Langages informatiques gourmands, multiplication des lignes de codes, logiciels surdimensionnés… la consommation énergétique du numérique croît en permanence. Produit unique sur un marché mondial en émergence, GREENSPECTOR est une solution destinée aux développeurs pour réduire leur impact énergétique. Il cible le gaspillage dès le codage des logiciels grâce à un audit statique (détection des mauvaises pratiques) couplé à une sonde de mesure dynamique (consommation d'énergie en temps réel). Testée par des grands comptes tels Orange, la SNCF, La Poste ou Atos, la solution entre en phase de commercialisation, soutenue par l'augmentation de capital de 300 000 € auprès de Nestadio Capital.
« L'Internet consommera autant d'électricité en 2030 que toute l'humanité en 2008 » résume Thierry Leboucq, président fondateur de la startup nantaise GREENSPECTOR, spécialisée dans l'éco-conception de logiciels. Dans un monde virtuel où les ressources ne sont pourtant pas inépuisables, applications et fonctionnalités continuent à se développer à l'infini. Pour optimiser les besoins en ressources des logiciels, l'outil GREENSPECTOR permet aux développeurs de contrôler et de réduire les besoins en énergie à la source, lors de l'écriture du code informatique. La commercialisation du logiciel a démarré fin 2015.
Alléger le poids des logiciels grâce au « code vert »
GREENSPECTOR agit à la source, dès le codage d'un nouveau projet de développement mais également sur des logiciels existants. La solution s'intègre parfaitement dans le processus d'ingénierie logicielle en venant se greffer sur les outils des développeurs. GREENSPECTOR permet :
- La détection des mauvaises pratiques dans le code source, sur la base d'un référentiel de 150 règles d'efficience énergétique ;
- La mesure dynamique de la consommation de ressources via des sondes de mesure ;
- La proposition de corrections et leur priorisation en fonction des objectifs à atteindre par le développeur ;
Applications directes : du gain d'autonomie des mobiles au coût des datacenters
Datacenters en surchauffe. Face à la hausse des prix des ressources énergétiques primaires, les solutions numériques demandent toujours plus d'énergie et font petit à petit exploser les coûts d'exploitation… Les entreprises du numérique -et en première ligne les datacenters- font face « à une croissance exponentielle des besoins amenés par les logiciels » chiffrés en milliards de kWh.
Autonomie des appareils mobiles. Smartphones, tablettes, objets connectés… gagneraient en autonomie si les besoins énergétiques des logiciels baissaient. « Pour un de nos clients, nous avons réussi à faire passer l'autonomie d'un smartphone de 4 h à 11 h de batterie » se félicite Olivier Philippot, CTO associé de GREENSPECTOR. Un argument de vente pour les fabricants d'appareils mobiles et les développeurs de logiciels, porté par la tendance de l'ultra miniaturisation des appareils…
25 à 90 % de ressources énergétiques gagnées. Les premières études de cas concrets ont montré que l'application des principes d'éco-conception permettait de gagner :
- 25 % à 70 % de consommation d'énergie sur une application native mobile ;
- 30 % du nombre de machines physiques dans un datacenter, ce qui amène un retour sur investissement rapide pour l'exploitant ;
- ou encore 90 % de consommation des ressources informatiques (client et serveur) sur un simple « carrousel d'image » sur un site Internet.
Un marché mondial à créer
Créée en 2010, la startup nantaise réalise un chiffre d'affaire de 210 k€, spécialisée dans les missions de conseils et formation en RSE et Green IT auprès de l'ADEME, Nantes Métropole, CGI France, le Ministère de la Culture et de la Communication…
Pendant 5 ans, elle a financé sur fonds propres sa R&D sur l'éco-conception en participant à plusieurs projets de recherche nationaux et européens sur l'efficience logicielle.
Soutenue par le Fonds d'investissement breton Nestadio Capital à hauteur de 300 000 €, GREENSPECTOR amorce un virage stratégique en 2016 et lance la commercialisation de sa solution d'éco-conception des logiciels, s'adressant en priorité aux entreprises de services du numérique, aux acteurs de l'industrie du mobile et de l'objet connecté, ainsi qu'aux grands comptes qui achètent et produisent du logiciel à façon. « A ce jour sans concurrent direct, GREENSPECTOR est l'unique éditeur au monde à proposer une offre complète alliant outils statiques et dynamiques, dans un marché émergent sur lequel les grands acteurs mondiaux tels Intel, HP ou Microsoft commencent à se positionner », note Thomas Corvaisier, Directeur général et en charge du développement commercial.
Les perspectives : doubler les effectifs (7 personnes fin 2015) et dépasser le million d'euros de chiffre d'affaire d'ici 2 ans, pour se développer rapidement sur le marché international à l'horizon 2018.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir