« Notre scénario central pour l’économie mondiale est celui d’une croissance et d’une inflation structurellement faibles », prévient Christel Rendu de Lint, Responsable de la gestion obligataire chez UBP.
Plusieurs facteurs représentent des freins au retour d’une croissance plus soutenue, comme le processus de désendettement de bon nombre d’agents économiques, parmi lesquels les acteurs du secteur financier, ou le vieillissement de la population, qui impacte la force de travail et pèse sur la croissance de la productivité. « D’un point de vue économique, les 3 prochaines années devraient ressembler aux 3 dernières ».
Sur les marchés financiers, la volatilité devrait rester élevée, en raison de facteurs à la fois économiques et techniques. En effet, les investisseurs paraissent plus sensibles aux « newsflows » négatifs qu’il y a quelques années. « Comme la trajectoire de croissance économique est significativement plus faible qu’avant la crise de 2008, chaque séquence de ralentissement cyclique (déclenché par exemple par le cycle des stocks) ravive immédiatement les craintes de récession » observe Christel Rendu de Lint. Les marchés en ont fait l’expérience à plusieurs reprises au cours des 12 derniers mois. Ces craintes sont exacerbées sur les marchés financiers par une moindre liquidité et une profondeur de marché moins marquée, en comparaison aux standards qui prévalaient avant 2008.
L’équipe de gestion obligataire de l’UBP privilégie une stratégie de protection dite « barbell ».
« Nous constatons que le marché ‘Euro Aggregate’ ne compense plus le risque de taux porté par les investisseurs. Le rendement moyen de ce marché pour une duration de 6,8 ans est de seulement 0,25%, ce qui représente un très faible ratio de rendement par unité de risque.» L’équipe reste donc à l’écart du marché traditionnel ‘Euro Aggregate’, au profit de stratégies de performance absolue et à faible volatilité, intégrées en cœur de portefeuille. « Dans un tel environnement de marché, les solutions d’investissement obligataires globales, non contraintes par un indice de référence nous semblent mieux adaptées. Il faut avoir une approche globale pour identifier les quelques classes d’actifs obligataires qui rémunèrent encore le risque à sa juste valeur » explique-t-elle.
Les indices CDS high yield, plus liquides que les titres obligataires de ce compartiment
L’équipe identifie notamment des opportunités d’investissement au sein du compartiment high yield global. Après les séquences de stress consécutives au Brexit, les primes de risque ont connu un mouvement de ‘repricing’, qui devrait offrir des points d’entrée attrayants. « Pour autant, notre approche sur ce segment est très spécifique : nous préférons recourir aux indices CDS plutôt que d’investir directement dans des titres obligataires. Les CDS présentent l’avantage d’être plus liquides. Ils offrent aussi des « bid-offer spreads » (coûts de transaction) à la fois faibles et stables dans le temps, quelles que soient les conditions de marché, y compris lors des crises de 2008, 2011 ou lors des turbulences plus récentes liées au Brexit, qui ont impacté les marchés obligataires traditionnels » conclut-elle.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir