51,9% des Britanniques ont choisi de quitter l’UE. Un désaveu de l’Institution qui remet en cause les projets des Européens qui envisageaient de s’installer au Royaume-Uni. Programme Erasmus, taxes, visas… De nombreux changements sont à prévoir dans les prochaines années. Le secteur de l’emploi va également être touché, puisque ce ne sont pas moins de 2,3 millions d’Européens qui travaillent outre-Manche.
Vivastreet, n°2 des sites de petites annonces gratuites en France, a demandé aux Français si, après le Brexit, ils considéreraient toujours de partir travailler au Royaume-Uni. 69% des sondés ont répondu « Non ».
Selon le Gouvernement français, plus de 300 000 frenchies vivent au Royaume-Uni. Ils y travaillent et étudient facilement, car ils sont Européens : « Etant ressortissant de l’UE, une simple carte d’identité suffit pour venir vivre ici. La proximité avec la France est aussi un point important », explique Franck, installé ici depuis 3 ans. De plus, en tant que membre de l’UE, les Français ont le droit de vivre, travailler, et même voter pour les élections municipales en Angleterre.
Mais les démarches pour les Européens vont probablement se compliquer avec la sortie du Royaume-Uni. Visa de travail, permis de séjour et expulsion simplifiée sont les principales inquiétudes des Français. En prévision, beaucoup ont demandé la nationalité britannique ou ont accéléré leur union avec un Anglais avant le vote.
Ce résultat peut aussi être expliqué par la peur de ne pas être accepté. En effet, la majorité des personnes ayant voté Leave le 24 juin dernier l’ont fait par ras-le-bol de l’immigration. « Je me sentais accueillie ici, je faisais partie de la communauté européenne et personne ne me faisait sentir étrangère. Aujourd’hui, j’ai l’impression que je ne suis plus la bienvenue, que ce vote montre que les Britanniques ne veulent plus d’étrangers dans leur pays », regrette Mélanie, étudiante en échange Erasmus à Edimbourg.
Enfin, il y a la peur de ne pas trouver de travail. Car si beaucoup de Français sont partis chercher le fameux CDI outre-Manche, il va devenir plus difficile de trouver du travail dans les prochaines années. A compétences égales, les entreprises vont plutôt choisir un Britannique, qui n’a pas besoin de permis de travail, ni de risque d’être expulsé.
Et lorsque l’on demande aux Français installés à Londres s’ils auraient fait le même choix si la ville n’avait pas été une capitale européenne, la réponse est sans appel : « Nous ne serions pas venus si nous avions dû faire une demande de visa. Mon mari et moi avons décidé de nous installer ici parce que cela faisait partie de l’UE. Je cherchais un pays proche de la France, où on parle anglais. Mon mari est allergique à la paperasse et j’ai déjà donné : à batailler tous les ans, pendant 14 ans, pour renouveler ma carte de séjour avant d’obtenir la nationalité Française », explique Alida, 30 ans, Franco-Gabonaise.
Le Brexit va donc avoir des conséquences importantes sur l’Emploi : le Royaume-Uni va perdre des talents, qui vont se tourner vers d’autres villes européennes comme Berlin ou Madrid pour commencer leur carrière.
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