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SIDA : première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans

A l'occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Coalition PLUS et son membre français AIDES ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation des femmes et des jeunes filles dans le monde : le sida reste, à l’échelle mondiale, la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans.

Les jeunes filles sont deux fois plus susceptibles d’être exposées au risque d’infection par le VIH que les jeunes garçons. Elle sont 7 000, chaque semaine, à être contaminées par le VIH. Dans les pays d’Afrique australe et orientale, elles représentent plus de 80% des nouvelles infections chez les 15-24 ans.

Les femmes et les jeunes filles ont plus difficilement accès aux services de prévention et dépistage ainsi qu’aux traitements en raison des discriminations qu'elles subissent : accès plus restreint à l’éducation et aux centres de santé, plus faible capacité de négociation avec les partenaires sexuels masculins, plus forte vulnérabilité économique, leadership politique plus limité.

Les discriminations liées au genre sont un facteur aggravant pour les femmes déjà fortement exposées à l’épidémie, comme les trans, les travailleuses du sexe ou les consommatrices de drogues injectables. Selon l’ONU, les femmes victimes de violences sexuelles ont deux fois plus de risque d’être infectées à VIH.

« Les femmes sont très vulnérables au sida et le sont encore plus avec un mari aux multiples épouses. Quand elles ont des soupçons d’infidélité, elles ont peu de moyens de pression pour imposer le préservatif. Le sida ne se réduit pas un problème médical. C’est aussi un enjeu féministe, touchant à la place des femmes dans la société », souligne le Dr Bintou DEMBELE, administratrice de Coalition PLUS et directrice d’ARCAD-SIDA au Mali.

Promouvoir les droits des femmes pour faire reculer l’épidémie

Depuis une dizaine d’années, des modèles efficaces combinant lutte contre le sida et promotion des droits des femmes ont été mis au point. Dans plusieurs pays d’Afrique où de tels programmes ont pu être financés grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, la mortalité des femmes vivant avec le VIH a baissé de plus de 50%.

Le Fonds mondial, principal financeur de programmes de traitement et de prévention pour les personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres, consacre près de 60% de ses financements aux femmes et aux filles, en soutenant de multiples dispositifs qui leur sont destinés en priorité : services cliniques et psychosociaux, groupes de paroles, aide juridique, formations d’agents sanitaires, etc. Toutefois, la généralisation de ces programmes à l’échelle mondiale est freinée par le manque de ressources financières.

Selon l’ONU, il manque environ 8 milliards de dollars par an pour atteindre l’objectif d’éradication des nouvelles infections à VIH d’ici à 2030. Pour arrêter l’hécatombe du sida qui décime les femmes, Coalition PLUS et AIDES demandent à la communauté internationale, dont la France, d’investir davantage dans le Fonds mondial afin de généraliser les actions de prévention et de prise en charge médicale. 

« Ce sont nous, les femmes, qui payons le plus lourd tribut au sida. Les pays donateurs comme la France ou la Belgique doivent davantage se mobiliser contre les discriminations de genre, afin que les femmes puissent avoir un meilleur accès aux traitements et être protégées du sida », interpelle Jeanne GAPIYA, administratrice de Coalition PLUS, présidente de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida au Burundi (ANSS) et vivant avec le VIH depuis plus de 20 ans.

http://www.coalitionplus.org/

 

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