Le 27 janvier 2016 ont été décernées les Pierres d’Or de l’année, événement incontournable du monde de l’immobilier qui met en valeur, au travers de 10 catégories, les plus grands professionnels du secteur et, avec eux, leurs actions, leurs programmes, leurs entreprises. Cette édition 2016, qui s’est articulée autour de la thématique « Green et innovations : les révolutions immobilières », l’un des enjeux actuels majeurs du secteur, a récompensé les 10 lauréats suivants :
1/ « Professionnel de l’année » et « Manager »
Philippe Depoux. Directeur général de Gecina.
Ce dernier entend consolider la place de leader de la foncière sur le créneau des bureaux haut-de-gamme en Ile-de-France a eu une année 2015 « exceptionnelle ». Avec 1,7 Mds€ d’acquisitions et près de 370 M€ de ventes, la foncière a été l’un des acteurs majeurs du marché de l’investissement. Un leadership qui « plait et interpelle les analystes et investisseurs ». L’actionnariat de Gecina a été totalement renouvelé en 2014, avec l’entrée d’Ivanhoé Cambridge (aujourd’hui principal actionnaire) de Blackstone et de Norges Banik et le renforcement de Crédit Agricole Assurances, actionnaire historique. Philippe Depoux a également été actif du côté des cessions*, notamment de logements, comme du côté des locations, qu’il s’agisse de signatures de nouveaux baux, ou de renouvellements. Quant à l’avenir, il se situe notamment dans le cadre du Grand Paris, où la foncière pourra déployer pleinement sa stratégie « total return », qui repose sur la préservation des loyers et la création de valeur.
* Lauréat de la « Pierre d’Or Investisseur » en 2012 et « Pierre d’Or Programme » en 2014 pour le centre commercial Beaugrenelle.
Deux « Pierres d’Or » qui s’imposaient pour les internautes !
2/ « Asset, Property, Facility Manager »
Aude Grant. Directrice générale adjointe asset et investissement de la Société Foncière Lyonnaise
Cette ancienne HEC qui a démarré sa carrière chez Deloitte, puis poursuivi pendant 8 ans chez Foncière des Régions, a saisi l’occasion de changer d’entreprise pour la SFL. Elle dit elle-même qu’en procédant ainsi, elle est passée « de 4,5 M€ de patrimoine à gérer sur 420 lignes, à près de 5 Mds€, mais sur 20 lignes » ! Premier défi : trouver un locataire pour « In/Out », à Boulogne Billancourt. Il est relevé avec l’OCDE qui signe un bail de 12 ans. Suit, dans la foulée, la commercialisation de #cloud.paris auprès d’utilisateurs aussi prestigieux qu’Exane, Blablacar ou encore Facebook. Nouveau challenge : les investissements. Un premier immeuble de 25 000 m² a été acheté rue Condorcet et un autre, avenue Percier. Et pour continuer sur cette lancée, Aude Grant renforce les équipes de SFL.
Une « Pierre d’Or » méritée pour une Asset particulièrement énergique.
3/ « Promoteur »
Bruno Corinti. Directeur général adjoint et président de l’Immobilier résidentiel et tertiaire de Nexity
En dépit d’un DESS de Droit fiscal et Droit des Affaires à Assas, Bruno Corinti, fils de promoteur, a très vite suivi les pas de son père. En 1985, il entre chez France Construction (Bouygues Immobilier) pour s’occuper des maisons individuelles et du collectif. Il rejoint ensuite Cogedim. À l’époque de la création des Zac, il travaille sur Rueil 2000 : c’est là que naît sa passion du tertiaire. Il entre ensuite à la Société Auxiliaire d’Entreprise (Eiffage) - à l’époque, premier constructeur de logements en France - où il développe des opérations tertiaires pendant 16 ans. À la création du groupe Eiffage, il se voit confier la création d’Eiffage Immobilier. De 1998 à 2004, il met toute son énergie à fédérer les pôles tertiaires du groupe. En 2005, Bruno Corinti rejoint Nexity, d’abord au logement, un pôle qu’il partage aujourd’hui avec Jean-Philippe Ruggieri, puis au tertiaire, qu’il récupère après le départ d’Alexis Perret. 2015 a été pour Nexity une belle année, autant pour le tertiaire que pour le résidentiel, et ce malgré un marché à deux vitesses. Le fait marquant de l’année a été la vente de Smart Side à EDF Invest, un véritable marathon d’à peine un an pour ce terrain d’environ 40 000 m² de bureaux à Clichy, situé à cheval sur trois communes : un « gros dossier » dont Bruno Corinti parle avec fierté.
