Surnommée « la forêt habitée », le projet « Mille Arbres » porté par OGIC et La Compagnie de Phalsbourg, en collaboration avec les architectes Sou Fujimoto et Manal Rachdi-Oxo Architectes, remporte le concours « Réinventer Paris » sur le site Pershing (Paris 17e, 16-24 avenue Pershing et Avenue de la Porte de Ternes).
Une ville-nature entre ciel et terre
Sur un emplacement complexe formé d’une parcelle de terrain (à usage de parking et de gare routière) et d’un volume surplombant le périphérique, les lauréats ont séduit le jury par leurs propositions innovantes, poétiques et humanistes réunies dans un ensemble architectural spectaculaire agrémenté de verre et de verdure.
Essences dépolluantes. 1 000 arbres vont être plantés : 391 sur la toiture, de manière à reconstituer un village dans la forêt, tandis que 503 autres, au premier niveau, dessineront un parc. Deux patios comporteront au total 106 arbres. Les essences ont été sélectionnées en fonction de leur capacité à vivre à l’atmosphère urbaine.
Tous ces feuillages constitueront une réserve naturelle, évolutive au fil des saisons. Plantés au-dessus du périphérique, ils contribueront à masquer la dernière frontière de Paris, en même temps qu’ils créeront un rempart contre la pollution. Garant de l’écosystème ainsi créé, le parc accueillera la Maison de la Biodiversité, gérée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), où seront proposés cours et ateliers éducatifs.
Reconnecter Homme et Nature.
Ces attentions ne sont pas une concession à l’air du temps. Elles sont le reflet d’une nécessité à la fois éthique et environnementale. La dette à l’égard des générations futures oblige désormais à redéfinir la finalité des projets d’architecture. « Mille arbres » s’inscrit dans la philosophie de vouloir reconnecter l’Homme à la Nature.
« Nous allons réinventer un nouvel art de vivre parisien, celui de la ville hybride et sobre de demain, réconciliant nature et architecture », s’enthousiasme Emmanuel Launiau, Président du Directoire d’OGIC.
Un cadre de vie qualitatif pour habiter et travailler
Plus qu’un immeuble, « Mille Arbres » doit être appréhendé comme un ensemble de services rendus aussi bien à ses usagers qu’à l’ensemble des Parisiens et à la totalité des citoyens de la planète. Ainsi, les plans ont inclus un programme mixte de logements, de bureaux et d’hôtellerie, mais aussi un pôle enfance, des espaces de restauration, des commerces et… la gare routière, qui a été conservée.
Logements : mixité et esprit coopératif. Sur 11 291 m², 127 logements (appartements et maisons sur le toit) sont répartis, par cage d’escalier, entre accédants à la propriété (pour moitié) et bénéficiaires de logements intermédiaires (20%) ou sociaux (30%). Tous les appartements ont été conçus pour être modulés dans le temps (jumelages ou séparations).
Pour répondre à l’esprit collaboratif émergeant, quatre espaces partagés ont été prévus en complément des espaces privatifs : une pièce commune et flexible permettant aux habitants de tenir assemblées, fêtes, anniversaires, etc. ; des chambres d’hôtes pour accueillir des amis et familles de passage ; une buanderie commune au 7e étage ; un jardinterrasse commun au 8e étage.
Bureaux : évolutifs et lumineux. D’une superficie totale de 27 589 m², ils seront répartis entre deux immeubles indépendants, avec des halls et des accès distincts. Chacun sera divisible par demi-plateau, permettant ainsi d’accueillir des petites et moyennes entreprises.
Les bureaux seront conçus suivant le principe « office sweet home ». C’est-à-dire que leurs plans intègrent toutes les mesures qui rendent possible une mutation vers le résidentiel. On passe du «working village» au « loft urbain » dans des objectifs financiers maîtrisés dès l’origine.
Hôtel « Citizen M ». Sur une surface totale de 8 313 m², un hôtel 4 étoiles de 250 chambres a été conçu en pensant aux voyageurs contemporains souhaitant à la fois le confort, la convivialité et vivre une expérience particulière. Le concept « Citizen M hôtels » démocratise l’accès à l’hôtellerie haut de gamme et mise sur un design ultra moderne, un mobilier « tendance » et une ambiance chaleureuse.
Conclusion de Philippe Journo, Président de la Compagnie de Phalsbourg : « À une époque où sur certaines parties du globe les hommes, dans leur volonté de repousser sans cesse leurs limites, veulent construire des tours de 1 000 mètres, nous pensons que l’ambition et l’audace, dans la capitale d’un pays au passé glorieux, à la fois sage et sûr de lui comme la France, c’est d’oser un autre modèle de développement urbain, c’est planter 1000 arbres ici, au-dessus du périphérique ».
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