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Après la fraude aux émissions diesel, le passage à une économie à faible teneur en carbone devient évident

Nick Anderson, Gérant Actions internationales ISR d’Henderson Global Investors, revient sur la crise des fraudes aux émissions diesel et explique pourquoi celle-ci pourrait être symptomatique de l’ajustement des pays internationaux à une économie à faible teneur en carbone.

La crise des fraudes aux émissions carbone, qui a vu le jour avec le scandale Volkswagen en fin d’année dernière, continue de se poursuivre : Mitsubishi a admis, en avril, avoir falsifié ses tests de vérification de l'efficacité énergétique et plusieurs autres fabricants de premier ordre ont été impliqués dans des activités de trucage des émissions. Les investisseurs essayent de comprendre ce qui a pu se passer dans chacune de ces sociétés mais commencent également à se demander si la crise ne témoigne pas de la présence de pressions séculaires sur le secteur : le moteur à combustion interne est-il sur le point de devenir obsolète ? Les changements sont déjà amorcés : le parlement hollandais envisage d’interdire la vente de voitures essence ou diesel d’ici 2025, au moment même où le gouvernement britannique montre l’exemple en supprimant les ampoules à incandescence en Europe.

Que s’est-il passé chez Volkswagen?

Le scandale de la fraude aux émissions diesel de Volkswagen est la conséquence, en partie, d’une stratégie défectueuse et d’une culture d’entreprise en difficulté. L’objectif de Volkswagen, énoncé par Martin Winterkorn qui occupait alors le poste de directeur général, était de devenir le premier fabricant automobile au monde d’ici 2018, « sur le plan économique et écologique ». Pour atteindre son objectif de leader « écologique », qui après coup parait être une formulation peu adaptée, le plan de Volkswagen prévoyait d’intégrer la production de véhicules à faible émissions de CO2. Or il est impossible de devenir le plus important fabricant automobile au monde sans être fortement présent sur le marché de masse nord-américain, marché qui impose des normes parmi les plus élevées en matière d'émission de NOx (oxyde d'azote).
Le double défi de produire des véhicules à faibles émissions de CO2 et d’augmenter la rentabilité s’est révélé, en fin de compte, catastrophique et inconciliable pour Volkswagen. Les ingénieurs du groupe ont eu du mal à trouver une solution capable de satisfaire l’autorité réglementaire et de produire un produit abordable pour le marché de masse sans investir des millions de dollars dans le développement. Seule la mise en place du fameux ‘dispositif de manipulation’ pouvait permettre aux ingénieurs de répondre aux demandes de leurs supérieurs tout en semblant se conformer aux exigences réglementaires en matière d’émissions.

La culture de l’entreprise joue vraiment un rôle important

Onze millions de véhicules sur le marché plus tard, il s’avère non seulement désormais évident que la stratégie de Volkswagen était défaillante, mais de nombreuses questions ont également été soulevées sur la culture de l’entreprise. Le titre Volkswagen semblait, après la crise financière, représenter une opportunité d’investissement attractive. En effet, la société était l’un des rares fabricants automobiles à investir tout au long de la période de récession, construisant des centres de production modulaire pour sa gamme de marques de premier plan. Par ailleurs, Volkswagen semblait sur le point d’améliorer sensiblement sa rentabilité et ses flux de trésorerie. Mais, même à ce moment-là, quelque chose n’allait pas au niveau de la culture du groupe.
Volkswagen aurait appliqué un style de gestion dominateur et autoritaire, les employés ayant du mal à remettre en question la stratégie du groupe, et encore plus à dénoncer les délits d’autres employés. Il faudra de nombreuses années à Volkswagen pour restaurer la confiance perdue par ses clients, ses employés et ses investisseurs.

Tesla 3 laisse présager une transformation profonde de l’industrie

Les évènements qui se sont déroulés chez Volkswagen témoignent des difficultés auxquelles les sociétés automobiles existantes sont confrontées alors que l’économie mondiale réduit sa dépendance aux combustibles fossiles pour satisfaire ses besoins en énergie. Les nouveaux venus ne portent pas un lourd héritage et n’ont pas dû réaliser d’importants investissements sur les technologies existantes ce qui leur permet, grâce à leur capacité à agir et à innover en faisant preuve d’imagination, de prospérer dans un monde en évolution rapide.
Le lancement du Model 3 de Tesla annonce le début d’une transformation profonde de l’industrie automobile. La voiture électrique de Tesla est dotée de tous les dispositifs de sécurité les plus récents, avec une autonomie de 215 miles, et une accélération de 0 à 60 miles par heure en moins de 6 secondes. Il est important de signaler que le prix de départ sera de 35 000$ US (avant prise en compte des mesures incitatives du gouvernement), ce qui est conforme au prix moyen d’une voiture neuve aux Etats-Unis. Les réservations pour le nouveau modèle sont montées en flèche suit à sa sortie début avril, atteignant 325 000 rien qu’au cours de la 1ère semaine.

Selon nous, l’association du coût et de la fonctionnalité des voitures électriques permettront à ces véhicules de bien pénétrer le marché, et les choses semblent, à l’heure actuelle, avancer dans la bonne direction. Les voitures électriques ne représentent, à l’heure actuelle, qu’un faible pourcentage des ventes de voitures neuves mais leur adoption devrait être rapide une fois le point de bascule atteint.

https://www.henderson.com/frpi

 

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