais il avait pourtant raison. Les actionnaires que nous sommes doivent se séparer des titres de sociétés dont les dirigeants puisent allègrement dans nos poches sans fournir de performance suffisante.
La Turquie prend la voie de la dictature. En tant qu’allemands, il est de notre devoir de le dire car l’Allemagne a connu un parcours similaire il y a 78 ans.
Le licenciement de 3 000 juges, les interdictions de voyager imposées aux universitaires, le musellement de la presse ont été autant de réactions au prétendu putsch qui, si ce n’était pas une mise en scène, est littéralement arrivé à point nommé. Dommage ! Un grand pays dit adieu à l’Europe après une phase de renouveau passionnante. Nous prenons nos distances avec ce pays et vendons nos positions turques (fonds et obligations d’État).
http://www.acatis.de/
Comprendre l'économie durable pour s'y investir