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Japon : retour de chasse en Antarctique pour la flotte baleinière au mépris du droit international

La flotte de chasse à la baleine du Japon est rentrée au port aujourd'hui, après avoir repris l’abattage illégal des baleines dans l'océan Austral au mépris du droit international et de l'opposition mondiale.
 
Selon les médias, le gouvernement japonais a annoncé que la flotte est rentrée à Shimonoseki, à l'ouest du Japon, en début de journée. Elle était partie pour harponner 333 petits rorquals. Bien qu'il n’y ait jusqu'ici aucune déclaration officielle sur le nombre de baleines tuées lors de cette saison de chasse, les sources gouvernementales japonaises laissent entendre que le quota aurait été atteint.
 
Le Japon s’était octroyé au cours des dernières années des quotas de chasse dans l’Antarctique d’environ 1 000 baleines par saison, mais le nombre de baleines effectivement tuées est en réalité beaucoup plus faible : 252 baleines de Minke ont ainsi été abattues au cours de la saison 2013-2014.
 
IFAW (Fonds international pour la protection des animaux - www.ifaw.org) continue d’appeler les États opposés à la chasse à faire pression sur le Japon pour qu’il se plie au droit international et mette fin à cette pratique cruelle une fois pour toutes.
 
En dépit de la décision rendue par la Cour internationale de justice (CIJ) en mars 2014, qui déclarait que la chasse prétendument scientifique pratiquée en Antarctique était illégale et ne servait pas les intérêts de la science, le Japon a ignoré les exhortations à laisser ses harpons au port et à effectuer des recherches non létales sur les cétacés.
 
Il a également fait fi de la prise de position officielle de 33 pays, dont les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et des membres de l'Union européenne, qui se sont récemment unis dans leur opposition au massacre des baleines perpétré par le Japon en Antarctique.

Le jugement rendu par la CIJ a été largement validé par l'organe chargé de la protection des baleines, la Commission baleinière internationale (CBI), qui a recommandé au gouvernement japonais de ne plus émettre de permis de chasse avant qu'elle n'ait eu le temps d'examiner la dernière proposition du Japon lors de sa prochaine réunion plénière en Slovénie en septembre 2016. Bien que membre de la CBI, le Japon est passé outre les décisions de la Commission à plusieurs reprises, notamment concernant l'adoption, en 1994, de la proposition de classer l'océan Austral comme sanctuaire baleinier et d'y interdire toute chasse à la baleine.
 
IFAW encourage depuis de nombreuses années le Japon à conduire des recherches respectueuses des baleines, sans chercher à les tuer. La recherche non invasive apporte bien plus à la communauté scientifique internationale que les recherches limitées pratiquées sur des animaux morts. IFAW avait salué l'annonce initialement faite par le Japon en 2014 qu'il se conformerait au jugement de la CIJ. Hélas, la trêve pour les baleines a été de courte durée.
 
En novembre 2014, le gouvernement japonais a révélé les détails d’un nouveau programme, baptisé NEWREP-A lequel prévoit de chasser 4 000 baleines lors des 12 années à venir dans une zone de chasse élargie en Antarctique. La flotte des baleiniers japonais a pris le large début décembre 2015.
 
Patrick Ramage, Directeur du Programme baleine d’IFAW, a déclaré: «C’est de la science à géométrie variable. Selon leurs propres déclarations, les scientifiques de la pêche japonaise ciblent spécifiquement les femelles juvéniles et adultes afin de déterminer leur âge de maturité sexuelle. Dans les faits, ils chassent 150 femelles fertiles et présentent l’abattage associé de mâles comme des dommages collatéraux.»
 
Le comité scientifique de la Commission baleinière internationale et des experts indépendants travaillant pour cet organisme ont montré que le raisonnement du Japon pour sa pseudo-recherche et la méthode associée de calcul de l'échantillon sont tous deux spécieux. C’est une des principales raisons qui a amené la CIJ à considérer cette chasse illégale.
 
«Si nos amis japonais se soucient vraiment de la science et du droit international, il est temps de déposer harpons et baguettes, d’arrêter de couper ces créatures en morceaux au nom de la science et de rejoindre l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, le Royaume-Uni et les autres pays qui étudient les baleines vivantes, dans leur environnement naturel, au 21e siècle » poursuit Patrick Ramage.
 
Le groupe d’experts scientifiques qui a examiné la nouvelle proposition de chasse à la baleine en février 2015 a établi que les arguments en faveur de l’abattage des baleines n’étaient pas convaincants et que des analyses ultérieures étaient nécessaires. Lors de sa réunion en juin 2015, le comité scientifique de la CBI a conclu que les travaux nécessaires n’avaient pas été entrepris ou étaient incomplets.
 
En octobre 2015, dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le Japon a cherché à s’exempter de la juridiction de la CIJ pour toute affaire future impliquant la chasse à la baleine scientifique ou l’exploitation d’autres espèces de faune marine. Cependant, d'après des juristes, il existe d'autres voies pour contraindre le Japon à se conformer au droit international, telles que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
 
IFAW s’oppose à la chasse à la baleine, qu’elle soit conduite à des fins commerciales ou prétendument scientifiques, car il n’existe aucune façon humaine de tuer une baleine.

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