Ingénieur-structureur de formation, Jérémy Sayada a fait ses armes au sein d’un grand groupe bancaire avant de rejoindre des structures de moindre envergure - à taille humaine et davantage indépendantes. Il est aujourd’hui responsable de l’ingénierie patrimoniale chez Kepler Cheuvreux (voir notre rubrique nominations du 18 février 2016).
En quoi consiste votre travail ?
Il n’a échappé à personne que les produits structurés ont souvent mauvaise presse. A cela deux raisons : ils sont souvent mal compris par les investisseurs qui sont, de leur côtés, en général mal compris par les structureurs. Mon travail consiste à lever cette double incompréhension et donc à écouter les clients, ainsi que le marché pour offrir les meilleures conditions de placement dans un contexte de marché donné et ainsi répondre au mieux à leurs besoins, le tout sans opacité.
Comment s’articule votre activité ?
Nous disposons de 3 pôles de compétences forts qui allient indépendance et valeur ajoutée. Le premier est notre pôle de recherche et d’analyse sur les actions et le crédit. Avec plus de 600 valeurs suivies, nous couvrons 90% de la cote européenne. A cette expertise se combinent les réflexions macro-économiques de nos stratégistes. Le deuxième pôle correspond à l’ingénierie sur mesure qui consiste à travailler sur les attentes de nos clients en matière de risque et de rendement. Le troisième pôle est le recours à l’architecture ouverte avec un choix parmi plus de trente contreparties. En effet, en fonction de l’établissement financier choisi comme contrepartie, le risque potentiel n’est pas le même. Il nous faut vérifier que chacune des banques choisies dispose d’un profil adéquat. Nous les mettons en concurrence et veillons, ici encore, à ce qu’il n’y ait pas d’opacité.
Et concernant le suivi des produits qui ont été émis par vos soins ?
Nous veillons bien entendu à la bonne exécution des transactions et à ce que la valorisation du produit se fasse correctement tant sur le marché primaire que sur le marché secondaire. A ce sujet, ce dernier se développe considérablement car certains produits décotés suscitent actuellement l’intérêt des investisseurs qui trouvent des niveaux de rendement voisins de 15 à 20 % sur les prochaines années.
Sur le marché primaire, quels sont les produits plébiscités par les investisseurs aujourd’hui ?
Il s’agit essentiellement de produits de type autocall qui permettent de dégager, dans des conditions favorables, de bons voire de très bons niveaux de rendement sur leur horizon d’investissement, qu’ils soient – ou non – remboursés par anticipation. Leur intérêt est d’autant plus grand qu’après la baisse récente, le niveau actuel des indices boursiers ne laisse qu’une faible probabilité à de nouvelles chutes de grande ampleur des cours boursiers. On peut observer que nous avons tout de même connu plus de 11 trimestres de baisse du chômage en Europe, ce qui est un stimulant incontestable pour l’économie.
Quel type de rendement êtes-vous capable de délivrer aujourd’hui via vos produits?
Nous parvenons à obtenir un rendement de 7,5% sur 10 ans à la condition que l’indice enregistre une performance positive ou nulle sur la période. Avec le produit Primo Rendement (voir l’article consacré au produit), nous proposons par ailleurs un coupon bonus de 7,5% supplémentaire à l’issue de la première année si le produit est remboursé par anticipation dès la première année.
Vous travaillez également sur la fréquence des observations. Qu’en est-il ?
Le marché actuel, plus volatil, nous a effectivement mené à réétudier la fréquence des observations et à les rendre mensuelles, voire quotidiennes, afin d’optimiser le point de sortie de nos clients qui confirment d’ailleurs avoir besoin d’être accompagnés dans le contexte de marché actuel.
Qu’en est-il de vos encours globaux en produits structurés ? Comment ces encours ont-ils évolué ces dernières années ?
Nous sommes passés de 1,2 milliard d’euros d’encours annuels cumulés en 2013 à 1,8 milliard d’euros en 2014 puis à 2,5 milliards d’euros en 2015. Nous gérons ces montants pour des clients institutionnels et des clients de gestion privée. Une nouvelle progression est attendue cette année.
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