Par Nicolas Chéron, Stratégiste pour CMC Markets
Dans le climat compliqué de l’après-référendum sur le Brexit, les marchés ont digéré les mauvaises nouvelles et s’offrent un rallye estival en l’absence d’élément négatif. Mais en touchant de nouveaux records, les indices américains s’exposent à un retournement violent.
Au Japon, la conjoncture se dégrade mais la victoire du parti du premier ministre Shinzo Abe aux élections sénatoriales conforte sa politique et pourrait déboucher sur un renforcement de la politique expansionniste de la Banque centrale (BoJ).
En Grande-Bretagne, le passage de témoin de David Cameron à Theresa May apporte une clarification et la banque d’Angleterre (BoE) se tient prête à agir si nécessaire. L’impact du Brexit ne sera pas immédiat et les investisseurs semblent surmonter l’évènement après l’avoir « pricé ».
En Italie, le système bancaire est au cœur de toutes les inquiétudes. Les créances douteuses sont estimées à 360 Mds€ mais l’avancée des négociations entre le gouvernement italien et la Commission européenne constitue un élément rassurant. Un plan de sauvetage se dessine.
Enfin, les dernières statistiques chinoises (PIB du 2ème trimestre en hausse de 6,7% contre 6,1% attendus, production industrielle meilleure que prévue) ont contribué à rassurer les investisseurs. En l’absence de mauvaises nouvelles significatives, ces facteurs apparaissent ainsi comme de bonnes nouvelles potentielles.
Le Dow Jones Industrial Average bat de nouveaux records
L’interventionnisme potentiel des banques centrales va rester un élément déterminant qui soutiendra l’activité des opérateurs au cours des prochaines semaines. Après Mario Draghi le 21 juillet, les discours des banquiers centraux resteront particulièrement scrutés : BoJ le 29 juillet, BoE le 4 août. En attendant, les investisseurs peuvent se focaliser à nouveau sur les statistiques macroéconomiques et les résultats des entreprises.
Aux États-Unis, les derniers chiffres disponibles ont de quoi rassurer les marchés : ventes aux détails mensuelles (+0,6%), production industrielle (+0,6%) etc. Alors que débute la saison des résultats trimestriels, les deux tiers des sociétés ayant publié leurs comptes ont battu le consensus. Certes, le marché n’attendait pas de résultats en forte hausse mais les premières publications ont rassuré.
Alors que la trêve estivale s’installe, les volumes de transactions ont commencé à ralentir et ressortent en baisse de 28% par rapport à leur moyenne mobile à 100 jours. Les indices boursiers américains continuent de battre de nouveaux records historiques. Le Dow Jones Industrial Averageenchaîne les séances dans le vert et se rapproche des 18 600 points. Ce rallye estival peut tout à fait se poursuivre mais il convient toutefois de mettre en garde contre l’excès de confiance qui peut parfois régner dans les salles de marchés.
Historiquement, les phases de baisse ont souvent succédé à des périodes d’euphorie où les indices boursiers battaient des records. Les opérateurs devront donc tempérer leur optimisme en se rappelant que les problèmes recensés plus haut (banques italiennes, Brexit, croissance chinoise etc.) n’ont pour le moment trouvés que des solutions provisoires.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir