Après la publication la semaine dernière du récit « La création des banques françaises au XIXe siècle », le Crédit Foncier publie le 2ème épisode de sa saga de l’été « Les hommes célèbres associés à l’histoire du Crédit Foncier ». Au cours de ces récits, sont mêlés l’histoire de l’immobilier en France avec celle du Crédit Foncier.
On peut être président de la République, faire approuver par plébiscite le rétablissement de la dignité impériale, on n’en est pas moins rattrapé par la vie quotidienne.
C’est ainsi qu’à l’heure même du référendum des 21 et 22 novembre 1852, le futur empereur reçoit, adressée à “Monsieur le Prince Bonaparte, 7 rue de l’Université à Paris”, une convocation en bonne et due forme à participer à l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Banque Foncière de Paris, qui doit se réunir le 9 décembre suivant pour la transformer en Crédit Foncier. Occupé à autre chose, le prince Bonaparte, titulaire de cent actions de l’établissement, donna pouvoir au comte Xavier Branicki pour l’y représenter.
Napoléon III - Mont-de-Marsan
Cet épisode ne fut pas la dernière occasion pour Napoléon III d’être associé en tant que particulier à l’histoire du Crédit Foncier. Quelques mois plus tard, au printemps 1853, c’est à “Monsieur l’Empereur des Français”, cette fois-ci, que le Crédit Foncier consent un prêt à 5% pour l’acquisition d’un domaine dans l’arrondissement de Mont-de-Marsan, dans les Landes.
Pour l’anecdote, ce domaine situé sur la future commune de Solferino, fondée par l’empereur quelques années plus tard en souvenir de la bataille remportée dans le village de Solferino, en Lombardie, contre l’empereur François-Joseph, restera propriété de la famille impériale jusqu’à ce que sa veuve, l’impératrice Eugénie, s’en sépare en 1905.
Le Baron Haussmann - Paris
On ne saurait, naturellement, parler du Crédit Foncier sans évoquer le baron Haussmann. Les premières années de la banque sont intimement liées à la transformation de Paris par le préfet désigné par Napoléon III, au point que Jules Ferry, qui n’appréciait guère le régime impérial, publia Les comptes fantastiques d’Haussmann dans lesquels il s’étonnait des sommes faramineuses empruntées par la ville de Paris au Crédit Foncier. Celui-ci consentait, en effet, des conditions plus favorables, taux inférieurs sur des durées plus longues, que les autres établissements bancaires.
La machine s’emballa au point qu’il fallut procéder à un réaménagement de la dette en 1867 en étalant les remboursements sur 40 ans. L’histoire a retenu que l’évolution favorable des taux d’intérêt permit à la ville de Paris de se libérer de sa dette par anticipation dès 1879. Il n’en demeure pas moins que, pratiquement jusqu’à la fin du XIXe siècle, les critiques ne cessèrent sur les relations “incestueuses” entre le Crédit Foncier et la ville de Paris.
Le moins virulent ne fut pas Émile Zola dont le personnage de Toutin-Laroche, directeur du Crédit Viticole dans La Curée, semble directement inspiré de Louis Frémy, gouverneur du Crédit Foncier de 1857 à 1877.
Lamartine - Milly
Parmi ce prestigieux aréopage figure aussi un grand nom de la littérature française. Mais, dans ce cas, le Crédit Foncier fut un peu l’ultime bouée de sauvetage d’Alphonse de Lamartine qui se ruina en politique.
Après une certaine réussite qui vit l’auteur de Graziella, légitimiste rallié à la Monarchie de Juillet, devenir député, président du conseil général de Saône-et-Loire, et même ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire qui suivit la chute de Louis-Philippe, la période bonapartiste ne lui fut guère propice.
Après avoir récolté un inoubliable 0,26% à l’élection présidentielle de 1848, l’auteur de Jocelyn ou de l’Histoire de la Restauration, n’eut guère de succès comme républicain. Le déjà septuagénaire reçut, en 1861, dans le château familial de Milly, aujourd’hui Milly-Lamartine en Saône-et-Loire, où il passa son enfance, la visite d’experts mandatés par le Crédit Foncier qu’il avait chargé de lui trouver un acquéreur. Le Crédit Foncier s’acquitta de la mission et finança un certain Mazoyer qui revendit la demeure à peine quelques mois plus tard.
Louis Pasteur - Institut Pasteur
Autre personnalité associée au Crédit Foncier, Louis Pasteur. Non seulement parce que l’établissement a financé la création de l’institut qui porte son nom, en 1886, mais parce que le savant en a été administrateur dix ans durant, de 1884 à sa mort, avant même d’en être client puisqu’il n’a ouvert un compte courant au Crédit Foncier que le 10 mars 1886.
Louis Pasteur entra au conseil d’administration pour succéder à un autre homme de science, Jean-Baptiste Dumas, dont on peut dire qu’il porta le Crédit Foncier sur les fonts baptismaux : en tant que ministre de l’Agriculture et du Commerce, c’est lui qui soutint devant le Corps législatif le projet de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852
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