Selon Eric Lefèvre-Pontalis, Responsable de la Gestion de la banque privée Degroof Petrecam : " Les indicateurs de confiance anticipent un ralentissement de l’activité économique mondiale. "
L’incertitude persiste autour d’un grand nombre de facteurs : l’exercice compliqué d’un rééquilibrage de l’économie chinoise, l’évolution future du yuan, la prise de conscience des investisseurs que les banques centrales ont épuisé leur arsenal de mesures pour faire remonter l’inflation, les risques géopolitiques, la volatilité des marchés financiers crée par la chute brutale des cours du pétrole, le risque de Brexit, la crise européenne des réfugiés, les niveaux élevés de la dette publique.
Une crise économique grave en Chine représente toujours un risque majeur. Notre pronostic est que le pays devrait éviter un atterrissage brutal en 2016 même si les craintes de l’échec du rééquilibrage de son économie devraient persister longtemps. Malgré le niveau général très faible du prix des matières premières, les effets de base pousseront l’inflation globale à la hausse vers la fin 2016. Les pressions inflationnistes resteront modestes et impliquent que la politique monétaire mondiale restera conciliante dans un avenir prévisible.
Aux Etats-Unis, la confiance dans le secteur manufacturier souffre du renchérissement du dollar et la faiblesse des cours du pétrole, qui pèsent respectivement sur les exportations et les investissements dans le secteur énergétique. Plus inquiétant, la confiance dans le secteur des services a également baissé depuis quelques mois, atteignant un niveau légèrement inférieur à sa moyenne de long terme. Les attentes des consommateurs sont orientées à la baisse, cependant leurs dépenses devraient rester soutenues par le marché de l’emploi toujours robuste et la faiblesse des prix de l’énergie.
En Zone euro, la reprise économique reste particulièrement décevante au regard du contexte favorable des prix de l’énergie, de l’environnement actuel de taux bas et de la faiblesse de l’euro. L’inflation reste très faible; la BCE connait de grandes difficultés à la ramener à son objectif de 2%. L’effet de base des prix du pétrole devrait la pousser à la hausse au cours du second semestre. La position longtemps défendue, à savoir que la BCE finirait par être forcée à faire davantage s’est concrétisée. Lors de sa réunion de mars, elle a encore augmenté son stimulus monétaire, en réduisant son taux de refinancement et son taux de dépôt respectivement à 0% et -0.4%. Par ailleurs, elle a accentué l’ampleur de son programme de rachat d’actifs de 60 à 80 Mds€, y incluant désormais les obligations d’entreprises.
L’activité économique au Japon est encore faible. Le resserrement du marché du travail indique une accélération de la croissance des salaires bien que d’autres indices décrivent un tableau plus nuancé. L’inflation reste malgré tout bien en deçà de l’objectif d’inflation de 2%.
Plus globalement sur les marchés émergents, la croissance économique se retrouve en deçà de la moyenne des 35 dernières années. Certains pays sont durement touchés comme la Russie et le Brésil. Cependant, la plupart des économies émergentes devraient rester à l’écart d’une crise majeure grâce à leurs importantes réserves de change et de leurs faibles niveaux de dettes extérieures.
Dans ce contexte, même si nous avons réduit notre exposition aux actions, il subsiste malgré tout des opportunités d’achats notamment sur des sociétés aux bons fondamentaux en particulier dans la zone euro qui restent sous valorisée.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir