L’analyse de Paul Jackson, Directeur de la recherche de Source
Le week-end a marqué un nouvel épisode dans la saga du référendum britannique, avec des sondages d'opinion suggérant un retour au "Remain". Vendredi, les marchés ont semblé anticiper cet événement concrétisé par un rebond de la livre sterling, ainsi que des rendements et des actions. La poursuite de cette reprise pourra se produire si les probabilités bookmakers sont confirmées (après avoir atteint un seuil de 60% jeudi, la probabilité implicite d'un vote "Remain" avait grimpé à environ 75% le dimanche après-midi).
La baisse des rendements souverains mondiaux au cours de la semaine dernière a également été aidée par l’absence d'activité de la Fed et une perception plus accommodante des anticipations des membres du FOMC (Federal Open Market Committee). Fait intéressant, les matières premières ont eu tendance à bien réagir pendant les cycles de hausse des précédents taux (en particulier de l'énergie et des métaux industriels), de sorte que la politique accommodante de la Fed pourrait expliquer pourquoi le pétrole est redescendu de son pic de 53$.
On nous demande souvent si nous pensons qu’aujourd’hui le pétrole pourrait à nouveau coûter 20$ ? La réponse est oui, si l’on en croit l’histoire des mouvements des prix du pétrole depuis plus de 150 ans et le fait que le prix n'a pas encore suffisamment baissé pour encourager une réduction significative de l'offre (par exemple, le coût moyen d'exploitation dans la mer du Nord au Royaume-Uni est de 20$ par baril).
Les stocks sont à des niveaux historiquement élevés aux États-Unis et dans tout l'OCDE. La dernière fois que les stocks américains de brut étaient aussi élevés, le prix étaient tombé d'environ 73$ en 1983 à 22$ en 1986 (au prix d'aujourd'hui), alors que ces mêmes stocks baissaient tout au long de la période.
Nous ne sommes donc pas convaincus que le marché ait encore touché le fond. Cela peut sembler être de mauvais augure pour les actions (et actifs assimilés), mais une perspective plus historique suggère que les actions ont tendance à augmenter lorsque le pétrole chute du piédestal atteint au cours de la décennie précédente.
Plus l’économie globale est considérée comme stable, moins la possibilité d’une perturbation sur le prix du pétrole pourra être envisagée.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir