Pour mesurer le dynamisme entrepreneurial en France et son évolution au fil des années, l'APCE/AFE lance l’Indice Entrepreneurial Français avec le soutien de Pôle emploi, de la Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur et le concours de TMO Régions. Son objectif : identifier les freins et les leviers permettant de stimuler la culture entrepreneuriale et favoriser la création d’entreprises. L’institut TMO Régions a enquêté auprès d’un panel de 1 700 personnes incluant un focus sur les dirigeants d’entreprises, porteurs de projets ou demandeurs d’emploi.
Appréhender chaque catégorie de Français afin d’ajuster les politiques de la création d’entreprises
« Porteuse d’une vision prospective de la création d’entreprises, l’APCE/AFE se dote d’un outil inédit de mesure du dynamisme entrepreneurial français et de son évolution au fil des années. Alors que le Président de la République a affirmé sa volonté d’agir sur l’ensemble des territoires et notamment les plus fragiles, il était indispensable de proposer une photographie de la dynamique entrepreneuriale, des perspectives offertes mais aussi des freins et des craintes que nous devons lever auprès du plus grand nombre : l'entrepreneuriat pour chacun, le moteur de l'Agence France Entrepreneur » explique Dominique Restino, Président de l’Agence.
Pour créer cet outil de mesure, l’APCE/AFE s’est inspirée de l’Indice Entrepreneurial Québécois, mis en place en 2009 par la Fondation de l’entrepreneurship du Québec, qui a accepté de partager son expérience dans ce domaine. Son originalité tient au fait qu’il appréhende l’ensemble de la chaîne entrepreneuriale :
- Les « intentionnistes » : qui ont l’intention de créer ou de reprendre une entreprise
- Les « porteurs de projet » : ayant engagé des démarches pour créer ou reprendre une entreprise
- Les « entrepreneurs » : dirigeants ou associés travaillant dans l’entreprise qu’ils ont créée
- Les « fermetures » : référence aux personnes ayant créé et dirigé une entreprise aujourd’hui fermée ou cédée.
L’indice entrepreneurial correspond au nombre de personnes positionnées dans au moins une de ces quatre catégories. Parmi les personnes interrogées, 32 % témoignent se trouver ou s’être trouvées à un moment sur le chemin entrepreneurial.
Au total, l’enquête menée par TMO Régions fait ressortir les données pour chaque « profil » de la population française sur la question entrepreneuriale.
- 21 % a l’intention, de créer ou reprendre une entreprise
- 7 % témoigne avoir engagé des démarches pour créer ou reprendre une entreprise au cours des 12 derniers mois
- 10 % est actuellement entrepreneur
- 14 % a créé ou dirigé une entreprise qu’il a depuis vendue ou fermée.
Le total de ces résultats (52 %) est supérieur à l’indice entrepreneurial de 32 % car une même personne peut en effet se trouver dans plusieurs de ces 4 situations.
Pour comprendre les gisements potentiels de créateurs d’entreprise, l’APCE/AFE et ses partenaires ont cherché à appréhender cet Indice Entrepreneurial selon différents critères.
Les Français et leur perception des valeurs entrepreneuriales.
Pour les Français (non entrepreneurs) un entrepreneur est d’abord perçu comme un professionnel autonome dans son travail (72 %), rémunéré à la hauteur de son engagement (69 %), conduisant un projet dans son intégralité (67 %) et réalisant ses rêves (66 %).
A noter : Ce « portrait-type » se rapproche des motivations avancées par les entrepreneurs :
- désir d’indépendance, d’être son propre patron,
- volonté de réaliser un rêve, de s’épanouir professionnellement, de se dépasser,
- saisir des opportunités et gagner plus d’argent.
Entrepreneur : le choix de carrière le « plus intéressant » pour près d’1 Français sur 2
Lorsque l’on interroge les Français sur ce qu’ils estiment être la carrière la « plus intéressante », l’item « travailler à son compte » apparaît le plus plébiscité (25 %). Ajouté à celui d’ « avoir sa propre entreprise », l’aventure entrepreneuriale est vue comme aussi épanouissante que le salariat.
La peur de l’échec ou la complexité administrative identifiées comme raison de « frein » à l’entrepreneuriat, loin devant la satisfaction du salariat.
« Au-delà de l’Indice Entrepreneurial, l’identification des freins et craintes exprimées par les différentes catégories de Français nous permet désormais de construire de nouvelles pistes de travail pour répondre au mieux aux attentes exprimées et encourager ainsi le potentiel de création de chacun » indique Dominique Restino, Président de l’Agence.
Si 45 % des Français interrogés se situant en dehors du processus entrepreneurial, n’ont jamais songé à la possibilité de créer une entreprise, 24 % avouent par ailleurs leur peur de l’échec, 17 % leur crainte des démarches administratives trop complexes et 16 % attestent de leur préférence pour la sécurité de l’emploi d’un poste salarié. Pour ceux qui ont l’intention d’entreprendre, les démarches administratives restent la crainte majeure pour finaliser leur projet.
Parmi les plus jeunes « non intentionnistes », 45 % déclarent également n’avoir jamais songé à la création. Ils listent parmi les autres freins la peur de l’échec, la problématique de l’investissement financier mais aussi le « manque de compétences ». Des items qui se retrouvent pour les demandeurs d’emplois. A noter que parmi ces derniers, 13 % avancent des « exemples peu motivants dans leur entourage » comme frein à la création d’entreprise.
« La Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur appuie cette initiative de l’APCE/AFE de construction d’un indice entrepreneurial en France inspiré de celui qui a fait ses preuves au Québec et notamment pour son ambition de mesure régionale. Cet indice révèle les freins du côté des intentionnistes qui ne passent pas à l’acte en raison de la complexité administrative réelle ou supposée pour la moitié d’entre eux. Il donne à la Fondation l’opportunité d’agir et jouer le rôle d’accompagnement auprès des entrepreneurs et des territoires innovants. » déclare Hervé Frapsauce, Président de la Fondation d’entreprise MMA des entrepreneurs du Futur.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir