Le WWF* est convaincu du fort potentiel du marché des obligations vertes (green bonds) pour accélérer la transition écologique et énergétique grâce aux capitaux publics et privés qu’il permet de lever. Toutefois, ce nouveau marché manque à ce stade de critères et de référentiels solides.
Dans la plupart des cas, c’est l’émetteur lui-même qui définit ce qui est vert et ce qui ne l’est pas, sans garde-fous appropriés. Il existe donc un risque réel de « green washing » qui pourrait perturber le développement de ce marché naissant.
Des initiatives de normalisation multi-acteurs existent, notamment dans le cadre des « Green Bond Principles (GBP)» et de la « Climate Bonds Initiative (CBI) », mais un travail important reste à accomplir pour sécuriser le développement du marché des obligations vertes.
A travers son rapport Les obligations vertes doivent tenir leur promesse, le WWF appelle à des normes fiables, crédibles, suffisamment précises et largement acceptées. Seule une obligation pour laquelle l’émetteur peut démontrer des bénéfices environnementaux tangibles et mesurables, certifiés par un organisme indépendant devrait être considérée comme une « obligation verte ».
La dynamique des obligations vertes ou green bonds s’inscrit dans le cadre d’une prise de conscience des enjeux de la lutte contre le changement climatique et du financement de la transition énergétique et écologique. « Le WWF salue d’ailleurs, l’intérêt marqué des investisseurs et des émetteurs publics et privés, notamment français, pour les obligations dites « vertes ». La France a en effet conforté sa position de leader en matière de finance verte lors de la dernière conférence environnementale lorsque le Président de la République a annoncé que la France allait développer le marché des ‘green bonds’ et que l’Etat pourrait porter lui-même un tel instrument financier dédié à la transition. Sous réserve de présenter une véritable additionnalité, l’émission d’une « obligation verte souveraine » est intéressante car elle permettra de passer à une autre échelle et d’élargir la gamme de investissement verts disponibles », explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Si le marché des green bonds a connu une croissance de +50% depuis sa création en 2007, avec une forte croissance en 2014, son développement a légèrement ralenti en 2015 pour atteindre un niveau d’encours de 91 Mds$ en fin d’année, soit moins d’1% des titres de créance négociés sur les marchés internationaux.
Les normes préconisées par ce nouveau rapport pourraient aider à structurer le marché émergent des obligations vertes et établir la confiance dont les investisseurs ont besoin pour amplifier son développement. C’est le message adressé par le WWF à l’ensemble des acteurs du marché lors de l’Assemblée Générale des « Green Bonds Principles » qui s’est tenu à Londres le 16 juin.
« Avec le bon niveau d’engagement et de collaboration entre les différentes parties prenantes, et sous la direction des initiatives existantes telles que « Green Bond Principles » et la « Climate Bonds Initiative », il devrait être possible de définir un ensemble de normes largement acceptées sur la base de référentiels scientifiques » conclut Nicole Clucas, spécialiste de la Finance Responsable au WWF Royaume-Uni.
Préparé avec le soutien financier de la Caisse des Dépôts, le WWF publie le rapport 2016 « Les obligations vertes doivent tenir leurs promesses ! », accessible gratuitement via :
http://www.datapressepremium.com/rmdiff/2005445/20160610_SYNTHESE-GREEN-BONDS1.pdf
* Le WWF - fonds mondial pour la nature - est l’organisation indépendante de protection de la nature la plus importante et la plus expérimentée du monde. Elle compte plus de 5 millions de membres et un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Il a pour mission de mettre fin à la dégradation de l’environnement naturel de la planète et de bâtir un avenir dans lequel les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature, en préservant la biodiversité du globe, en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles et en encourageant la réduction de la pollution et de la surconsommation.
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