Flash marché de Fidelity
Les marchés actions américains sont naturellement et irrésistiblement focalisés sur la course à la présidence qui se joue actuellement et subissent leur influence.
Historiquement, le marché américain a eu tendance à baisser au cours de la dernière année du second mandat d’un Président. On peut également s’attendre à ce que les déclarations et l’incertitude accompagnant la campagne électorale soient à l’origine d’épisodes ponctuels de volatilité du marché. Cela étant, il ne s’agit pas là de règles immuables et l’histoire ne se répète pas toujours. Cette année se distingue de bien des façons ; il n’y a pas de Président sortant se représentant et le Vice-Président actuel n'est pas candidat. Ainsi, quel que soit le vainqueur, le prochain hôte de la Maison-Blanche sera nouveau.
Quels secteurs pourraient-être les plus concernés par l’élection ?
A ce stade, il est encore trop tôt pour évaluer avec précision quels secteurs et quelles entreprises seront impactés positivement ou négativement par les politiques de chaque candidat. La situation devrait se faire plus claire une fois lancée la véritable campagne, laquelle devrait être principalement centrée sur trois grands sujets : la tarification des médicaments, les dépenses de défense du pays et la réforme réglementaire des services financiers. A un niveau plus large, il existe également des spéculations quant à savoir de quelle façon les politiques de chaque candidat influeront sur le rythme du resserrement monétaire de la Réserve fédérale.
- La tarification des médicaments :
Les cours des actions des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques ont pâti de pressions baissières à la suite des propos d’Hillary Clinton à l’automne dernier. Ces propos pourraient continuer de peser sur les performances de ces valeurs, mais également offrir certains points d’entrée intéressants. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les Républicains contrôlent le Sénat et devraient se montrer pour le moins réticents à l’égard de toute nouvelle loi visant une baisse des prix des médicaments. Cette aversion envers les réformes de santé a été mise en évidence par leur opposition à la loi de Barack Obama « Obamacare » dont la version finale a été vidée d’une bonne partie de sa substance par rapport aux premières propositions.
S’agissant de Donald Trump, et à l’image de nombre de ses positions politiques, les messages portant sur la santé sont quelque peu dépourvus de cohérence. Il a parlé de la nécessité d’une négociation sur les prix des médicaments lors de la campagne électorale, mais ne l’a pas par la suite reprise dans son plan en sept points. Il reste un Républicain au plus profond de lui-même, rendant ainsi peu probable des réformes de santé de grande ampleur. Peut-être que la conséquence la plus probable de toute cette mauvaise publicité faite durant la campagne sera une autorégulation plus raisonnée des prix des médicaments par le secteur de la santé.
- Les dépenses de défense :
Le budget de la défense devrait lui aussi faire l’objet de débats, mais des coupes sombres sont sans doute peu vraisemblables dans ce contexte marqué par des inquiétudes persistantes liées à la sécurité mondiale. Par exemple, les États-Unis ont déjà prévu de quadrupler en 2017 l'enveloppe consacrée au renforcement des forces américaines en Europe pour dissuader « l'agression russe ». Plutôt que de recommander de nouvelles baisses du budget de la défense, les deux favoris semblent plus s’attacher à proposer plus de transparence et d’efficacité au sein des forces armées américaines.
La réforme de la réglementation du secteur financier
Si l’éclatement de la crise financière remonte déjà à plus de sept ans, les banques ont toutefois encore toutes les peines à restaurer leur réputation auprès des Américains. Elles n’ont ainsi pas manqué de porter l'étiquette de « grandes méchantes » auprès du grand public durant la campagne électorale. La plupart des candidats ont proposé des réglementations plus strictes et le Démocrate Bernie Sanders a même appelé de ses vœux une loi visant à recréer le « Glass Steagall Act » qui établit une séparation entre la banque d’investissement et la banque de détail. De telles réformes extrêmes sont sans doute peu probables, le salaire minimum fédéral n’a pas été relevé depuis 2009. Une telle hausse serait susceptible de se traduire par une accélération de la croissance des salaires et, ce faisant, pourrait contraindre la FED à relever ses taux d’intérêt plus rapidement que prévu. Historiquement, le relèvement des taux d'intérêt a favorisé la croissance des bénéfices des banques et des compagnies d'assurance.
Angel Agudo, gérant du fonds FF America Fund chez Fidelity, conclut : « La période électorale et l’incertitude politique qui l’accompagne pourrait possiblement conduire à un regain de volatilité du marché. Néanmoins, quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle, je ne m’attends pas à des changements de politique de grande ampleur. Au niveau sectoriel, les actions des groupes de santé pourraient faire l’objet d’une certaine volatilité en cas de nouvelles déclarations sur la tarification des médicaments au sein du secteur. Toutefois, je demeure confiant à l’égard des valeurs de santé actuellement en portefeuille et pense également que les entreprises qui font preuve d’innovation seront à même de conserver leur pouvoir de fixation des prix. Le secteur de la défense figure également sous les feux des projecteurs durant les périodes électorales. Mais, cette fois-ci, je ne vois pas le budget de la défense être le point de mire de l’une ou l’autre des campagnes. Dans l’ensemble, la volatilité à court terme liée à la campagne électorale peut être à l’origine d’opportunités d’achat et je reste fidèle à mon processus d’investissement et continue de porter toute mon attention sur les fondamentaux à long terme. »
Comprendre l'économie durable pour s'y investir