Une « Pierre d’Or » naturellement destinée à ce « pur produit immobilier » !
4/ « Investisseur »
Isabelle Clerc. Directeur de l’Immobilier de placement d’AG2R La Mondiale
Après 10 ans chez Arthur Andersen, chargée de l’analyse de valorisation de sociétés immobilières et du développement de cash-flow, cette ingénieur des Ponts et Chaussées spécialité finance rejoint BNP Paribas pour la structuration et le développement des fonds, puis Kreef (Deutsche Bank). Elle entre ensuite chez Unibail-Rodamco, avant d’intégrer AEW Europe pendant cinq ans. Nommée directeur de l’Immobilier de placement d’AG2R La Mondiale en juin 2015, Isabelle Clerc gère les 4 Mds€ investis dans cette classe d’actifs (6,5% du périmètre assurantiel du groupe) et impulse sa stratégie auprès du comité d’investissement : type de locaux, emplacement, orientation, rendement ou développement. Aujourd’hui, elle montre sa capacité à lancer des investissements « différents » (orientés vers la logistique ou hors de Paris) et elle réfléchit à l’opportunité de rationaliser la détention des actifs du groupe. 2016 sera d’ailleurs une année de forts volumes : Isabelle Clerc estime pouvoir disposer de 500 M€. Au programme : un immeuble dans la Zac Batignolles, futur siège de BETC à Pantin, Le Panorama, avenue de France dans le 13e. Le total des transactions, acquisitions et cessions devrait avoisiner le milliard d’€.
Une « Pierre d’Or » qui distingue cette stratège au nez fin !
5 et 6/ « Green Innovations »* : 2 Pierres d’Or ex æquo
* Anciennement « Pierre d’Or Immobilier Durable »
Maxime Lanquetuit. Directeur de l’Innovation et du développement durable d’Altarea Cogedim
Après un Master de Gestion et Management de l’Immobilier à Paris Dauphine, Maxime Lanquetuit rejoint en 2006 Altarea Cogedim où il est rapidement nommé responsable du développement tertiaire. Il participe à des concours de programmes mixtes comme « T8 » dans Paris Rive Gauche ou la « Tour Signal » à La Défense : des sujets à forte dimension environnementale qui font écho à une sensibilité particulière aux questions d’environnement. En 2009, il est nommé directeur du développement durable et, en 2014, directeur de l’innovation et du développement durable. Il est, par ailleurs, membre fondateur et vice-président de l’Observatoire de l’Immobilier Durable. 99% des opérations de logements qu’il développe sont situées à moins de 500 mètres d’un réseau de transports en commun dans le but d’offrir une solution collective bas carbone et accessible à ses clients (comme pour l’immeuble Le Richelieu, propriété d’Altafund, dont il mène actuellement la réhabilitation). Son travail depuis 4 ans a permis de diminuer de 41% le taux d’émissions en CO2 des constructions d’Altarea Cogedim. Des efforts récompensés en 2015 par le Carbon Disclosure Project* qui a attribué à Altarea Cogedim, la note de 99/100 pour sa transparence et un A - pour ses performances énergétiques. Maxime Lanquetuit, pour qui « les sujets environnementaux sont devenus des prérequis », réfléchit désormais au financement de l’immeuble de demain, souple et polyvalent.
