Dans un environnement de taux durablement bas en Europe, les spécialistes de Nordea continuent d’identifier des opportunités d’investissement attrayantes dans les compartiments « High Yield » et « Cross-credit » des marchés obligataires européens. Le dynamisme des volumes d’émissions, la consistance des spreads et des taux de défaut extrêmement bas au sein du compartiment High Yield européen font figure de catalyseurs.
A fin juin, le marché des obligations high yield européennes a progressé de +3,26% depuis le début de l’année (indice ML European Ccy HY Constrained - Total Return (EUR Hedged)).
D’un point de vue structurel, ce compartiment poursuit sa croissance avec plus de 20 Mds€ de nouvelles émissions au cours des 4 premiers mois de l’année et près de 65 Mds€ estimés pour l’ensemble de l’année 2016.
Le marché High Yield européen est en bonne santé, il se distingue par une amélioration constante de la qualité de crédit des émetteurs, avec une notation moyenne aujourd’hui à BB3, contre B2 il y a 15 ans. « Les nouvelles émissions sont réalisées dans de meilleures conditions qu’il y a quelques années, les entreprises récoltent les fruits de leurs efforts de désendettement. Nous observons aussi une tendance à la seniorisation des titres, avec une part plus en plus prépondérante de titres High Yield de rang senior » remarque Torben Skødeberg, Gérant de portefeuille chez Capital Four Management A/S, à qui Nordea a confié la gestion de son fonds Nordea 1 – European High Yield Bond Fund.
High Yield européen : des taux de défaut remarquablement bas, pour des spreads attrayants
Malgré des taux de défaut bénins, de l’ordre de 1 à 3% prévue cette année, les niveaux de spreads offerts par les émissions High Yield restent étonnamment élevés. « Le marché High Yield européen propose un rendement attrayant, tant sur sa composante taux que sur sa composante spread ». En effet, à environ 500 points de base, la prise de risque est bien rémunérée. « Les investisseurs doivent toutefois se montrer sélectifs dans le choix des titres et considérer le risque d’éventuels regains de volatilité. La classe d’actifs peut se montrer sensible à des facteurs exogènes liés à l’évolution des cours des matières premières, des marchés émergents ou aux décisions de politique monétaire des banques centrales » prévient Torben Skødeberg.
L’univers « cross-over », une alternative plus prudente au marché High Yield traditionnel
Pour les investisseurs souhaitant limiter l’exposition de leur portefeuille au risque crédit, une alternative au High Yield traditionnel est possible. « Il s’agit d’explorer le spectre du crédit ‘cross-over’ qui s’étend des titres les moins bien notés de l’Investment grade (BBB) aux titres les mieux notés du High Yield (BB et B). Nous cherchons ainsi à identifier des inefficiences de marché indépendamment des notations des agences, qui ne représentent pas toujours une mesure exacte du risque crédit » explique Jan Sørensen, gérant du fonds Nordea 1 – European Cross Credit Fund.
En s’affranchissant de la frontière séparant Investment-grade et High Yield, cette approche non benchmarkée du marché du crédit a pour objectif de réduire l’exposition globale au risque, sans vraiment dégrader le potentiel de rendement. « Le but est de générer des rendements supérieurs à ceux proposés par les titres Investment-grade, tout en maintenant un niveau de risque crédit inférieur à celui des titres High Yield ».
Au sein de l’espace « cross-over », l’équipe crédit de Nordea a récemment investi dans des titres notés BB+ tels que Ball Packaging (spécialisé dans le conditionnement de boissons), dont les cashflows sont robustes, IGT (fabricant de jeux électroniques), qui bénéficie d’une vaste diversification géographique et de revenus réguliers, ou TVO (producteur d’énergie nucléaire), dont la compétitivité est supérieure aux autres acteurs du secteur. En revanche, l’équipe reste à l’écart des émissions Glencore ou Anglo American, jugées risquées. « Nous évitons les titres du secteur minier. Nous doutons de la viabilité du business model de Glencore, en cas de dégradation de sa note de crédit en territoire High Yield, tandis qu’Anglo American a subi une détérioration significative de ses métriques de crédit » conclut Jan Sørensen.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir