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[Opinion] L’Atout des entreprises familiales

Par Clémence Bounaix, gérante du fonds Family Small Cap de KBL Richelieu Gestion, société du réseau KBL European Private Bankers. 

Qu'est-ce que Walmart, BMW et Maersk ont en commun (hormis le fait qu'elles font partie des plus grandes sociétés au monde) ? Ce sont toutes des entreprises familiales puisqu’un pourcentage important du capital est détenu, respectivement, par les familles Walton, Quandt et Moller.
En revanche, contrairement à ces trois multinationales, la plupart des entreprises dites familiales (que ce soit sur la base du pourcentage de capital détenu, de la représentation au Conseil d'administration ou de l'autorité de l'équipe dirigeante) sont de petites entreprises.

À un moment de leur existence, faute d’héritiers motivés pour poursuivre l’histoire familiale, il n’est pas rare qu’elles soient cédées à des investisseurs financiers ou qu’elles atterrissent dans le giron de grands groupes qui les convoitent pour leurs qualités intrinsèques.
Ainsi, à l'échelle mondiale, moins de 30% des entreprises familiales le sont encore après la 3ème génération. Au sein de l'indice S&P 500, moins d'un tiers des entreprises sont actuellement contrôlées par une famille.
Bien entendu, dans leur grande majorité, les entreprises familiales ne sont pas cotées en bourse. Parmi celles qui le sont, presque toutes ont une petite ou moyenne taille de capitalisation boursière.

Pour les investisseurs soucieux de cibler les entreprises familiales, cela soulève une double problématique : tout d'abord, les entreprises sous contrôle familial ne sont pas toujours identifiables puisqu’aucun indice ne les regroupe. Ensuite, la couverture des analystes concernant le segment global des petites et moyennes capitalisations est parfois partielle.

En conséquence, il est difficile de généraliser les performances des entreprises familiales, néanmoins, certaines caractéristiques sont communes aux PME familiales. En général, elles bénéficient d’une connaissance particulièrement solide de leurs marchés (qui est souvent un marché de spécialité, une « niche »), d'une volonté de réussite sans égale et d'une vision à long terme. On constate également que les entreprises familiales ont une approche plus disciplinée en matière d’allocation du capital, que leurs normes de gouvernance sont plus strictes, qu’elles sont plus réticentes à prendre des risques ce qui peut expliquer que leurs performances sont plus stables voire meilleures.

En outre, il est important de noter la convergence des objectifs et l’alignement des intérêts qui existent entre les actionnaires familiaux, souvent les dirigeants, et les actionnaires minoritaires d’entreprises familiales cotées. Toutes ces parties recherchent avant tout la performance sur le long terme.

Tous ces facteurs plaident en faveur de ce que les Anglo-Saxons appellent « the family business premium », autrement dit la prime des entreprises familiales par rapport aux entreprises lambda.

Comme indiqué précédemment, les entreprises familiales cotées sont pour la plupart des petites et moyennes capitalisations. C'est là-même que réside leur deuxième avantage concurrentiel : l'histoire montre que, sur le long terme, les titres de petites et moyennes capitalisations surperforment systématiquement les grandes capitalisations.

Aujourd'hui, les analystes tablent en majorité sur un léger repli du bénéfice par action (BPA) des grandes capitalisations en 2016. Durant la même période, le BPA des petites et moyennes capitalisations devrait enregistrer une croissance proche de deux chiffres, justifiant ainsi la prime payée pour ces actifs de qualité, d'autant que cette prime évolue à un niveau historiquement bas !

De plus, les PME familiales européennes présentent actuellement un attrait particulier, en partie parce que leur exposition géographique tend à être davantage domestique qu'internationale, avec une exposition plus importante au marché européen relativement plus stable que ceux émergents plus volatils (touchés depuis plusieurs années par l'effondrement des prix des matières premières et les sorties de capitaux).

Enfin, les PME familiales européennes ne sont pas forcément le meilleur investissement pour des spéculateurs en quête de profits rapides. Dans la mesure où l'attrait de ces sociétés réside dans leur profil de qualité garantissant une création de valeur pérenne, elles doivent plutôt être considérées comme des possibilités d'investissement à long terme.

Il est cohérent que ces perspectives soient envisagées avec un horizon long terme puisque ces entreprises se préoccupent généralement moins du trimestre en cours que du prochain quart de siècle, moment où la génération suivante prendra le relais.

http://www.kblrichelieu.com/

 

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