*Organisme qui étudie l’impact des sociétés cotées en matière d’émissions de CO2 et de changements climatiques.
Il fallait bien saluer la vocation d’un professionnel passionné !
Stanislas Pottier. Directeur du développement durable et de la RSE du Groupe Crédit Agricole
Énarque et diplômé de l’ESCP, Stanislas Pottier intègre le ministère de l’Économie et des Finances, avant de rejoindre la Banque Mondiale à Washington. Il revient ensuite au ministère, où il est d’abord nommé conseiller spécial de Christine Lagarde, puis directeur adjoint et enfin directeur de cabinet. Il créé en parallèle Le Cercle Polaire, une ONG qui sensibilise les citoyens au Grand Nord, dont les problématiques l’interpellent particulièrement. En 2009, il devient conseiller spécial de Michel Rocard, nommé ambassadeur pour les négociations internationales sur l’Arctique et l’Antarctique. Deux ans plus tard, il accepte la proposition du Crédit Agricole de diriger le développement durable et la RSE du groupe, une mission qu’il considère comme une véritable conduite de changement.
Président de l’association Bâtiment Bas Carbone (BBCA), Stanislas Pottier suggère au Crédit Agricole d’en devenir membre fondateur : une évidence pour ce Groupe, le seul à avoir intégré la dimension « bas carbone » à son approche du bâtiment. « La démarche de l’association rencontre aujourd’hui l’attention des investisseurs » se félicite Stanislas Pottier. Prochaines étapes : la participation à la mise en place du label du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et de Certivea, et d’autres perspectives comme la rénovation version bas carbone de l’existant ou la mise en œuvre du bas carbone à l’échelle d’un quartier.
Un investissement politique couronné de succès… et d’une « Pierre d’Or » !
7/ « Utilisateur »
Sébastien Bazin. Président-directeur général d’AccorHôtels
Depuis son arrivée en 2013 au poste de PDG du groupe, Sébastien Bazin a imprimé sa marque. Nouveau nom, AccorHôtels, pour marquer le recentrage de la firme française d’hôtellerie vers son cœur d’activité, et nouveau siège, Sequana à Issy les Moulineaux. Son défi : faire entrer AccorHôtels dans la quatrième révolution numérique pour faire face aux agences en ligne (Booking), aux métamoteurs (Kayak, Trivago) et à l’émergence d’AirBnB. Sébastien Bazin revoit donc en profondeur l’emprise immobilière de son groupe. Fin 2013, il annonce son modèle asset light : seulement 20% d’hôtels détenus en propre ou loués d’ici à 2016, 40% de franchisés, 40% de contrats d’exploitation. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité, mais qu’il réussit à imposer. Sous son impulsion, le pôle immobilier d’Accor se tourne vers la création de valeur : arrêt du développement en location et fin des cessions d’hôtels en propriété (à l’exception des actifs structurellement sous-performants). Depuis, les « mega deals » se succèdent : achat auprès de Foncière des Régions de 43 hôtels en France déjà exploités par le groupe (octobre 2015), rachat du groupe FRHI Holdings, détenant Fairmont, Raffles, Swissôtel, 3 marques mondiales de l’hôtellerie de luxe (décembre 2015). Pour cela, Sébastien Bazin n’hésite pas à ouvrir le capital du groupe au Qatar Investment Authority et au Kingdom Holding Company of Saudi Arabia.
Cette « Pierre d’Or » récompense un professionnel au sens aiguisé du business.
8/ « Conseil »
Olivier Ambrosiali. Directeur du département Investissement de BNP Paribas Real Estate Transaction France
Après des débuts chez le promoteur Bréguet, Olivier Ambrosiali rejoint le Conseil Bourdais où il s’occupe pendant une quinzaine d’années de la gestion de locaux d’activités, de logistique et de bureaux en Île-de-France. Il revient ensuite à la promotion chez Bouwfonds Marignan, puis au conseil (en investissement) chez Atisreal. En 2009, il décide de se consacrer au tertiaire. Il dirige aujourd’hui le département Investissement de BNP Paribas Real Estate Transaction France (plus de 6 Mds€ de transactions en 2015, un résultat historique pour la société de conseil). Parmi les transactions les plus significatives, la vente à Adia des 58 000 m² d’Ecowest à Levallois pour 480 M€. Le département démarre cette année sur les chapeaux de roue, avec près d’un milliard et demi d’€ de nouveaux mandats.
