Tribune de Cédric Leblanc, Directeur de Comitéo, plateforme web tout-en-un spéciale Comité d’Entreprise.
Depuis leur création, il y a 70 ans cette année, les comités d’entreprise se sont transformés et ont suivi les évolutions progressives du monde de l’entreprise. Aujourd’hui, leurs pratiques comptables font l’objet de contrôles aussi rigoureux que ceux de PME traditionnelles. Face à ces exigences de professionnalisation, les CE doivent adopter des outils de gestion adaptés. Comment les éditeurs s’adaptent-ils à ce marché et quel impact a cette transition sur l’activité des comités d’entreprise ?
Dans la France de l’après-guerre, la création des comités d’entreprise a représenté un acquis social considérable. En 1982, les lois Auroux les ont dotés d’un réel pouvoir en définissant leur budget minimal à 0,2% de la masse salariale brute de l’entreprise. Depuis, ils sont restés une pierre angulaire du dialogue social mais aussi un lieu crucial d’initiative en vue du bien être des salariés.
Jusqu’à l’année dernière, la gestion des comités d’entreprise se faisait sur un mode familial : leur comptabilité ne faisait l’objet d’aucun contrôle extérieur. Les gestionnaires disposaient ainsi d’une large marge de manœuvre mais cette liberté a également permis des dérives dans l’usage de ces fonds.
Depuis le 1er janvier 2015, une loi mettant fin à cette opacité est entrée en vigueur : tous les comités d’entreprise disposant de plus de 153 000€ de revenus doivent désormais tenir une comptabilité selon les mêmes normes qu’une entreprise. Chaque année, ceux-ci seront donc tenus de présenter un bilan, un compte de résultat, un rapport de gestion, un inventaire des stocks et des immobilisations, etc.
Si elles ouvrent la voie vers une nouvelle ère de transparence, ces mesures demandent également de revoir l’équipement informatique des comités d’entreprise. La tenue d’une comptabilité professionnelle ne peut se faire qu’à l’aide de logiciels spécialisés. Pour mettre ces outils digitaux à leur portée, les éditeurs développent donc des offres sur mesure : les gestionnaires de comités d’entreprise se connectent à une plate-forme disponible en SaaS et sont facturés en fonction de leur utilisation.
Ce système, qui dispense les comités d’investir dans d’onéreuses licences et évite les coûts de fonctionnement d’une infrastructure informatique lourde, est donc utilisé pour subvenir à leurs besoins comptables à moindres frais, en toute indépendances des systèmes d’information de l’entreprise. Mais il peut également être étendu à d’autres fonctions : achats de places de cinéma subventionnées, gestion des contacts et de la communication, réseaux sociaux intra et inter-entreprises, etc.
L’injonction légale de rendre plus transparente la comptabilité des comités d’entreprise a donc poussé leurs gestionnaires à en professionnaliser les usages. Cette évolution qui ne concerne déjà plus seulement la comptabilité mais toutes les attributions des comités entrainera donc directement une amélioration et une simplification de tous les services rendus aux salariés.
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