Travailler sur des cas réels d'entreprises : un solide tremplin vers la professionnalisation
Désireuse de mettre l’innovation pédagogique au cœur de ses enseignements, l’Ecole Supérieure de Commerce de Pau a lancé la 4e édition de son « Global Booster ». Ce dispositif innovant, organisé sur 3 mois, permet à des entreprises de toutes tailles de confier à 300 étudiants de deuxième année du Programme Grande Ecole des missions de développement stratégique ou de produits. Cette année, 8 entreprises du grand Sud-Ouest (startups, PME et ETI,) ont fait appel à la promotion. Analyse stratégique du développement de nouveaux produits (local, national, international), élaboration d’un business plan… Chaque groupe d’étudiants est confronté aux enjeux réels d’un cas de management de projet, alliant ainsi théorie et pratique. A l’issue des trois mois, chacun d’eux doit présenter son portefeuille de préconisations chiffrées aux dirigeants. Un dispositif enrichissant pour les étudiants de l’ESC Pau et porteur d’une vraie valeur ajoutée pour les entreprises commanditaires. A travers l’instauration d’un véritable service d’accompagnement aux acteurs économiques, le Global Booster matérialise la synergie étroite qui relie l’Ecole aux forces vives de son territoire.
L’Ecole dans l’entreprise et l’entreprise dans l’Ecole : le maître mot du Global Booster
Intégré au Programme Grande Ecole, le Global Booster est le fil conducteur de la phase de « tronc commun » propre à l’ensemble des étudiants de la promotion de 2 e année. Lancé au mois de janvier, il s’achève à la fin du mois de mars, juste avant que les étudiants ne choisissent leur mineure de spécialisation. Le Global Booster leur permet ainsi de mieux appréhender l’environnement des entreprises, en acquérant des bases extrêmement solides en matière de gestion de projet et de développement commercial.
Des collaborations étroites avec l’écosystème économique régional
Cette année, 8 entreprises commanditaires ont sollicité les étudiants de l’ESC Pau : deux startups à la pointe de l’innovation hébergées par la technopole Hélioparc au sein de sa pépinière, trois PME-ETI évoluant dans le secteur de l’agroalimentaire (l’Ecole développant depuis 2013 une expertise dans ce domaine à travers sa chaire de recherche Agroalimentaire) et deux autres entreprises domiciliées sur la technopole Hélioparc. « Le Global Booster devient au fil des ans un véritable service d’accompagnement aux entreprises innovantes du territoire qui souhaiteraient poursuivre une réflexion sur leur développement », explique Laurence Porteu dela Morandière, enseignant-chercheur à l’ESC Pau au sein du département Finance & Economie, et responsable de la coordination de ce programme. Les besoins des sociétés sont d’ailleurs très divers : études de marché, prospection à l’international pour la commercialisation de produits déjà existants, recherche de nouveaux réseaux de distribution en France, développement stratégique d’entreprise… « Le Global Booster répond aujourd’hui à une vraie logique de partenariat, poursuit Laurence Porteu de la Morandière. D’année en année, nous observons une implication de plus en plus forte des entreprises commanditaires. Dans le cadre de cette 4e édition, certains dirigeants ont déjà rencontré les étudiants 3 à 4 fois, et leur ont donné, à ces occasions, un feedback immédiat sur les propositions et leurs analyses. Les étudiants ont également eu l’occasion d’effectuer des visites de sites d’entreprises ».
Dotée d’un service de Relations aux Entreprises très performant et au carnet d’adresses bien rempli, l’ESC Pau collabore, dans le cadre du Global Booster, avec des organisations de toutes tailles. « Avec le temps, nous nous sommes rendus compte que les besoins locaux en matière d’accompagnement stratégique étaient considérables, confie la responsable du Global Booster. En tant qu’Ecole parfaitement intégrée à son écosystème local, l’ESC Pau a souhaité nouer d’étroites relations avec les entreprises d’Aquitaine et de Béarn. Une logique partenariale évidente au regard de notre implantation géographique : nous ne sommes qu’à quelques mètres seulement de la technolopole Hélioparc ».
