Contraction de l’anglais « no mobile phobia », la nomophobie est la peur panique de se retrouver sans téléphone portable. Une « maladie » qui se développe de plus en plus en parallèle avec l’augmentation fulgurante d’achats de smartphone dans le monde. En France, 78% des sujets âgés de moins de 25 ans reconnaissent être smartphonaholic et 57% seraient incapables de passer une heure sans le consulter (Ifop 2013).
Le smartphone, bien plus qu’un objetdu quotidien
Début 2015, 336 millions de smartphones ont été vendus dans le monde. Le nombre d’équipement en téléphones portables en France a atteint les 90% avec 75 millions de carte SIM en service (source terrafemina), soit bien plus que la population française. Véritable outil de communication et de partage, le smartphone est devenu un symbole de statut social et surtout une « extension de nous-même » : on s’endort avec, on se réveille avec. Aujourd’hui, nous faisons pratiquement tout avec un portable, de la simple photo à la réservation d’un hôtel. Il sert à rassurer, à tout vérifier et à prendre le contrôle de son environnement. Selon un sondage Stanford de 2010, 130 utilisateurs sur 200 préfèreraient perdre leurs valises que leurs portables et 150 utilisateurs sur 200 dorment avec leurs portables.
Une addiction bien réelle
Une étude anglaise conduite par la UK Post Office en 2008 a révélé que 53% des utilisateurs de téléphones mobiles présentaient des symptômes d'anxiété en cas de perte, de mauvaise couverture réseau ou de batterie faible.
La nomophobie est semblable à n’importe quelle addiction, que ce soit la drogue ou les jeux de hasards, elle contient quasiment les mêmes symptômes :
- Ne penser qu’à ça
- Être anxieux, énervé, irritable à l’idée de ne pas pouvoir l’utiliser
- Avoir une utilisation excessive, compulsive
- Se sentir obliger de répondre à la seconde à un message, de vérifier ses notifications sans cesse, de se connecter…
- Avoir l’impression de perdre une part de soi-même
Un nouveau marché
Aujourd’hui, la peur de perdre son portable, de se le faire voler, de le casser ou de ne plus avoir de batterie cause chez les propriétaires un véritable stress et des angoisses au quotidien :125% d’entre eux sont « énervés », 18% « paniqués » et 13% « stressés » à l’idée de perdre leur portable. Outre les digital detox et les séances chez le psychologue, des solutions ont été mises en place pour mettre fin à la frustration et à l’inquiétude des utilisateurs. Des sociétés comme SAVE se développent de plus en plus pour permettre aux maladroits de pouvoir réparer son smartphone assez rapidement.
De plus, la vente de batteries externes ne cesse d’augmenter pour pouvoir rester continuellement connecté et les prises USB dans les zones « détente » des centres commerciaux fleurissent à vue d’œil. Des sociétés ont même pensé à des solutions de rechargement gratuites, sécurisées et autonomes, notamment la startup française Tower Charge qui propose des bornes de rechargement compatibles avec tous les mobiles. Ce concept 100% innovant permet de recharger son portable en le laissant dans un de ses 7 casiers. Le bonus, cela pourra permettre de décrocher un petit peu de son smartphone le temps du chargement
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