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[Tribune] Expatriation : augmentation des flux migratoires et profils de plus en plus jeunes

Le nombre d’expatriés français est chaque année plus élevé comme en témoigne les 1,8% d’augmentation d’inscrits aux registres consulaires en 2015. Toutefois, le nombre total d’expatriés supplémentaires est probablement supérieur car tous, à commencer par ceux qui restent vivre en U.E., ne s’inscrivent pas sur ces listes. Si 1,7 millions de français sont ainsi recensés, le nombre total d’expatriés est estimé entre 2 et 2,5 millions de personnes.

Où sont ces expatriés et qui sont-ils ? 
L'analyse d’Olivier Grenon-Andrieu, Président d’Equance.


Augmentation des flux migratoires

En préambule, notons que le nombre exact et officiel d’expatriés sera probablement affiné l’année prochaine car une des raisons d’inscription sur les registres consulaires est l’échéance électorale... Une deuxième cause de cette inscription, visible dans les statistiques du Ministère, est celle des risques liés au pays dans lequel la personne s’expatrie : l’augmentation fulgurante du nombre d’expatriés dans certains pays (pays du Maghreb ou encore le Mali) peut s’expliquer ainsi.

Pays par pays, si selon les statistiques de 2015 la majorité des expatriés reste en U.E., la distance géographique n’est plus une limite : les données liées à l’expatriation en sont la preuve :
- au Canada : plus de 90 000 français expatriés en augmentation de 6% par rapport à 2014
- aux Etats-Unis : 135 000 français expatriés, en augmentation de 4%, ou encore
- en Nouvelle-Zélande : 4 400 expatriés, en augmentation de 9%.
Il s’agit donc d’une part de pays proches culturellement où on peut faire valoir sa formation, ses stages ou ses études. Et il s’agit clairement d’une mobilité économique, avec une attirance pour les pays permettant de satisfaire les besoins professionnels.

On voit l’émergence de nouveaux pays, également éloignés de la métropole comme la Corée : +11% ; Cuba +21% ou encore la Birmanie : +7%. A l’instar des pays du continent africain, ces pays éprouvent de la croissance économique et attire les expatriés.

Une dernière cause visible est liée à des aspects purement fiscaux : comme le Portugal (15 000 Français résidents) ou la Suisse (175 700 Français, en augmentation de 5%) qui reste le premier pays d’expatriation française.

Parmi ces expatriés, 80% rentreront en France tôt ou tard. Quels que soit la durée d’expatriation et le pays, ceux-ci sont amenés à s’inquiéter de leur patrimoine, structuré de facto internationalement, ainsi que des règlements et conventions en matière de liens civils (mariage) et de successions…


Des profils en mutation sous plusieurs influences

De manière générale, la population a rajeuni avec la présence, hors de France, d’étudiants et de jeunes travailleurs qui restent sur place après leurs études. Ces expatriés n’ont pas ou peu de liens avec la France, se marient et font carrière à l’étranger. Ils vivent avec des problématiques binationales… en s’éloignant un peu plus de la France au fil des ans. C’est une ambiance générale qui créée cet éloignement avec, notamment, l’étiolement de la sécurité personnelle en France (sécurité policière mais également sécurité sociale) qui était un des principaux moteurs de retour.

Malgré le rajeunissement de la population expatriée, un nouveau profil émerge : des personnes dans la quarantaine ou la cinquantaine qui cherchent à postuler à l’étranger et partent avec leur famille. Ainsi, les moins de 18 ans représentent 25% des Français inscrits au registre consulaire tandis que la moitié des inscrits se situent dans la tranche des actifs de 26 à 60 ans. Alors que la plupart des candidats au départ partaient en contrat expatriés avec leur entreprise, il y a quelques années, en gardant de forts liens juridiques avec leur entreprise et la France, ces contrats expatriés ne représentent plus aujourd’hui qu’un tiers des partants.
Il est à parier que cette donnée est amenée à se réduire encore un peu plus… En effet, les entreprises cherchent désormais des alternatives locales pour embaucher des expatriés français : une filiale locale prenant en charge pour un coût inférieur à la prise en charge de l’expatrié par la maison-mère française, par exemple. Ou encore des jeunes partis en VIE (Volontariat International en Entreprise) qui transforment leurs missions en contrat local.

Le dernier profil, très différent, est celui des retraités s’expatriant à la fin de leur vie active : les plus de 60 ans représentent 15,13% des inscrits aux registres consulaires.

Pour conclure, il est à noter que plus de 63% des inscrits aux registres consulaires le sont depuis plus de 5 ans et 9,6 %, depuis moins d’1an. L’expatriation ne fait plus appel à un déracinement mais créée des citoyens du monde, ambassadeurs de la France. Cette nouvelle donne induit une problématique pour l’Etat français : il ne récolte pas le fruit des dépenses liées aux études et à la formation de ces travailleurs.


Le cas particulier des étudiants

Avec près de 65 000 étudiants français inscrits à l’étranger, la France est le 6ème pays d’origine des étudiants internationaux. Soit environ 3% du total des étudiants français. Parmi la totalité de ces étudiants, plus de 25 000 sont en mobilité Erasmus au sein de l’U.E. Autre donnée, le nombre d’étudiants effectuant leurs stages à l’étranger : près de 30 000 étudiants de grandes écoles partent chaque année en dehors des frontières françaises pour acquérir de l’expérience en entreprise. Parmi ces étudiants : 48% restent en Europe de l'Ouest, 18% s’envolent en Asie-Pacifique et 15% en Amérique du Nord.

C’est surtout dans cette population d’étudiants stagiaires que le risque de déperdition existe. Cette population aura en effet moins d’attaches avec la France.

www.equance.com


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