300 étudiants mobilisés pour développer une stratégie d’entreprise
Chacune des huit entreprises commanditaires est accompagnée par un groupe de 40 étudiants, subdivisé en équipes de 6 à 7 étudiants, travaillant chacune sur un aspect du projet. Le groupe d’étudiants est accompagné par un enseignant qui joue le rôle de coach en assurant un suivi hebdomadaire de l’avancée du projet. Afin de répondre à la problématique business de l’entreprise tout en permettant aux étudiants d’acquérir les fondamentaux propres au développement commercial et à la gestion de projets, le Global Booster est structuré en trois phases.
En premier lieu, les équipes se familiarisent avec les méthodes de gestion de projet, d’élaboration du business plan, de veille concurrentielle et de management des équipes dans le cadre de 6 heures de cours magistral et d’environ 12 heures d’ateliers pour chaque thématique. « L’exercice consiste à considérer les étudiants comme des consultants en cabinet, ce qui exige, pour eux, d’avoir déjà des automatismes, indique Pierre Marin, maître de conférences en sciences de gestion, en charge du cours dédié à la méthodologie « projet » à l’ESC Pau. Comment rédiger sa note de cadrage et définir le périmètre de son projet ? Comment mobiliser les bonnes ressources au bon moment ? Comment utiliser un logiciel pour réaliser un planning prévisionnel (type GANTT ou PERT?) Comment gérer les risques inhérents à la gestion même du projet (absence d’un membre de l’équipe, conflit, gestion de la marge d’erreur au regard de la problématique du client…) ? Que cela soit pour gérer un projet de développement d’une TPE ou encore pour un projet lié à l’A380 d’Airbus, les techniques restent les mêmes, bien que les enjeux, les risques ou encore les moyens soient très différents et demandent une prise de recul, une maturité ainsi qu’une expérience autre. Dans tous les cas, il est important que les étudiants maîtrisent les concepts et les outils de la gestion de projet, qui sont très répandus dans les entreprises car ils les rendent agiles au regard d’un environnement mouvant et incertain ».
A la suite de cette phase d’apprentissage, les étudiants consacrent intégralement leur mois de février à l’élaboration du business plan et à la structuration de leurs propositions stratégiques. Du choix de leur nom d’équipe, à l’identification des qualités de chacun pour le groupe ou encore à la réalisation du business plan complet, cette expérience est pour eux l’occasion d’appréhender le travail en équipe et la cohésion de groupe, réfléchissant ainsi à la manière de traiter la problématique de l’entreprise. A la fin de la mission en mars, ils remettent à l’entreprise un rapport écrit accompagné d’un plan d’actions chiffré sur six mois ou un an, et soutiennent également leurs propositions à l’oral devant ses dirigeants.
Un taux de satisfaction élevé du côté des entreprises comme des étudiants
Margaux Malnou, future dirigeante du Postillon et de la Maison Malnou, créée en 1872 au cœur du Béarn et spécialisée dans la production de piments béarnais fumés, se dit ravie de la collaboration avec les étudiants de l’ESC Pau. « Nous avons fait appel à l’ESC Pau pour plusieurs raisons. La première est d’ordre très personnel, puisque je suis moi-même diplômée de l’Ecole, titulaire d’un Bachelor en Management et Relation Clients. J’ai eu l’occasion de travailler aux côtés d’entreprises, et avec le recul, je saisis les enjeux de telles missions, tant du point de vue des étudiants que de la société commanditaire. L’autre raison importante, c’est que la Maison Malnou souhaite aujourd’hui développer deux axes stratégiques : pénétrer de nouveaux réseaux de distribution, et réfléchir à la manière de mieux communiquer sur ses produits ». Des enjeux d’importance pour l’entreprise, dont le chiffre d’affaires connaît une croissance de 78 % cette année et qui alimente une large clientèle en France. De manière générale, les liens que l’ESC Pau entretient avec les entreprises commanditaires se pérennisent dans le temps, grâce à la qualité des propositions étudiantes. « L’année dernière, indique Laurence Porteu de la Morandière, l’association ADAPEI 64 nous a soumis deux projets. Les propositions stratégiques des étudiants ont été très positivement accueillies, et la collaboration se poursuit encore aujourd’hui : en effet, deux de nos étudiants sont actuellement en contrat d’apprentissage au siège de l’association ». Un programme Global Booster plébiscité par les étudiants de l’Ecole, qui mesurent toute la richesse de cet apprentissage selon la méthode « learning by doing ». « Leur taux de satisfaction sur le programme atteint 75 % », indique Laurence Porteu de la Morandière.
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