L’analyse de Christopher Dembik, Economiste chez Saxo Banque
Les résultats du référendum au Royaume-Uni vont faire augmenter la volatilité dans les semaines à venir sur les marchés financiers et pourraient pénaliser la croissance économique si l’incertitude autour du processus de sortie du Royaume-Uni n’est pas rapidement levée. Si les actions rapides et efficaces des banques centrales, notamment de la Banque d’Angleterre et de la Banque Nationale Suisse, ont contribué à stopper la panique dans la foulée du référendum, de nouvelles actions seront sûrement requises en cas de volatilité accrue.
Les indicateurs phares confirment une détérioration du climat économique mondial, ce qui confirme que le retour à une croissance durable est loin d’être assuré. L’indice PMI manufacturier global est en passe d’entrer en contraction ce qui pourrait mener à une révision à la baisse des prévisions de croissance du FMI d’ici la fin du trimestre.
Au Japon, l’élection à venir qui se tiendra le 10 juillet prochain est le principal évènement politique à surveiller ce mois-ci. Le Parti Libéral Démocrate du Premier ministre Shinzo Abe est assuré de gagner l’élection. Cependant, la politique économique qui sera conduite par le gouvernement dans les prochains mois afin de contrer l’échec des Abenomics demeure inconnue. L’option de l’helicopter money est clairement sur la table à moyen terme.
Panorama global: Les indicateurs confirment un ralentissement de la croissance
La croissance aux Etats-Unis, en Europe et en Chine est très décevante, comme le souligne l’évolution de l’indice de surprise économique de Citigroup, bien que les Etats-Unis aient connu une amélioration au cours des dernières semaines, ce qui diminue le risque de récession à court et à moyen terme. Après un bon départ au début de l’année, la croissance montre des signes significatifs de ralentissement au Japon depuis le début du mois de juin. En deux semaines, l’indice de surprise économique du Japon a chuté d’un point haut annuel de 76,8 à 40.
Les incertitudes relatives aux conséquences du Brexit pèseront certainement sur la confiance des ménages et l’investissement à moyen-terme, ce qui pourrait accélérer le ralentissement de la croissance, au moins en Europe.
La tendance négative dans le secteur manufacturier confirme le risque de ralentissement mondial. L’indice PMI manufacturier global a atteint un niveau critique de 50 en mai et devrait entrer en contraction dans les mois à venir.
Conséquence d’une faible activité économique dans les pays développés et de défis structurels dans les pays émergents, les objectifs officiels de croissance mondiale ne seront certainement pas atteints. En cette fin de 3ème trimestre, il est fort probable que le FMI revoit à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale, actuellement comprise entre 3,1 et 3,2% (3,4% en première estimation). Le niveau actuel de la croissance mondiale reste bien en-dessous de la moyenne annuelle de 3,46% atteinte sur la période 2000/2007.
Aux Etats-Unis, l’indice PMI manufacturier a connu un rebond à 51,4 mais la tendance reste fragile depuis le début de l’année.
Via le lien : https://newsroom.saxobanque.fr/actualites/previsions-economiques-juillet-2016-les-banques-centrales-pretes-a-tout-5332-b2248.html lire l’analyse détaillée des 5 régions :
- Europe de l'Ouest : ralentissement de la croissance en perspective
- Asie–Pacifique : Elections au Japon et dévaluation du yuan en Chine
- Europe Centrale et Orientale – Russie : La lowflation est la nouvelle norme
- Pays nordiques : A la croisée des chemins
- Moyen-Orient : La Turquie sous le feu des projecteurs
Comprendre l'économie durable pour s'y investir