Que deviennent les PME et ETI françaises accompagnées par les acteurs du capital-transmission / LBO français ? D’où vient la performance de ces investissements ? L’AFIC et EY publient la 1ère étude du genre sur les facteurs déterminants de la création de valeur dans les entreprises accompagnées par des fonds de capital-transmission en France.
Cette étude est fondée sur les données privées et historiques d’entreprises françaises qui ont bénéficié de l’apport de capitaux propres de fonds de capital-transmission / LBO, membres de l’AFIC, actionnaires majoritaires ou disposant à minima d’une minorité de blocage, dont les titres ont été vendus en totalité entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014, et qui affichaient au moment de la cession un CA entre 20M€ et 500M€. La trajectoire de ces entreprises, qui ont été détenues en moyenne 5 ans et 8 mois par les fonds, vient confirmer la manière dont se crée la valeur dans ces entreprises en capital-transmission / LBO.
1/ Le LBO stimule la croissance économique
La création de valeur trouve majoritairement sa source dans le développement économique des entreprises …
En moyenne, la progression de la valeur du capital des entreprises entre la date d’entrée et de sortie des fonds provient à 74% de la progression des résultats (excédent brut d’exploitation). Ainsi au sein des entreprises accompagnées par les fonds de capital-transmission / LBO, la création de valeur s’explique majoritairement par leur développement économique et non par le remboursement de la dette financière.
… porté au 2/3 par leur croissance organique.
La croissance d'excédent brut d’exploitation (EBE) dégagé par les entreprises est générée à 63% par la croissance organique et à 29% par la croissance externe.
Autre enseignement, la croissance est prioritaire pour les investisseurs et l’amélioration de la structure de coûts des entreprises soutenues n'a contribué qu’à hauteur de 8% à cette performance.
2/ Le LBO favorise le changement de taille des entreprises
Importance de la croissance organique sur le périmètre historique et à l’international
40% de la croissance organique provient de la hausse des ventes sur le périmètre historique, 38% de l’acquisition de nouveaux marchés à l’export, et 22% d’une extension de l’offre de produits ou de services. Le capital-transmission/LBO renforce donc le modèle économique des entreprises sur les marchés existants et le développe à l’international.
Forte augmentation des effectifs et création d’emplois sur le périmètre historique
Les effectifs cumulés des entreprises étudiées ont augmenté de 39% (en net des entrées et des sorties de personnel) durant la période de détention par les fonds, qui a été en moyenne de 5 ans et 8 mois, soit une croissance moyenne de +6,0% par an. 4 nouveaux emplois sur 10 ont été créés sur le périmètre historique et 6 via des opérations de croissance externe après déduction des cessions de filiales opérées dans la période.
Le capital-transmission / LBO permet aux entreprises de franchir de nouveaux paliers en terme de taille, tant sur le plan de l’activité que des effectifs.
3/ Le LBO donne les moyens d’investir dans l’avenir
Développement et maintien des programmes d’investissement
Les entreprises concernées par des programmes d’investissement ont massivement continué à investir dans leur projet de développement. Dans plus de 9 cas sur 10 elles ont augmenté (59%) ou maintenu (37%) leur niveau d’investissement corporel (Capital Expenditure), et la totalité d'entre elles ont accru (62%) ou stabilisé (38%) leurs dépenses en recherche et développement.
Les fonds continuent à investir dans le potentiel de croissance des entreprises qu’ils financent. C’est d’autant plus naturel que ce potentiel de croissance est la clé de la valorisation de l’entreprise à sa revente.
Le poids de la dette dans la performance de l’investissement est marginal
Le désendettement financier a peu pesé dans la création de valeur (avec seulement 17% de la variation totale de la valeur des fonds propres). En effet, les fonds de capital-transmission/LBO privilégient le réinvestissement des profits dans des projets de croissance, plutôt que dans des distributions de dividendes ou le remboursement de la dette. De facto, le financement de la croissance des entreprises améliore leur capacité à assumer leurs obligations financières et allège le poids relatif de leur dette.
Grâce à la croissance des entreprises accompagnées, le poids moyen de la dette financière des entreprises de l’échantillon a été réduit de -42% sur la période. Ainsi la dette financière rapportée à l’EBE est passée de 4,4 x l’EBE en début de période de détention à 2,5 x l’EBE en fin de période. Une évolution qui s’explique avant tout par la croissance de la taille des entreprises étudiées.
4/ Le LBO se fait avec l’adhésion des salariés
L’intérêt des opérations de capital-transmission / LBO est reconnu par tous, y compris par les salariés qui leur réservent un accueil favorable
Dans plus de 95% des cas, les comités d’entreprise ont rendu un avis favorable aux opérations de rachat, à l’entrée (96%) comme à la sortie (98%) des fonds de capital-transmission/LBO. Ces opérations de capital-transmission/LBO se sont donc réalisées avec l’adhésion préalable des salariés.
L’étude « Création de valeur dans les PME et ETI françaises accompagnées par les acteurs du capital-transmission français » est disponible via les sites : www.afic.asso.fr et www.ey.com
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