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[Tribune] Europe : des motifs d'optimisme ?

Par Robert Greil, Chief Strategist chez Merck Finck & Co, société du réseau KBL European Private Bankers, également présent en France sous le nom de KBL Richelieu

Huit longues années après le début de la crise financière mondiale, l’Europe s'est, enfin, officiellement redressée. Au 1er trimestre 2016, le PIB de la zone euro a progressé de 1,6% en glissement annuel, un niveau analogue au sommet atteint en 2008, peu de temps avant le début de la crise financière. Durant la même période, l’économie européenne dans son ensemble a progressé de 1,8%. En Allemagne, le PIB a affiché une solide progression trimestrielle de 0,7%, soit 1,6% en glissement annuel, tandis que le PIB français augmentait de 0,6%, chiffre qui marque le 3ème trimestre consécutif de croissance pour la deuxième plus grande économie de la zone euro.

Compte tenu des problèmes d’endettement qui persistent en Grèce, de la paralysie politique en Espagne, du référendum imminent sur le Brexit au Royaume-Uni, de la crise des réfugiés à l’échelle du continent et du regain d'inquiétude lié au terrorisme (tous ces facteurs contribuant à la montée des partis d’extrême droite), tous les observateurs ne sont pas convaincus que ces chiffres positifs constituent des motifs d'optimisme à plus long terme. En effet, les perspectives de croissance mondiale restent modérées, les prévisions tablant sur une stabilisation à 3,2% cette année, un niveau à peine supérieur aux 3,1% enregistrés en 2015, dans un contexte de sous-performance persistante des marchés émergents.

Malgré ces conditions extérieures difficiles et l'existence de multiples risques baissiers potentiels, l’économie européenne semble de plus en plus vigoureuse.
Entre 2010 et 2015, la croissance du PIB américain était en moyenne de 2,1%, soit près du double du taux de croissance en Europe durant la même période. Depuis, l’économie européenne a accéléré alors que l’économie américaine commence à s'essouffler quelque peu.
Les données récentes pointent vers une croissance généralement stable dans la plupart des grandes économies européennes, avec l’Allemagne en première ligne. Un indicateur encore plus encourageant est la baisse du taux de chômage dans les deux piliers majeurs de la région, l'Allemagne et le Royaume Uni, où le chômage évolue désormais autour des 5/6% contre 8,7% en moyenne dans l’UE, ce qui constitue son plus bas niveau depuis 7 ans.
En mai, le plus récent indicateur du climat économique, qui mesure la confiance des consommateurs, a clairement pointé en territoire positif avec une progression de 0,7 point dans la zone euro et de 0,5 point dans l'ensemble de l'UE.
L'optimisme tant du secteur privé que des consommateurs a atteint en mai un sommet inégalé depuis 4 mois. Les ventes au détail affichent désormais une solide croissance moyenne annuelle de 2%, et les ventes de véhicules en Europe augmentent depuis maintenant 32 mois consécutifs.

S'il est probable que les dépenses publiques augmenteront dans les années à venir, les dépenses d'investissement (indicateur des investissements des entreprises et de la santé future de l'économie) restent préoccupantes, le sentiment d’incertitude à l'échelle mondiale continuant d'influer sur l'activité de prêt des banques.
Malgré la politique de taux zéro menée par la BCE et la poursuite du programme d'assouplissement quantitatif, l'accès aux capitaux continue d'être difficile, notamment en Europe méridionale, et ce bien que les banques continuent d'assouplir les conditions de crédit concernant les prêts aux entreprises.
Parallèlement, bien que les chiffres du chômage continuent globalement de diminuer, le chômage des jeunes reste obstinément élevé avec une moyenne de 18,8% en Europe, dont 51% en Grèce, 45% en Espagne et 37% en Italie.

Malgré ces difficultés structurelles persistantes, la lenteur des réformes et le niveau d'endettement élevé dans certains pays comme l’Italie et la Grèce (sans oublier les déficits supérieurs au seuil de 3% de l’UE en Espagne et au Portugal), les craintes d’une nouvelle crise de l’euro restent infondées, tout au moins pour l’heure. Certains risques politiques majeurs se profilent, avec en premier lieu le référendum du 23 juin sur le Brexit. Toutefois, si l’on examine les perspectives de l’économie européenne, les motifs d'optimisme ne manquent pas.

https://www.merckfinck.de/

 

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