Alors que la croissance économique française devrait atteindre +1,5% en 2016 pour +1,2% en 2015, Euler Hermes établit une sélection de 11 indicateurs économiques qui prouvent que la France va mieux en 2016.
Entre une défense solide, des milieux de terrains créateurs et une attaque qui doute, qui portera l’économie française vers la victoire ?
Un solide back-four pour l’économie française
1/ Gardien de but : la consommation des ménages pose les bases de la victoire
La consommation des ménages sera de nouveau au rendez-vous en 2016. A +1,9% de croissance v/+1,4% en 2015, elle est soutenue par la baisse de l’inflation. Celle-ci soutient une amélioration du pouvoir d’achat, dont la progression s’est accélérée, atteignant désormais 2%.
2/ Latéral gauche : le crédit se projette vers l’avant
La politique monétaire très accommodante de la BCE a entrainé une reprise du crédit, particulièrement au niveau des ménages et des entreprises : à 5% de croissance sur un an, le crédit à la consommation a ainsi retrouvé un rythme comparable à ce qu’il était avant 2008. Ce rebond du crédit devrait permettre de soutenir la hausse de la demande perceptible par ailleurs.
3 et 4/ Défense centrale : la complémentaire paire taux de marge – prix du pétrole
La France pourra miser en 2016 sur une paire défensive capable de garantir les bases d’une croissance économique solide. D’un côté, profitant pleinement des baisses de charges liées au CICE et au pacte de compétitivité, les marges des entreprises poursuivront en 2016 une belle remontée pour atteindre 32,5% en fin d’année (31,4% en 2015), redonnant aux entreprises la capacité d’investir. De l’autre, malgré sa hausse récente, le pétrole reste bas. Euler Hermes anticipe un prix du pétrole de 44 dollars le baril en 2016, soit une baisse (en moyenne sur l’année) de -15% du prix du pétrole par rapport à 2015, qui protégera la consommation des ménages.
5/ Latéral droit : les permis de construire regagnent du terrain
Enfin un rebond des permis de construire (+8,2% sur 12 mois à fin mars 2016), qui devrait se poursuivre cette année et sera soutenu par l’investissement résidentiel des ménages qui a connu une hausse inattendu en début d’année (+0.3% au T1 2016). De bon augure pour les mises en chantier qui suivront et tireront l’activité pour les entreprises du BTP, qui progressent déjà de 3,2% sur 12 mois en mars.
Les Bleus comptent sur leurs 3 milieux de terrain créateurs
6/ Milieu récupérateur : les chiffres d’affaires à la relance
Alors qu’ils se stabilisent (enfin) dans le secteur de la construction (+0,1%), les chiffres d’affaires enregistrent une croissance positive dans la plupart des secteurs, notamment les services aux entreprises (+5,8%) et le commerce (+0,9%). Les entreprises trouveraient donc de nouveaux débouchés : les CA sont attendus en hausse de +1,3% en 2016, ce qui est une aubaine pour l’investissement et la confiance des entrepreneurs.
7/ Milieu relayeur : l’investissement, plaque tournante de la croissance
Après avoir reculé en 2014 (-1,2%) et stagné en 2015 (0%), l’investissement retrouvera un niveau de jeu intéressant en 2016 (+2,6%). L’amélioration des perspectives de demande offrira l’opportunité aux entreprises d’améliorer un outil de production qui avait vieilli. « L’investissement soutiendra l’économie française pour la 1ère fois depuis 2011. Un niveau qui pourrait être suffisant pour enclencher un nouveau cercle de croissance vertueux et durable », ajoute Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.
8/ Milieu offensif : une confiance retrouvée qui lance l’offensive française
La confiance du secteur privé permettra de transformer le penalty. « Les ménages n’ont plus été aussi optimistes depuis 2007. La confiance du consommateur a gagné 4 points au mois de mai, pour atteindre un niveau de 98 », confirme Ludovic Subran. L’amélioration du climat des affaires montre que les entreprises deviennent elles-aussi plus optimistes : à 102, il retrouve ses plus hauts de la mi-2015.
Les attaquants sauront-ils concrétiser les efforts de l’équipe ?
9/ Ailier gauche : l’emploi retrouvera-t-il son dynamisme ?
L’emploi intérimaire a augmenté au cours du 3ème et 4ème trimestres (respectivement +17 000 et +18 000 emplois), ce qui laisse envisager une dynamique positive de l’emploi marchand en 2016, contrairement à 2015. Ceci permettrait une légère réduction du taux de chômage à 10,2% cette année, et à 10% en 2017.
10/ Avant-centre : l’export redeviendra-t-il le meilleur buteur ?
Les exportations françaises devraient croitre de +10 milliards d’euros en 2016, car même si les effets prix sont défavorables, les volumes restent au rendez-vous. « Le potentiel exporta été affaibli en 2016 par la transmission de la baisse du prix des matières premières aux biens industriels et la dépréciation des devises émergentes. Cependant, les volumes sont toujours là et les exportations françaises devraient in fine croître de 3,5% en volume cette année. Lorsque les effets prix redeviendront plus favorables, le potentiel de l’appareil exportateur n’en sera que plus évident », explique Stéphane Colliac, économiste France d’Euler Hermes.
11/ Ailier droit : les défaillances d’entreprises savent-elles se replier ?
La baisse des défaillances, amorcée en 2015 (-1%), se poursuivra en 2016 (-3%). Un repli qui est déjà visible sur 12 mois à fin mars 2016, dans l’industrie manufacturière (-8,6%), le commerce de gros (-8,4%) et la construction (-7,4%). « Toutefois, la prudence est de mise : les volumes de faillites attendus pour la France en 2016 resteront 30% supérieurs à ceux d’avant-crise », tempère Stéphane Colliac.
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