Cette « Pierre d’Or » récompense sans transiger, cet expert de la transaction.
9/ « Programme »
Halle Freyssinet. Paris 13e, SDECN (Xavier Niel), Caisse des Dépôts, Jean- Michel Wilmotte architecte
« La Halle Freyssinet » est le grand projet d’incubateur de start-up initié par Xavier Niel, fondateur de Free. Elle verra le jour fin 2016 dans le 13e arrondissement de Paris, à l’emplacement de l’ancienne Halle SNCF construite en 1927 par Eugène Freyssinet et inutilisée depuis 2006. Un second souffle pour ce bâtiment qui a échappé de peu à la destruction en 2011. Le bâtiment, en forme de grand parapluie (33 000 m², 310 m de long, 58 m de large), est particulièrement bien adapté au concept. Le programme a été confié à l’architecte Jean-Michel Wilmotte, dont le maître mot est la transparence. Le bâtiment est conçu en trois espaces : l’accueil des clients et des visiteurs, avec un auditorium de 500 places ; les espaces de travail au centre dans le parapluie et les espaces polyvalents dans la nef centrale (8 villages par niveau) ; l’espace de convivialité et de restauration. L’idée de Wilmotte est de créer une « simple portée musicale, la partition elle-même étant laissée à la créativité des occupants ». La cité, qui doit accueillir 3 600 personnes, s’inscrira au coeur du futur quartier du numérique. Xavier Niel a confié la direction du projet à Roxanne Varza, jeune américaine de 32 ans, ex responsable des relations avec les start-up de Microsoft Ventures. Rendez-vous fin 2016 pour la découverte #IRL (#InRealLife) du plus grand incubateur de start up au monde.
Il fallait au moins une « Pierre d’Or » pour distinguer cet ambitieux projet !
10/ « Pierre d’Or du Jury »
Pierre Berger - Eiffage
Bachelier à 16 ans, entré à Polytechnique à 18, ce passionné d’architecture, qui a choisit les Ponts et Chaussées, a eu un parcours d’exception. À 23 ans, il fonde Sigmatec Ingénierie, un bureau d’études spécialisé en fondations de sol inondé. Deux ans plus tard, le cabinet est racheté par Ménard Soltraitement. En 1999, Pierre Berger prend la direction générale de Ménard Soltraitement et négocie le rachat de la société par Freyssinet, filiale de Vinci. Il est alors repéré par Xavier Huillard, PDG de Vinci. En 2005, Pierre Bergé prend la tête de la branche Grands projets de Vinci ; en 2007, il devient directeur général chargé des travaux publics de Vinci Construction France. Fin 2010, Jean-François Roverato, PDG d’Eiffage, cherche un successeur ; il propose alors le poste à Pierre Berger qui devient directeur général et prend la tête du groupe en 2012. Il crée un comité exécutif et commence à orienter Eiffage vers l’international. Eiffage est désormais le premier groupe de BTP à exploiter une autoroute à péage en Afrique (à Dakar). Un beau bilan qui se conjugue avec un management salué de tous, y compris par les syndicats. Pierre Berger, unanimement reconnu à la fois comme un homme simple, direct, déterminé et comme un entrepreneur hors du commun, a vécu, construit et aimé : la communauté immobilière ne l’oubliera pas.
Cette « Pierre d’Or » est un hommage à un homme d’exception décédé en pleine réussite.
Plus d'informations sur Immoweek www.immoweek.fr
Comprendre l'économie durable pour s'y investir