Analyse du Riz paddy, coté au Chicago Board of Trade (CBoT) en cents US /livre, par Nicolas Chéron, Stratégiste chez CMC Markets.
Le riz, avec le maïs et le blé, est l’une des plantes les plus cultivées à travers le monde mais seulement 7% de sa production est exportée, le reste étant consommé directement dans les pays producteurs. Toutefois, la tendance est à la libéralisation et à un commerce international accrus.
Au sujet des fondamentaux récents sur le riz, nous avons interviewé Shawn Hackett de la société Hackettadvisors.com, spécialiste américain sur les matières premières agricoles : « Les stocks de riz ont diminué pendant 3 années consécutives en raison de l’absence de décisions économiques et du mauvais temps. Les stocks des principaux exportateurs de riz ont chuté à des niveaux extrêmement bas. Un facteur empêchant la hausse des cours est la liquidation forcée de la Thaïlande de ses stocks stratégiques construits il y a quelques années. À un moment donné la Thaïlande sera contrainte de relâcher ses exportations et il n’y aurait alors aucun producteur capable de combler ce manque sur le marché ce qui pourrait à nouveau tendre les prix. »
Concernant les prix justement, ces derniers, après avoir testé les plus bas annuels de 2015 le jeudi 31 mars dernier, ont gagné 10% en moins de 2 semaines. Aurions-nous atteint un paroxysme baissier ? C’est une possibilité.
Nous constatons que les cours du riz évoluent la plupart du temps dans des tendances puissantes, que ce soit à la hausse comme à la baisse. Depuis le mois d’octobre 2015 les cours sont orientés à la baisse, comme ils le furent entre 2014 et avril 2015. Or, après avoir approché le seuil symbolique des 9 cents par livre, ces derniers, tout comme en 2015 semblent entamer un rebond.
Depuis le mois d’octobre, les cours du riz ont été ancrés dans une dynamique baissière avant de connaître une accélération baissière finale fin mars et de se reprendre en avril. Nous sommes en mesure de nous demander s’il ne s’agissait pas là d’une accélération baissière finale, avant la mise en place d’un rebond. C’est d’ailleurs le scénario qui semble prendre le pas puisque vendredi les cours du riz ont clôturé en dehors du canal pour la première fois en 8 mois. Le lundi 18 avril, les cours ont opéré un gap baissier à l’ouverture sur le seuil psychologique des 10 cents avant de reprendre leur appréciation. En cas de clôture de nouveau en dehors du canal baissier, l’analyse technique laisserait sous-entendre qu’une vague haussière de la hauteur du canal baissier pourrait se développer, l’objectif théorique de la hausse se situerait alors dans la zone des 11,5 cents. A contrario, en cas de réintégration du canal baissier, les velléités haussières seraient potentiellement reportées à plus tard.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir