Par Anthony Lawler, gérant de portefeuille chez GAM*
Le mois de mars est venu conclure un trimestre très volatil sur les marchés financiers, et les données à la fin du trimestre ne reflètent pas, dans de nombreux cas, les mouvements et les renversements de risque significatifs qui ont eu lieu au cours du trimestre. L’indice MSCI World a par exemple fini le trimestre sur une légère baisse de 0,2% alors qu’il a subi une très forte baisse jusqu’au 11 février, suivie par un retournement de tendance et un rallye tout aussi important jusqu’à la fin du trimestre. De son côté, le dollar américain a été fortement vendu en février et mars alors qu’il était positif en janvier. Certaines obligations traditionnellement sûres ont bénéficié d’un très bon trimestre, avec l’indice Barclays US Aggregate Bond en hausse de 3% suite à l’éloignement du spectre d’une hausse des taux de la Fed étant donné l’absence de bonnes nouvelles économiques au niveau mondial.
Dans ce contexte agité, l’indice HFRX Global Hedge Fund reste négatif sur un an même s’il finit le mois de mars en hausse de 1,2%. Pour Anthony Lawler : « la volatilité sur l’année glissante a été éprouvante pour les gérants actifs qui ont, d’une manière générale, eu des mois de janvier et février négatifs avant de revenir à une performance positive en mars. Nombreux sont ceux qui ont réduit leurs expositions en janvier et début février avant le rebond et qui n’ont pas pu profiter pleinement du rallye qui a suivi. Ce type d’environnement n’est pas propice pour les gérants actifs discrétionnaires et favorise les approches plus systématiques. »
Les fonds macro et CTA ont eu des performances positives sur le trimestre après un bon démarrage en début d’année, comme en atteste les rendements des indices HFRX Macro/CTA. « Les fonds systematic trend followers ont tiré profit de positions longues sur les taux et sur le dollar américain et de positions courtes sur les matières premières et les actions en janvier et début février. Quand la tendance de marché s’est inversée pour aller vers davantage de prises de risque, ces gérants se sont adaptés en réduisant le risque sur certaines de leurs arbitrages, en restant long sur les taux et en inversant leurs positions sur les indices actions. Ces mouvements ont réduit les pertes en mars et ont abouti à des performances positives pour le trimestre. A l’inverse, les gérants discrétionnaires macro ont mal commencé l’année, la plupart étant en négatif en janvier et début février, avant de renouer avec la performance en mars via des positions longues sur les marchés émergents, les actions et les taux et en réduisant ou en fermant leurs positions longues sur l’inflation et le dollar américain et courtes sur la duration américaine », commente Anthony Lawler.
Dans l’univers des fonds event driven et equity hedge, la volatilité de ce trimestre a compliqué la tâche des gérants. Pour Anthony Lawler : « Les acteurs s’étaient positionnés massivement sur certaines actions value et certaines valeurs en « situation spéciale », cela a engendré de la sous-performance quand les gérants ont, dans un mouvement général, coupé leurs positions au début du trimestre, sans se soucier des fondamentaux de ces entreprises. Cela a exacerbé les pertes sur les actions et le crédit faisant l’objet d’une recherche fondamentale. Cette tendance s’est cependant quelque peu inversée en mars : les gérants, qui avaient peu à peu réinvesti dans leurs plus fortes convictions, se sont vu récompensés étant donné que la performance de mars a été surtout fonction du niveau de prise de risque et que les acheteurs sont revenus vers des valeurs qui avaient été survendues. Ces gérants actions et event driven continent d’apprécier les perspectives de rendement à long terme des lignes qu’ils détiennent mais ils s’exposent à des risques de mouvements techniques ou des mouvements de vente. »
Pour GAM, l’agitation des marchés représente encore un risque, mais il existe des opportunités. Pour Anthony Lawler : « La trajectoire des cours des actions sur le dernier trimestre, marqué par des mouvements de marché très violents, est un véritable défi pour les gérants actifs. Le marché actions va, selon nous, continuer à être compliqué malgré l’existence de quelques paris value qui sont fondamentalement prometteurs. Il y a des opportunités, notamment parmi les actions qui ont été survendues dans certaines zones géographiques ; le crédit dans certains secteurs reste attractif dans un environnement fait de croissance faible et de taux de défaut relativement stable avec des banques centrales accommodantes ; enfin dans le domaine de la relative value, des produits de taux et des devises pourraient réserver de belles surprises engendrées par les guerres des changes, » conclutAnthony Lawler.
*GAM, qui compte parmi les premiers gestionnaires de fortune indépendants du monde, fournit des produits et solutions de gestion active à une clientèle d’institutionnels, d’intermédiaires financiers et d’investisseurs privés sous deux marques, GAM et Julius Baer Funds.
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