Une analyse de Gen Finegan, Responsable Actions Emergentes chez Henderson Global Investors
Aux États-Unis
Les marchés émergents en dollars américains ont été raisonnablement stationnaires au 2ème trimestre 2016. La stratégie a surperformé l’indice de référence MSCI Emerging Markets Total Return Index. La position sur le producteur d’or coté australien Newcrest a sensiblement contribué à la performance de notre portefeuille tout comme la sélection des titres opérée au Brésil.
Amérique latine
Notre stratégie a profité en début d’année du rebond des actions brésiliennes dont les valorisations avaient été plutôt mises à mal. S’il est vrai qu’à court terme, les valorisations ne sont plus si intéressantes aujourd’hui, nous estimons dans une perspective à cinq ans, que des entreprises comme Duratex, Mahle Metal Leve et Banco Bradesco, sont bien positionnées pour tirer parti d’une reprise cyclique dès lors qu’elle se fera jour.
Au Chili, nous avons constaté que Heineken peut être intéressé par l’acquisition de l’ensemble des actions en circulation du brasseur latino-américain CCU, l’une des dix principales participations de notre stratégie. Quoi que cela ne soit pas une raison en soi pour détenir les actions, cela fait sens dans le contexte d’une consolidation de l’ensemble de l’industrie de la bière. L’actionnaire majoritaire de CCU, la famille Luksic, témoigne d’un bon historique de négociation de ses actifs locaux contre des participations dans des entreprises multinationales. Selon nous, CCU est raisonnablement évalué et nous avons également une position sur Quinenco, la société holding familiale au sein de laquelle CCU est détenue. Quinenco s’échange actuellement contre une sensible décote par rapport à sa valeur nette d’inventaire.
Europe centrale
À l’instar de nombreuses banques d’Europe centrale, la banque italienne Unicredit est à court de capitaux. En conséquence, elle peut se voir contrainte de vendre sa participation dans Bank Pekao of Poland, une position détenue par le portefeuille. Malgré cette potentielle avancée, la culture conservatrice de Pekao, des ratios de fonds propres sains ainsi qu’un rendement du dividende attrayant sont autant d’éléments qui suscitent l’intérêt d’investisseurs au rang desquels nous comptons.
Afrique
Après une longue période de piètre performance des actions et des devises, nous trouvons les valorisations de nombreuses entreprises africaines de bonne qualité de nouveau attractives. Au cours du trimestre, nous avons intégré à la stratégie la Guaranty Trust Bank (GT) du Nigeria. GT dispose de l’historique de performance le plus conservateur des banques nigérianes locales et le cours de l’action de la société s’échange à un niveau proche de sa valeur comptable alors même qu’il génère un rendement élevé sur ses actifs et offre un rendement du dividende généreux. Le potentiel à long terme de croissance des actifs en Afrique de l’Ouest est considérable.
Au cours du trimestre, les membres de l’équipe ont visité l’Afrique du Sud. Nous avons été enthousiasmés par le nombre de sociétés de grande qualité qui s’y échangent actuellement contre des valorisations raisonnables. Nombre d’entre elles témoignent également d’une activité en croissance en Afrique sub-saharienne, ce qui signifie qu’elles devraient être en mesure d’enregistrer une croissance à long terme. Nous avons augmenté notre exposition aux participations existantes et devrions vraisemblablement intégrer en temps voulu de nouvelles sociétés au portefeuille.
Asie
L’exposition de notre stratégie à l’Asie a été renforcée au cours du trimestre. Une récente visite de recherche à Hong Kong et en Chine continentale n’a guère dissipé nos inquiétudes quant à la pérennité du modèle de croissance chinois tiré par les investissements. Nous demeurons prudents à l’égard des entreprises contrôlées par l’État chinois car nous craignons que ces dernières soient réquisitionnées pour le « service national » afin de tenter de consolider l’économie et protéger les emplois au sein de secteurs non compétitifs. Ce qui est clairement ressorti de notre voyage était à quel point l’importante classe moyenne urbaine chinoise se muait en consommateurs des plus avertis.
En conséquence, nous portons un intérêt grandissant aux sociétés bâtissant de véritables marques en Chine et dans la région Asie-Pacifique. Au cours du trimestre, nous avons intégré les sociétés suivantes : la société Merida basée à Taïwan est un fabricant de premier plan de bicyclettes et détient également une participation dans l’activité de vélo américaine Specialized. Les préoccupations entourant une surabondance de stocks et une timide demande en Chine se sont soldées par un recul du cours de l’action de plus de 50 % par rapport au pic qu’il avait marqué début 2015. En notre qualité d’investisseurs à long terme, nous avons estimé que cela constituait une opportunité pour investir dans un propriétaire de marque affichant un excellent historique de performance financier, une position de liquidités nettes au bilan et un bon rendement du dividende.
Nous avons ouvert une nouvelle position sur la société Uni-President China (UPC) cotée à Hong Kong. UPC est une filiale des entreprises Uni-President de Taïwan dans lesquelles la stratégie détient une importante participation. Uni-President a passé de nombreuses années à bâtir des marques dans l’alimentaire et les boissons en Chine et nous pensons que ce dur labeur sera récompensé sous la forme de marges plus élevées. Les marges d’UPC demeurent bien en-deçà de celles de ses pairs et nous espérons que cela changera au fil du temps.
Stella International compte parmi les autres nouvelles participations. La principale activité de Stella comprend la fabrication de chaussures en cuir haut de gamme pour des marques mondiales. La société a toutefois dépensé une énergie considérable pour développer sa propre marque Luna, qui commence à être acceptée par les consommateurs chinois à des prix qui n’ont plus rien à envier à ceux pratiqués par les marques haut de gamme occidentales. Les fondateurs de Stella et les employés détiennent un pourcentage significatif de la société ce qui signifie que les actionnaires minoritaires profitent d’un fort degré d’alignement.
Perspectives
La faiblesse de la règle de droit combinée à de nombreux dirigeants politiques et d’entreprises indésirables sont des éléments qui expliquent que certains segments de l’univers des marchés émergents sont bon marché et ce pour une bonne raison. Nous ne sommes pas des investisseurs « deep value » et nous sommes attachés à éviter les sirènes de sociétés de faible qualité qui s’échangent à de faibles niveaux de valorisations. Nous ne sommes pas non plus des investisseurs à tout prix axés sur la croissance et continuons d’éviter ce que nous considérons être des entreprises surévaluées. En lieu et place, en tant qu’adeptes de la sélection de titres ascendante, nous nous concentrons sur les marchés les moins populaires à la recherche d’entreprises de bonne qualité se négociant à des valorisations raisonnables. »
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Comprendre l'économie durable pour s'y investir